Chapitre 7

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Chapitre 7.

Après le dîner, ils eurent encore quelques heures de libres. Wayne se proposa de lui faire visiter l'unité, alors il lui présenta la bibliothèque, la salle d'entraînement et où avaient lieux les différents clubs. Ils firent aussi la rencontre de quelques détenus dont le blond avait la connaissance. Ils s'intéressèrent tout particulièrement à Isaac quand ils apprirent qu'il avait des économies et qu'il partageait sa cellule avec Chaz. Après, il alla faire son lavage avec Wayne. Son nouvel ami lui demanda s'il pouvait mettre ses vêtements avec les siens et il accepta pour le remercier de toute son aide aujourd'hui. C'est donc lui qui paya la machine à laver pour eux deux.

Vint l'heure du souper aux alentours de 16h30, puis l'inspection des cellules et la fermeture des portes aux alentours de 21h00. Une fois de plus, Isaac se retrouva enfermer dans la cage au lion, avec Chaz. Son prédateur l'observa, tandis qu'il changeait de vêtements, troquant ses habits de sport pour un pantalon de jogging plus léger.

— Tu t'es bien amusé, aujourd'hui ? lui demanda-t-il sur le ton de la moquerie. J'ai vu que tu étais venu me voir jouer au basket. J'espère que le match a répondu à tes attentes.

Isaac ne répondit pas, assis sur son lit, le plus loin possible de son compagnon de cellule.

— Tu étais encore avec Wayne, lui fit ensuite remarquer Chaz sur un ton plus dur, presque énervé. Je t'avais dit de ne plus te tenir avec lui.

L'Afro-américain détacha ses cheveux et laissa son élastique dans l'armoire. Son codétenu le suivit discrètement des yeux, méfiant envers chacun de ses gestes.

— Mais tu n'écoutes rien..., soupira-t-il, faussement exaspéré.

Chaz se tourna lentement vers son interlocuteur et s'approcha de son lit.

— J'ai attendu ça toute la journée.

Isaac frissonna.

— Je suis sûr que toi aussi, rajouta le prisonnier à la peau noire.

— Sûrement pas pour les mêmes raisons, rétorqua le brun en grimaçant.

— Tu n'as pas le choix : c'est le marché. Pourquoi crois-tu que personne ne t'a attaqué, aujourd'hui ? En temps normal, tout le monde aurait sauté à la gorge d'un petit nouveau comme toi. S'ils ne t'ont pas approché, c'est parce que tu es à moi. Tu es ma bitch, Isaac.

Chaz grimpa sur le lit et attrapa un des poignets de son codétenu.

— Dis-moi que je n'ai pas besoin de t'attacher ce soir. Je préfère quand mes partenaires sont proactifs.

Isaac le fusilla du regard, la mâchoire crispée. Il hocha la tête avec lenteur. Il préférait faire – ne serait-ce que semblant – qu'il était d'accord pour coopérer, plutôt que de se retrouver les poings liés comme la veille.

— Bien.

Chaz poussa le jeune homme sur le dos et attrapa le bas de sa chemise orange en se glissant entre ses jambes. Isaac savait ce qui allait se passer, mais il ne savait pas quoi faire. Autant la colère bouillait en lui, autant il était figé.

En tête, il avait encore l'histoire que Wayne lui avait raconté à propos du gars qui avait dû être évacué en hélicoptère après que les hommes de Chaz lui aient refait le portrait. Il ne voulait pas s'attirer les ennuis et s'il se débattait, c'était sans doute ce qui arriverait.

— Tu es bien silencieux ce soir. Hier, tu étais plus bavard. Ne t'inquiète pas : personne ne viendra ; tu n'as pas à retenir tes cris.

Chaz caressa le torse nu de son codétenu après lui avoir arraché son haut. Il pencha la tête et ses lèvres se posèrent sur son premier téton. Il aspira le petit bout de chair et le mordilla. Isaac se crispa en hoquetant. L'Afro-américain releva ses yeux noirs comme la cendre sur lui, l'observant tel un prédateur sur sa proie. Il agrippa l'élastique de son pantalon orange et le descendit sur ses cuisses, suivit de son sous-vêtement.

— Si tu es gentil, je serai doux, promit Chaz en écartant les jambes de son partenaire.

Il caressa le postérieur d'Isaac, puis écarta ses fesses pour dévoiler le passage de chairs rosées. Il pressa deux de ses doigts contre les lèvres de son compagnon.

— Lèche, lui intima-t-il, et ne me mord pas ou je te promets que tu n'auras plus de dents pour le faire.

Les yeux du jeune homme s'écarquillèrent silencieusement. Quelque chose lui disait que la menace n'était pas jetée en l'air. Il entrouvrit à peine la bouche et Chaz lui enfonça ses doigts, l'obligeant à les lécher.

— Applique-toi, lui ordonna-t-il avec un rictus moqueur, car tu ne voudrais pas que ça fasse mal, hein ?

Isaac frissonna. Son codétenu retira ses doigts, puis les poussa contre son orifice sans attendre. Ce n'était pas très douloureux et le jeune homme s'était attendu à cette sensation étrange qu'il connaissait à présent. La main de Chaz bougea, se frayant un passage entre ses chairs. Quand il jugea son partenaire suffisamment étiré, il se retira, puis le fit basculer sur le ventre.

— À quatre pattes, exigea-t-il en tirant sur ses hanches pour qu'Isaac se redresse un peu.

Sortant son sexe déjà raide de son pantalon, Chaz posa sa main à sa base, se masturbant quelques secondes avant d'appuyer la pointe de son membre contre le muscle d'Isaac. Il se mordit la lèvre, en se laissant aspirer à l'intérieur d'un coup de rein. C'était bon... Le sexe était vraiment un pan de la vie qui manquait le plus en prison. Les occasions étaient trop rares. Et illégales, surtout.

Isaac trembla des épaules jusqu'au bout des doigts et il en perdit l'équilibre. Il s'effondra en s'écrasant la joue contre le matelas. Il essaya de fixer un point, quelque part, attendant que Chaz ait terminé de prendre son dû.

L'homme à la peau noire enfonça ses ongles dans ses côtes et prit des élans de plus en plus forts quand il le pénétrait. Depuis la dernière fois, il avait retenu où frapper pour toucher sa prostate et le faire crier. D'une main, il lâcha sa hanche et ses doigts vinrent s'enrouler autour du sexe de son codétenu. Tandis qu'il le masturbait, ses lèvres se posèrent sur l'épaule, puis le creux du cou de son partenaire. Ses dents mordillèrent la peau sensible et y laissèrent des traces violacées, assez bas pour que ça ne se voit pas avec l'uniforme orange.

Isaac gémit, grogna, cria, incapable de retenir sa voix, alors que Chaz le pilonnait sans pitié. Ses yeux lui brûlaient, tout son corps était de feu. Il ressentait chaque nouvelle poussée jusqu'au fond de son être, se frayant un chemin jusque dans le bas de son ventre. Il aurait préféré ne rien ressentir, mais Chaz ne lui laissait pas même cette chance : sa main sur son sexe forçait les réactions de son corps. Il était parcouru de secousses qui le propulsaient au bord de l'orgasme, sans pourtant le lui accorder. Il sentait les picotements familiers de la jouissance monter dans sa hampe et se répandre en lui. Son cœur frappait sa poitrine et sa respiration hachée râpait sa gorge asséchée. Il n'en pouvait plus... Il ne pourrait pas supporter ce cirque à tous les soirs pour les huit prochaines années...

— Tu es tellement bon et étroit, Isaac, on dirait que ton corps a été fondu pour correspondre au mien, lui susurra Chaz à l'oreille, laissant ses dents érafler son épaule comme le ferait les crocs d'un loup.

Le nouveau détenu serra les mains sur les fins draps du lit jusqu'à ce que ses jointures en blanchissent. Les fourmillements s'accélérèrent et sa bouche s'ouvrit en un « O » muet lorsqu'il vint entre les doigts habiles de Chaz. Ce dernier prit quelques minutes supplémentaires pour se terminer, rajoutant quelques allers-retours qui le conduisirent à son propre orgasme.

L'Afro-américain se retira avec un grognement satisfait.

— Finalement, ça tombe bien que tu aies abouti dans ma cellule.

Chaz s'étira paresseusement et rejoignit sa propre couchette en ôtant son pantalon de survêtement au passage (qu'il laissa choir sur le sol). Encore tremblant, Isaac se roula en boule, n'osant plus bouger. Pris de frissons, il se couvrit avec la couverture que son codétenu lui avait jetée au visage la veille, faisant de son mieux pour ignorer l'odeur musquée de l'homme qui s'en dégageait.

Il ne vivrait pascela un jour de plus.     

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