Chapitre 67

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Chapitre 67.

Wilds et Isaac réussirent à sortir de leur cellule et c'est alors qu'ils constatèrent le chaos qui régnait. Si les gardiens n'étaient pas venus, c'est qu'ils étaient occupés avec quelque chose de plus important. Dans l'espace de rassemblement général, au bas des trois étages de cellule qui s'alignaient en mezzanine tout autour, les prisonniers hurlaient et se battaient, tandis que la fumée d'un incendie se propageait.

Ils descendirent pour voir de plus près ce qu'il en était. Les gardiens criaient, essayant de se faire entendre par-dessus le boucan, pour rassembler les détenus, mais ils avaient perdu le contrôle. Tout à coup, l'alarme d'incendie fut déclenchée, assourdissante, et rajoutant à la panique générale. Isaac commença à entendre des coups de feu : seul moyen pour les gardiens d'avoir un semblant de contrôle et de protéger leur vie dans l'émeute.

La fumée s'épaissit et les yeux d'Isaac brûlaient. Il ne savait pas où aller ni quoi faire. Comment est-ce qu'on évacuait une prison ? Évacuer des centaines de criminels sans courir à la catastrophe paraissait être une tâche impossible.

— Fermez les portes ! entendit-il crier. Il faut bloquer les flammes ! Sortez les extincteurs !

Tandis qu'Isaac essayait encore de composer avec ce qu'il se passait autour de lui, entre les hurlements, les cris, les indications des gardiens et la sonnerie assourdissante de l'alarme de feu, son bras fut tiré par Wilds.

— Suis-moi, indiqua le policier.

Ils essayèrent de trouver une sortie, mais quand ils arrivèrent devant une porte et que Wilds posa sa main sur la poignée, il la retira aussitôt.

— Merde, c'est brûlant !

Ce qui voulait dire que les flammes devaient être juste de l'autre côté. Il se reculèrent, cherchant où passer. C'est alors que quelque chose revint en mémoire à Isaac :

S'il te plaît, Isaac, sauve Chaz, sauve mon frère. Des autres... mais surtout de lui-même. C'en est terminé de jouer les héros. Je t'en conjure : sauve-le.

La lettre de Brianna.

— Chaz ! s'exclama-t-il soudainement avant de courir dans la direction opposée, puisqu'il ne voyait l'Afro-américain nulle part parmi la foule agitée.

Wilds, sous le coup de la surprise, resta figé un instant.

— Issac ! Attend ! Tu cours directement dans l'incendie et dans la bagarre !

Le Californien avait beau ne pas spécialement porter Chaz dans son cœur, il ne souhaiterait jamais sa mort. Il savait que l'homme avait un bon fond. Il n'y avait qu'à regarder la façon dont il traitait sa sœur. S'il disparaissait, Brianna perdrait la seule famille qu'il lui restait. Isaac savait ce que ça faisait d'être seul... Il devait sauver Chaz des plans meurtriers de Wayne avant qu'il ne soit trop tard. Personne ne méritait de finir comme ça.

Isaac remonta les escaliers et poursuivit sa course jusqu'à la cellule de son ancien codétenu, se frayant un chemin entre les combats de prisonniers suffisamment vite pour ne pas être reconnu. Repoussant quelques gars sur son passage, forcé de distribuer un coup de poing par-ci et par-là, Wilds le suivit à la course.

***

L'odeur de brûlé s'était déjà répandue dans toute la prison quand Chaz commença à remarquer que quelque chose clochait. Ses sourcils, puis son nez se froncèrent. Non seulement ça sentait le roussi, mais les murs avaient commencé à devenir brûlant. La chaleur faisait perler des gouttes de sueur sur son front.

Il se leva pour vérifier ce qui se passait et ouvrit la porte de sa cellule. Aussitôt, la silhouette de Wayne lui sauta au visage. Le jeune homme blond avait un regard fou. Dans sa main, il tenait une lame de rasoir incrustée sur un manche de brosse à dent fondu : une arme facile à faire en prison.

— Où est Isaac ? lui demanda-t-il en entrant.

Chaz se recula pour le laisser passer.

— Pourquoi serait-il ici ?

— Parce que c'est ton codétenu !

L'Afro-américain plissa les yeux.

— Mon codétenu ?

— Oui ! Il me l'a dit lors de ces premiers jours ici. Je sais que c'est toi qui partages sa cellule ! En plus, je vous ai vu sortir tous les deux d'ici l'autre jour !

Chaz comprit que Wayne n'avait pas été mis au courant de leur échange et du changement. Il croyait toujours qu'Isaac résidait ici, alors qu'il partageait sa piaule avec Wilds depuis des jours.

— Il n'est plus ici. Nous ne sommes plus codétenus.

Le blond parut péter un plomb.

— Alors, où est-il ? hurla le prisonnier.

— J'en ai aucune idée. Baisse ton arme, Wayne, nous ne sommes que tous les deux.

— Tant pis. De toute façon, tu en sais trop toi aussi : je dois te tuer.

De sa main libre, Wayne sortit son briquet et il foutu le feu à la poubelle, observant les flammes avec une fascination singulière.

— Regarde-moi ce feu, poursuivit le blond, magnifique, n'est-ce pas ? Rien ne peut l'arrêter, il dévore tout sur son passage... et il a aussi la faculté toute particulière de pouvoir masquer les crimes en vulgaires accidents.

La fumée monta et commença à se répandre dans la petite cellule, étouffante et leur brouillant la vue. Chaz toussa bruyamment.

— Tu es fou, Wayne.

— Tu devrais commencer à penser à tes dernières paroles, Chaz. Même si tu me survis, j'ai dit à tous les prisonniers que tu avais collaboré avec la police. Même si ce n'est pas vrai, tu gardais bien l'identité d'une taupe secrète. Alors... forcément, tu étais de leur côté. Ils voudront tous ta mort... et tu perdras l'influence que tu as mis tant de temps à bâtir. 

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Petite dédicace aux gens du Discord

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