Chapitre 18

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Chapitre 18.

— Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Isaac ramena ses jambes contre lui par mesure de protection (bien vaine, par ailleurs).

— Je n'ai pas particulièrement apprécié d'être mis au trou et c'est de ta faute. Accepte ton rôle de pute une bonne fois pour toute et les choses iront mieux entre nous.

— Je t'ai fait sortir, alors arrête de te plaindre.

Chaz le fusilla du regard.

— Je ne comprends, d'ailleurs, pas pourquoi tu as fait une telle chose. Tu aurais dû sauter de joie que je sois absent et que je ne puisse plus toucher à ton petit cul.

Une nausée remonta la gorge d'Isaac quand il repensa à ce que lui avait fait Johnsson. Non, il n'y avait pas moyen qu'il puisse avouer ça à Chaz. C'était trop humiliant... Il avait honte de ne pas être parvenu à se protéger lui-même. Puis, son codétenu serait bien capable d'utiliser cette information contre lui.

— Qu'importe, reprit Chaz en secouant la tête, tu m'as fait chier – le trou m'a fait chier – alors tu vas me donner un coup de main pour rattraper le retard que j'ai pris dans mes trafics. Si tu obéis sagement, j'essaierai d'être gentil.

— Je ne veux pas de problèmes.

Chaz éclata de rire.

— Crois-moi, Isaac, si tu refuses d'obéir, tu auras des problèmes mille fois plus graves que ça. De toute manière, tu as été condamné pour trafic de drogues, non ? Du coup, ce ne sera pas nouveau pour toi.

Isaac blêmit. Il n'avait pas vraiment envie de remettre les pieds là-dedans. On l'avait payé une grosse somme pour faire passer de la cocaïne à la frontière Mexicaine et il s'était fait prendre... Ça ne lui disait rien de retenter l'expérience.

Chaz se pencha dans un coin de la chambre et il sortit un petit sachet d'herbe d'un trou dans le mur. Il le secoua dans les airs.

— C'est du cannabis, ça vaut cher ici et je suis en retard sur mes commandes. Tu vas me servir de mule.

Isaac frissonna. Il avait l'impression d'être poussé de force dans ses mauvais travers.

— Aller, ôte ton pantalon.

Le Californien ne bougea pas. Son inaction ne plut pas à Chaz :

— À quoi tu joues, Isaac ? Tu veux vraiment me forcer à le faire pour toi ?

Le brun serra les dents, se retenant de rétorquer qu'il aurait préféré demeurer habillé dans tous les cas. Chaz soupira et s'approcha de lui, comme un prédateur sur sa proie. Isaac se recula contre le mur, détournant le regard des yeux noirs et perçants de son vis-à-vis. Étirant le bras, l'Afro-américain l'attrapa par le col de son haut et le tira. Isaac essaya de ne pas penser à Johnsson, à la manière dont il avait sauvagement baisé sa gorge jusqu'à lui couper la respiration...

— Approche, grogna Chaz, ne me fais pas me répéter.

Isaac commençait à regretter d'avoir fait sortir Chaz du trou et remettait en cause sa décision... Pourtant, il ne pouvait pas retourner en arrière. Plus personne ne lui ferait confiance, maintenant. Surtout pas Grayson. Il devait accepter les conséquences de ses choix. Et il devait le faire seul.

L'homme ne lui ficherait pas la paix tant qu'il ne lui obéirait pas. Crispant la mâchoire, Isaac pensa : une queue de plus ou de moins... Il n'était bon qu'à ça, de toute façon, apparemment... Dans un élan de colère, il attrapa l'élastique de son pantalon, ainsi que celui de son sous-vêtement et le descendit brutalement sur ses cuisses.

— Vas-y, prend ce que tu veux, je m'en fous de toute manière.

Juste la pensée de se faire toucher par un homme de manière sexuelle lui donnait la gerbe. Il se demandait s'il parviendrait, un jour, à retrouver du plaisir dans l'acte, alors que les visages de ses violeurs le hantaient.

— Tourne-toi, lui ordonna Chaz, visiblement surpris de sa soudaine soumission... c'était presque trop facile.

Isaac grimaça, mais il obéit et se positionna sur le ventre, le haut du corps contre le matelas et ses jambes au sol. Il sentit le poids de son codétenu le surplomber et son ombre le recouvrir.

— Tu es bien obéissant aujourd'hui..., murmura-t-il tout près de son oreille, le faisant frissonner.

— Va te faire foutre et dépêche-toi.

Moins ce serait long, plus ce serait supportable. Il pourrait peut-être se retenir de vomir si c'était court.

— Je préférerais prendre tout... mon temps...

Les mains de Chaz glissèrent le long de ses flancs, descendirent sur la chute de ses reins et agrippèrent ses fesses. Il les écarta avec une délicatesse qui surprit Isaac, habitué à des traitements bien plus brutaux. Son codétenu pressa deux doigts contre son entrée et les poussa à l'intérieur, l'étirant et le préparant.

— Nous y voilà..., susurra Chaz.

Isaac se tendit de tous ses muscles, même s'il essayait de se détendre, sachant que la douleur serait moindre de cette façon, il n'y parvenait pas. Il appréhendait et rejetait de tout son être ce qu'il savait allait arriver...

Alors qu'il s'attendait à sentir le gland du membre de Chaz le pénétrer, quelque chose de froid à la texture lisse fut pousser dans son canal, le faisant sursauter et gigoter. Il tenta de tourner la tête pour voir ce qui se passait, mais il ne parvint pas à voir grand-chose.

— Qu'est-ce que... – ?

Chaz s'écarta de lui et lui offrit un rictus moqueur.

— Je t'ai dit que tu serais ma mule, non ? Il fallait bien trouver un moyen de transporter la marchandise en toute sécurité...

Isaac blêmit en comprenant ce que son codétenu lui avait fait. Isaac fut parcouru de frissons.

— Remet ton pantalon, maintenant, on a quelqu'un à aller voir, rajouta Chaz, puis devant l'air interdit du Californien : quoi ? Tu croyais vraiment que j'allais te pardonner le trou aussi facilement et que j'allais être aussi gentil avec toi ? C'est juste que ça aurait été dommage d'abîmer la marchandise...

Tout comme il aurait été triste de briser tout de suite son jouet, si tôt après être revenu du quartier disciplinaire... Chaz caressa le visage d'Isaac d'une main condescendante, puis il attendit d'être obéi.

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