Chapitre 4 : Un cauchemar dangereux

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Quand je rentre au loft, toutes les lumières sont éteintes. Je referme la porte coulissante le plus silencieusement possible derrière moi et j'enlève mes chaussures pour traverser la pièce principale sur la pointe des pieds. En passant devant le grand lit de Derek, j'entends la respiration mesurée de Braeden qui est profondément endormie mais je me fige en croisant le regard bleu luisant de Derek dans l'obscurité. Cela ne dure qu'une seconde car il cligne aussitôt des paupières pour retrouver ses pupilles habituelles.

Il chuchote.

Derek: Tout s'est bien passé?

Moi: Oui, désolée de t'avoir réveillé...

Derek: C'est rien, je ne dors jamais sur mes deux oreilles quand tout le monde n'est pas rentré à la maison. Une habitude de loup-garou.

Même s'il ne peut sans doute pas le voir, ça remarque me fait sourire. A force de passer du temps avec Peter, j'en passe aussi avec Derek qui me traite de plus en plus comme si on était de la même fratrie. Je ne peux pas m'empêcher de trouver cela agréable. Il faut dire qu'avant mon arrivée à Beacon Hills, j'étais encore persuadée d'être fille unique et délaissée par mes parents. Je n'ai jamais partagé beaucoup de choses avec ma mère qui est très prise par son travail et mon père a toujours été absent. Mais à mon arrivée dans cette ville, une nouvelle famille au sens propre comme au figuré m'a ouvert les bras. J'apprends petit à petit à faire confiance à d'autres personnes qu'à moi même et j'aime cette dynamique de groupe qui caractérise une meute de loups-garous. 

Moi: Je suis la dernière à rentrer?

Derek: Non, Peter est encore avec ses louveteaux.

Une image de Peter transformé en loup-garou en train de transporter des petits louveteaux par la peau du cou me traverse l'esprit et je ne peux m'empêcher de sourire à nouveau. Derek repose sa tête sur son oreiller et ferme les yeux avant de marmonner.

Derek: Par contre, je ne resterais pas éveillé pour lui!

Je pouffe de rire. Il ne faut pas pousser quand même. Les Hale sont loin d'être des anges non plus! J'étouffe un bâillement et attrape la rambarde des escaliers.

Moi: Bonne nuit Derek.

Derek: Bonne nuit Mel.

Après avoir pris une douche pendant laquelle les images de la scène de crime continuent de me hanter l'esprit, j'enfile un des t-shirt de Peter qui me descend jusqu'à mi-cuisses et me glisse dans les draps froids. Je réprime un frisson et me recroqueville en boule. 

Même si je pensais ce que j'ai dis à Liam en affirmant qu'il ne s'agissait sans doute que d'un crime commis par un humain, je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions sur les détails de la scène. Quel intérêt le tueur aurait-il eu à crucifier sa victime avant de lui tordre le cou et de l'éventrer? D'ailleurs, l'a t-il fait dans cet ordre? Et que signifient ce pentacle et toutes ces poupées autour? Et ce papier cloué à l'arbre au dessus de la tête de la victime?

Je m'endors sans m'en rendre compte et sombre dans un sommeil profond et sans rêve. 

Enfin au début.

Au bout d'un moment, mon esprit m'emmène au bord d'un lac en plein milieu de la forêt. Il fait nuit et le vent nocturne est particulièrement froid. Je me rend compte que je suis nue et que j'ai les pieds dans l'eau. Quand je tends les mains devant mon visage, je découvre qu'elles sont couvertes de sang. À cet instant précis, une panique sourde s'empare de moi et je me mets en tête de me débarrasser du sang en m'immergeant complètement dans l'eau. Le liquide est terriblement froid sur ma peau mais le désir de laver le sang est bien plus fort que la peur de mourir d'hypothermie. Je m'avance jusqu'à ce que je n'ai plus pieds. Je sens mes membres s'engourdir tandis que mais lèvres tremblent. Déterminée à aller jusqu'au bout coûte que coûte, je coupe ma respiration et je m'immerge complètement.

Peter: MEL!

La voix inquiète de Peter me tire de mon rêve et je sursaute si fort que je manque de tomber du lit. Heureusement, il se tenait juste à côté et me rattrape avant que je ne bascule. Je met un moment à me souvenir dans quelle pièce je me trouve et à prendre conscience de ce qui vient de se passer. Me tenant par les bras, Peter m'observe avec intensité. Je remarque qu'il est encore en jean et que sa veste en cuir est mouillée, comme ses cheveux. Le réveil digital sur sa table de chevet indique qu'il est 3 heures du matin et par la fenêtre, on peut entendre la pluie tambouriner sur les carreaux.

Moi: Qu'est-ce qui s'est passé?

Peter: À toi de me le dire! Je viens juste de rentrer et quand je suis arrivé, tu ne respirais plus!

Moi: Je...j'ai fait un cauchemar. Enfin je crois.

Peter: Ta peau est glacée!

Je tente une plaisanterie mais les mots sonnent faux dans ma propre bouche tellement je suis encore en train d'essayer de me remettre de ce songe extrêmement réaliste.

Moi: Tu sais bien que j'ai froid quand tu n'es pas là pour augmenter la température du lit!

Peter: Mel, tu avais tellement froid que ton cœur a ralenti.

Moi: Je ne sais pas ce qui s'est passé. C'est la première fois que ça m'arrive.

Comme je suis incapable de lui donner une explication et que mes mains commencent à trembler légèrement, il enlève sa veste, se débarrasse de son jean et de son t-shirt et s'allonge à côté de moi avant de m'attirer contre lui. 

Peter: Viens par ici.

Je me laisse faire et son corps chaud contre mon dos me réchauffe instantanément. J'entrelace mes doigts aux siens et je ferme les yeux pour me calmer en me concentrant sur sa respiration mesurée.

Moi: Tu as réussi à gérer la pleine lune avec les nouveaux?

Peter: C'était pas gagné mais oui, c'est bon. Dire qu'il va falloir que je refasse la même chose le mois prochain...

Je souris dans le noir et porte une de ses mains à mes lèvres pour y déposer un baiser.

Moi: Il va falloir t'y faire. Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités...

Peter: C'est moi où tu me cites spiderman?

Moi: Désolée, je ne connais pas assez les classiques de films de loups-garous.

Peter: Il faudra remédier à ça. 

Après un silence durant lequel je pense qu'il s'est endormi, il chuchote de nouveau contre mon oreille.

Peter: Au fait, il voulait quoi le louveteau de Scott?

Moi: Rien d'important. Il m'a demandé d'aller jeter un œil à une scène de crime pour vérifier qu'il n'y avait rien de surnaturel.

Peter: Et?

Moi: Et j'avais oublié que les humains pouvaient eux aussi être de véritables tueurs sanguinaires. 

Peter m'embrasse les cheveux et garde la position.

Peter: Tu n'as qu'à voir les Argent.

Un nouveau silence s'installe au terme duquel je finis par m'endormir. Aucun rêve étrange ne vient baisser ma température corporelle cette fois. 

J'entends seulement une voix susurrer mon nom comme lorsque j'ai découvert le Nemeton avec Stiles pour la première fois.

Voix mystérieuse: Mélissandre.....Mélissandre....pour quelle magie respires-tu?

Mélissandre Heartwood T3 : Code LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant