Bon d'accord, je crois que j'ai parlé un peu trop vite en disant à Luna qu'elle devrait me passer sur le corps si elle voulait avoir Hayden. Mais comprenez moi, j'étais dans le feu de l'action. Je ne mesurais pas encore ma bêtise. Je pensais innocemment avoir une petite chance contre elle en étant une vraie sorcière. J'avais juste zappé la leçon sur les démons et le pouvoir qu'ils dégagent. Si je l'avais révisé correctement avant de venir, j'aurais su que les pouvoirs d'une sorcière ne valent rien contre une entité d'un autre monde.
Du moins, pas directement.
Quand Luna marche vers moi je recule par instinct mais mes reins se heurtent bientôt au bureau destiné au professeur. Un sourire malsain s'étire sur le visage pourtant si pure de la jeune fille. Je décide alors d'utiliser l'élément avec lequel j'ai le plus de facilité pour envoyer du lourd en espérant pouvoir lui échapper et rattraper Hayden.
Mes yeux deviennent mauves et je tends la main en direction de Luna. Aussitôt, les robinets les plus proches d'elle explosent pour faire jaillir des geysers d'eau. J'augmente la pression dans les tuyau et l'eau pulse avec force au dehors des canalisations. Je n'ai qu'à me concentrer sur la direction que je veux qu'elle prenne pour asperger Luna au visage avec la puissance d'une lance à incendie.
Le démon pousse un cri de rage et fait un geste circulaire des doigts pour créer une enveloppe protectrice autour de lui. En quelques secondes à peine, l'eau ne la dérange plus puisqu'elle vient se heurter à un mur invisible qui l'entoure comme une bulle à cinq centimètres au dessus de sa peau. Peut m'importe! J'ai utilisé cette courte diversion pour enlever la compresse que j'avais sur la main et déposer une goutte de sang sur mon pentacle de protection.
Moi: Mélissandre Heartwood McCall! Mélissandre Heartwood McCall! Mélissandre Heartwood....
Luna lève une main au dessus de sa tête et ses doigts miment une pince. Je sens aussitôt ma gorge se comprimer comme si quelqu'un était en train d'essayer de m'étrangler alors que personne ne me touche en réalité. Je laisse échapper un hoquet de surprise et manque de tomber par terre mais je me rattrape de justesse au bureau derrière moi.
Luna avance toujours.
D'un signe de la main fait à la vas vite, je fais exploser tous les autres robinets de la salle (il y en a douze en tout) et la déferlante aqueuse que je projette contre le bouclier de mon adversaire a la puissance d'un petit tsunami. Pendant que je tente désespérément de desserrer la prise invisible qui m'empêche de respirer correctement, je vois l'eau exploser contre son bouclier magique et inonder tout ce qui se trouve autour avec des éclaboussures bruyantes. Les grandes vitres donnant sur le terrain de crosse, les paillasses d'expérimentation, les armoires vitrées contenant le matériel de chimie et même le tableau noir derrière moi et moi avec: tout se retrouve trempé.
Tout le monde sauf Luna qui continue d'avancer.
Néanmoins, la pression a cessé d'exister sur ma gorge et je respire mieux. Grelottante et les cheveux dégoulinants sur ma chemise blanche qui colle à ma peau, je contourne le bureau sans lui tourner le dos pour autant. Un rire sépulcral s'échappe de la gorge de la jeune fille possédée.
Luna: Tu crois sincèrement que tu as une chance contre moi, sorcière? La lumière ne peut rien contre les ténèbres!
Luna dirige ses mains vers le plafond et toutes les lampes explosent dans des gerbes d'étincelles et une pluie de verre brisé. Je baisse précipitamment la tête pour me protéger avec mes bras mais je sens des bouts de verre m'entailler la peau à travers mes vêtements mouillés. Des bruits de plâtre me font relever les yeux et je constate que Luna ne s'arrête pas aux lampes: les câbles électriques des murs se détachent également comme si des mains invisibles les arrachaient de leurs gaines pour les projeter sur le sol mouillé. Un peu partout jaillissent des étincelles et des grésillements lorsque les 700 volts du réseau électrique du lycée rencontrent les deux centimètres d'eau froide qui s'étalent progressivement sur le sol de la classe.
Apercevant la flaque immense qui s'étend vers le bureau, je me plaque un peu plus contre le mur.
Moi: Luna! Tu dois résister! On sait pour les messages! Il y a une part de toi qui doit subsister!
Luna: TAIS TOI SORCIERE. La fille que tu nommes Luna n'existe plus!
Luna tend les mains des deux côtés de son corps paumes dirigées vers le sol et je constate avec un mélange d'effarement et de crainte que les bouts de verre sortent de l'eau et se mettent en suspension dans les airs, les bords coupants dirigés vers moi.
Luna: Inutile d'activer ton pentacle de protection, ta magie est inefficace contre la mienne!
D'un petit geste des doigts, Luna envoie tous les projectiles coupant vers moi. J'ai juste le temps de renverser le bureau avec ma magie pour m'abriter derrière. La demi-seconde suivante, le tableau noir et le mur au dessus de moi se criblent de verre en produisant le même bruit aigu que peut faire une tempête de grêle contre le toit d'une maison.
Je me redresse d'un bon pour éviter la flaque d'eau qui manque d'atteindre mes genoux. Je suis tellement trempée qu'il suffirait qu'un cable électrique me frôle pour que je m'électrocute. Luna semble suivre le cheminement de ma pensée car elle réitère le geste avec ses mains pour faire décoler les cables du sol.
Sans attendre qu'elle termine son geste, je fais l'éviter tous les objets qui ne sont pas fixés dans la salle pour lui projeter à la figure dans une déferlante de magie. Des craies, des chiffons, des livres mais aussi des béchers, des fioles, des solutions d'acide et des pipettes remplies de colorant se ruent sur Luna qui doit ériger un nouveau bouclier à la vas vite.
J'en profite pour bondir par dessus la flaque et me précipiter dans le couloir
...où un chien noir me plaque au sol.
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Mélissandre Heartwood T3 : Code Luna
أدب الهواةMélissandre Heartwood vient d'avoir 26 ans et va bientôt rentrer dans une école de police. Désormais émissaire de la nouvelle meute de Peter Hale, elle doit jongler entre sa vie ordinaire et celle de compagne de l'Alpha. Mais alors qu'elle pensait a...