Chapitre 53: L'aconit-tue-loup

120 7 3
                                    

Comme Peter lutte de plus en plus pour rester éveillé, je lui tapote sa joue brûlante avec empressement.

Moi: Reste avec moi mini Alpha! Dit moi ce que je dois faire!

Peter: Il faut...brûler la blessure.

Il grimace. Ça a l'air de faire un mal de chien.

Moi: Quoi? Avec un briquet?

Peter: Une flamme plus grosse ce serait mieux.

Je considère le couloir désert autour de nous et je réfléchis à voix haute parce que cela m'aide à rester lucide.

Moi: Je suppose qu'aucun de nous se se balade avec un chalumeau et même si on avait un briquet, je ne vois rien qui pourrait aviver la flamme...

Peter commence à glisser un peu plus le long du mur, la tête penchant d'un côté. Je le redresse aussitôt en le sermonant.

Moi: Ah non, il est hors de question que tu me laisses toute seule! Tu peux te lever?

Peter grogne et essaye de se redresser. Je l'aide du mieux que je peux mais il est lourd et ses jambes, après un court moment d'hésitation, se dérobent sous lui. Je dois le rasseoir là où il était contre le mur. Je commence à paniquer.

Peter: Va chercher de quoi brûler la balle, je t'attends la.

J'ai failli ne pas entendre ce qu'il m'a dit tellement son souffle est faible et laborieux.

Moi: Hors de question que je te laisse!

Un faible sourire étire le coin de ses lèvres, aussitôt remplacé par une grimace de souffrance. Je peste contre moi même.

Moi: Et merde! Le feu c'est vraiment pas l'élément que je maîtrise le mieux!

Comme il faut a tout pris qu'il reste éveillé, je tente le tout pour le tout et je lance:

Moi: Tu voudras des enfants?

Peter me fixe d'un air stupéfait à travers le voile de la douleur qui flotte devant ses yeux.

Peter: Pardon?

J'écarte un peu plus sa chemise pour dégager son torse et tend ma paume au dessus de sa blessure avant de fermer les yeux. J'essaye de me concentrer pour faire apparaître une flamme mais tout ce que je réussi à faire c'est de faire chauffer la paume de ma main comme une plaque de cuisson. Ce ne sera pas suffisant, malheureusement.

Peter murmure dans son délire.

Peter: Pourquoi pas, oui...

Moi: Merde! Merde! Et re-merde! Je suis une sorcière de merde!

Peter perd connaissance et j'ai beau le secouer désespérément je n'arrive pas à le réveiller. Leroy a sûrement dû utiliser une forme d'aconit particulièrement toxique. Mon impuissance réveille une colère sourde contre le Démonologue qui d'une seule balle, est en train de m'enlever la personne à laquelle je tiens le plus avec mon frère.

Je gémis dans le couloir, terrorisée a l'idée qu'il est en train de mourrir devant moi. Ce n'est pas possible, il doit y avoir une autre solution! Pourquoi mon Gardien pourrait faire disparaitre mes blessures et pas moi?

Parce que c'est une blessure magique?

Mais je SUIS magique!

Je tire Peter pour le dégager du mur et me glisse derrière lui. Sa tête retombe sur mon épaule, inerte. Tandis que je le serre contre moi, j'entends des pas de course qui se rapprochent de nous plus loin dans le couloir. Mes yeux deviennent mauves et je le serre plus fort. Je sais qu'un Gardien et une sorcière peuvent développer de nouveaux pouvoirs lorsqu'ils sont ensembles. C'est comme ça que Peter peut me soigner au lieu de simplement absorber temporairement ma douleur. Je dois pouvoir faire la même chose. Il FAUT que je fasse la même chose!

Mélissandre Heartwood T3 : Code LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant