Chapitre 13 : Un pentacle de précision

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Quand j'arrive au poste de police, la policière qui tient le bureau d'accueil me regarde avec un air surpris.

Policière: C'est pour déposer une plainte mademoiselle?

Moi: Non j'ai rendez vous avec le shérif Stilinski.

Policière: Il ne m'a pas parlé d'un quelconque rendez-vous...

Le shérif apparaît dans l'encadrement de la porte.

Shérif: C'est bon Johan, je m'en occupe! Merci d'être venue Mel, suis moi!

Je fais un grand sourire à Johan et je suis le shérif à travers un open space avec plusieurs postes d'ordinateurs jusqu'à arriver dans son bureau. Le shérif ferme la porte derrière nous et me fais signe de m'asseoir sur la chaise devant son plan de travail.

Shérif: Mel tu vas bien? Tu es tombée de ton vélo ou quelque chose du genre?

Moi: Pourquoi vous me demandez ça?

Shérif: Et bien, tu devrais te regarder dans un vitre, tu comprendrais.

Je regarde mon reflet dans le verre de la fenêtre et effectivement, je comprends tout de suite. J'ai les cheveux en bataille et des coupures sur les joues, le cou et les bras. Même mon t-shirt a deux trous là où les becs des oiseaux ont réussi à le transpercer.

Je me retourne vers le shérif.

Moi: C'est une longue histoire. Plus de peur que de mal.

Le shérif essaye d'évaluer silencieusement à quel point j'ai eu peur et dans quelle mesure j'ai eu mal mais je le coupe dans ses réflexions d'agent de police consciencieux.

Moi: Vous vouliez me montrer quelque chose?

Shérif: Oui. On vient de me faire parvenir les derniers clichés pris par nos experts sur la scène de crime de notre psychopathe sataniste. J'aimerais que tu jettes un œil sur l'un d'eux et que tu me dises ce que tu en penses.

Le shérif me tend une photo du sol autour de la victime tel qu'il était après que les experts de la police aient enlevé les pierres rondes qui constituaient le pentacle. Je prends une mine soucieuse.

Moi: C'était dessiné dessous?

Shérif: Oui. Ou plus précisément, tracé dans le sol. Je dirais que celui qui a fait ça s'est servi du même couteau que celui qu'il a utilisé pour éventrer la victime car le médecin légiste a trouvé de la terre dans les plaies.

J'apprécie que le shérif me fasse part d'autant de détails. J'ai l'impression que mon aide revêt une grande importance pour lui, probablement parce qu'il se sent avancer en terrain inconnu. C'est ce que j'ai tout de suite aimé chez cet homme, son humilité et sa capacité à reconnaître quand quelque chose dépasse ses compétences et qu'il doit déléguer.

Shérif: Penses-tu toujours que nous ayons à faire à un amateur?

Moi: Tout ce que je peux vous dire, c'est que cette façon de tracer le dessin est bien plus précise qu'avec de simples pierres rondes. Votre homme pourrait, et ce n'est qu'une possibilité parmi d'autre, avoir tracé ça sérieusement.

Shérif: Dans l'optique de l'utiliser?

Moi: Peut-être. Mais je doute que ça ait marché. Je ne sais pas vous mais je n'ai aperçu aucun démon dans les rues récemment.

Stilinski soupire et se cale dans le dossier de sa chaise en se massant les yeux.

Shérif: Tu as raison. Il faut que j'arrête cette manie de toujours penser à l'impensable. J'étais plus pragmatique avant.

Je lui souris et lui rend sa photo.

Moi: Vous faites bien votre travail monsieur Stilinski. La plupart des gens de ce comté ne se rendent pas compte de la chance qu'ils ont de vous avoir.

Le shérif me rend mon sourire et range les photos.

Shérif: Bon allez viens, je te ramène à la maison ça va être l'heure de dîner!

Mélissandre Heartwood T3 : Code LunaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant