Chapitre 39 : Evacuer la tension

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Sur le retour, la tension dans la voiture est tellement élevée que ni Peter ni moi ne disons un mot. Je tiens toujours le mystérieux message entre mes mains et je me demande sérieusement combien de temps nous avons devant nous pour le déchiffrer avant qu'il y ait une prochaine victime à Beacon Hills. Je suis également traversée par des sentiments contraires qui se déchirent dans mon esprit. Je suis contente d'avoir évité de justesse que Peter fasse un massacre et en même temps je suis remontée par ses paroles dans la clairière. Je me rends compte qu'il a raison. Qu'avons nous fait depuis le premier meurtre? Rien! Je me suis contentée de demander à Liam et Hayden de ne pas déranger Scott et les autres pour les laisser tranquille avec leurs cours. J'ai essayé de convaincre Liam qu'il ne s'agissait que d'un tueur parmi d'autres et qu'il n'avait pas à s'en occuper alors que depuis le début, il soupçonnait qu'il s'agisse d'une affaire paranormale. Nous avons perdu un temps précieux et c'est en partie à cause de moi.

Peter garde les yeux rivés sur la route en serrant le volant comme s'il s'agissait du cou de Hardin toute à l'heure. Je l'ai empêché de se déchainer sur son Beta mais en contrepartie, il n'a pas pu évacuer sa colère et sa frustration. La situation est d'autant plus tendue que c'est la pleine lune. En ce moment, toute son attention doit être monopolisée pour garder le contrôle de lui même. C'est déjà un miracle que ses griffes ne soient toujours pas sorties. J'imagine que maintenant qu'il est enfin Alpha, il doit se mettre la pression. Il n'a pas la meute la plus puissante de Beacon Hills mais il est responsable d'autres loups quand même et le fait qu'un tueur anonyme empiète sur son territoire le met en rogne.

Je suis tellement tendue moi même que j'ai du mal à trouver les mots pour l'apaiser.

Nous arrivons enfin devant la maison des McCall et la camaro rouge se gare en double fil sur le trottoir d'en face. Peter a les yeux rouges et il respire fort. Je détache ma ceinture et hésite, la main sur la portière. Finalement, je me tourne vers lui dans l'intention de lui conseiller bêtement de ne pas faire de bêtises mais les mots ne franchissent pas mes lèvres comme je l'aurais voulu.

Moi: Bonne nuit.

Peter: Bonne nuit.

J'ouvre la porte et il tourne la tête vers moi. Je mets un pied dehors dans la fraicheur de la nuit. Dans la maison de mon frère, toutes les lumières sont éteintes.

J'hésite encore. J'entends le souffle rauque de Peter derrière moi qui s'accélère.

Je rentre ma jambe et referme la portière avant de me tourner de nouveau vers lui. La même flamme du désir s'allume dans nos regards respectifs. Ses yeux rouges font des allers-retours entre mes iris verts et mes lèvres. Mon souffle s'accélère aussi et mon coeur tambourine dans ma poitrine.

Je ne peux plus attendre et je me penche pour l'embrasser. Il me rend aussitôt mon baiser avec une passion telle que j'en ai des frissons dans tout le corps. Je sens sa main passer derrière ma nuque et ses doigts explorer mes cheveux.

Sans briser le contact, j'enlève ma chemise avec tellement d'empressement que je manque de faire sauter les boutons et je me hisse à califourchon sur ses genoux. Peter glisse sa main sur le côté du siège qui s'éloigne du volant pour nous laisser plus d'espace et il enlève sa ceinture de pantalon avant de faire sauter le bouton qui retient le mien. Aucun de nous ne parle, on entend seulement nos souffles avides qui s'entremêlent.

On dirait qu'on se retient depuis bien trop longtemps.

Les mains de Peter descendent dans mon dos pour détacher mon soutien-gorge et j'écarte sa chemise pour explorer la peau nue de son torse avec mes lèvres. Des frissons parcourent son corps et sous mes doigts, je sens son coeur qui s'accélère tellement que je craint un moment qu'il ne se transforme.

Mais il garde le contrôle.

Nous sommes tellement pressés que ça en devient douloureux. Alors que je me tortille pour ouvrir sa braguette de pantalon dont le tissu est tendu à l'extrême, une douleur vive dans les côtes me rappelle à la réalité. Peter m'embrasse aussitôt à l'endroit où mes côtes sont cassées et, tandis qu'une douce chaleur me soulage instantanément, je sens la pointe de ses crocs frôler ma peau.

Je gémis dans son oreille.

Ça y est, j'ai réussi à ouvrir sa braguette.

Moi: Les préservatifs ?

Peter répond dans un souffle. Il doit agripper le siège un instant pour rétracter ses griffes qui menacent de sortir.

Peter: Dans la boîte à gants !

Il se retient en serrant les dents sous la caresse de mes doigts froids pendant que je lui enfile.

Moi: Vas-y.

C'est moi où je viens de le supplier? Peter pose ses mains sur mes fesses et ne se fait pas prier. Notre étreinte est fougueuse et passionnée. Nous avions tous les deux besoin de relâcher la pression et c'était le moyen le plus expéditif de le faire. D'ailleurs, le plaisir n'est jamais arrivé aussi vite et je dois moi même plaquer ma main sur la bouche de Peter pour que le grognement qui lui échappe n'alerte pas les sens aiguisés de mon frère de l'autre côté de la rue.

Immédiatement après la réaction charnelle, nous sentons tous les deux une décharge de magie nous traverser en nous coupant la respiration. Peter referme ses bras sur moi d'un geste protecteur et je rejette la tête en arrière, les iris mauves brillants dans la nuit.

Puis la sensation disparait aussi vite qu'elle est apparue et je sens les os brisés de ma cage thoracique se ressouder par magie tandis que des veinules bleues apparaissent sur la peau de Peter. Ce dernier pousse un profond soupir et pose son front entre mes seins en fermant les yeux. Je souris et l'embrasse sur le haut de la tête.

Moi: Je crois bien que tu es redevenu mon Gardien, mini-Alpha.

Peter: Tant mieux. Je n'aurais pas toléré que ce soit quelqu'un d'autre.

Mon sourire s'élargit mais je ne réponds rien. On reste immobiles un long moment à savourer encore la sensation de nos deux corps l'un dans l'autre. Il y a de la buée sur les vitres. Je mordille l'oreille de Peter et il redresse la tête pour m'embrasser dans le cou, avec plus de douceur cette fois. Il suffit qu'il bouge un peu le bassin pour réveiller de nouveau mon désir.

Je n'ai jamais aimé quelqu'un aussi fort que lui et, à en juger par la réaction de son corps et la façon dont il me dévore du regard pendant le deuxième round, je crois que c'est pareil de son côté.

Quand nous avons définitivement fini cette fois, je me dégage de ses bras et me rhabille sur le siège passager.

Peter: Il faudrait que toutes nos soirées ressemblent à celles là mini-Merlin.

Moi: Alors dépêche toi de nous trouver un appartement!

Je lui fais un clin d'oeil et sort de la voiture.

Moi: Bonne nuit.

Peter laisse aller sa tête sur l'accoudoir en soupirant, le sourire aux lèvres.

Peter: Bonne nuit.

Mélissandre Heartwood T3 : Code LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant