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bîsmi llah ar-rahman ar-rahîm
salamu’alaykoum,



J’ai pas pu me retenir, j’étais en panique totale, que dire ? Que faire ? Toutes mes émotions se mélangeaient ! Je lui dis oui ? Non ? 
Je me sentais forcée, opprimée, je n’arrivais plus à y voir clair, les larmes se bousculais au bord de mes yeux, s’en était trop il fallait que je prenne l’air, que je respire !
Je me suis levé et ai quitté la table…
Je voulais juste aller aux toilettes histoire de me rafraîchir mais impossible il y’avais une queue monstre ! Un tas de femmes qui attendaient pour « se repoudrer le nez », une seule issue pour moi par conséquent LA SORTIE ! 
J’étouffais, une fois sur le parking j’ai essayé tant bien que mal de me calmer, pourquoi j’étais dans cette état ? Pourquoi je me sentais aussi mal ?
En réalité j’avais peur, oui peur de ce qui allait se passer, est-ce qu’il faut que je lui dise la vérité ? Comment va-t-il le prendre ? Pourquoi tout le monde me force la main ? Je me sens pas prête à me prendre un refus, j’étais bien tout s’arrangeais, pourquoi changer ? 
Les idées se bousculais dans ma tête, mes larmes coulaient à flot et le vent frais du soir me frappais au visage, je prenais de grande inspiration afin de me calmer, mais rien y faisait je paniquais réellement, j’avais l’impression que tout mon quotidien basculait, ce qui est complètement idiot quand on prend du recul, mais là, à ce moment-là, je ne voyais pas ça comme ça je voyais juste le fait qu’on me forçait la main, qu’on me poussait à bousculer mes habitudes, sachant que cette révélation ne pouvait que changer ma vie, et pour moi c’est sûr en mal.
J’aimais vraiment la nouvelle relation que j’avais avec Souley, on s’entendait bien, il me parlait plus souvent, il n’y avait plus trop de gêne, plus de froid glacial, il me parlait correctement se souciais parfois de mon bien, il acceptait enfin que les enfants soient réellement liés à moi, je ne voulais pas changer tout ça, je me sentais bien et cette situation risquait de tout foutre en l’air.
Je devais avoir l’air d’une folle, dehors, sur un parking à pleurer, pendant que des clients entraient, je réussissais peu à peu à me calmer, à retrouver un semblant de lucidité, j’étais vraiment bête de réagir comme ça, de paniquer à ce point quand même.
Toutes ces remise en questions, chamboulement et autre m’a paru être une éternité, j’avais l’impression d’avoir été sur ce parking pendant des heures, alors que non ça ne faisait même pas un quart d’heure, je suis sorti de mes pensé lorsque j’ai reçu un appel, le nom affiché était celui de Souley :
Moi : A… Allo ?
Souley : B****l t’es où ?
Moi : Dehors
Souley : Bouges pas !
Moi : D’a … BIP BIP BIP 
Ok, il m’a raccroché au nez et était super froid je suis foutue, dans quelle situation je me suis mise, j’avais réussi à me calmer mais là je stressais de nouveau, deux minutes après j’ai vu Souley sortir du resto et regardé un peu partout, à droite, à gauche, il me cherchait ça se voyait.
Au bout de quelques secondes il m’a repéré, il s’est donc avancé vers moi, plus il s’approchait et moins je sentais mon cœur battre, tout se bloquait, ou alors il battais beaucoup trop vite pour que je le sente, heureusement que la respiration est un réflexe de survie car mon souffle aussi se faisait de plus en plus rare, que va-t-il me dire ?
Souley : Pourquoi t’es là ? 
Moi : Je… Je voulais prendre l’air
Souley : mais t’es complètement folle je croyais que t’étais aux toilettes depuis tout à l’heure j’attendais devant comme un hmar (idiot) et toi tu prends l’air, tu te fou de moi là ? 
Moi : Mais… Mais y’avais trop de monde je pouvais pas attendre, j’étouffais –de nouveau les larmes au bord des yeux-
Souley : Oui mais prévient au moins on a dû me prendre pour un fou à faire trois, quatre fois le tour du resto, et puis même qu’est-ce que t’as pourquoi t’es sortie comme ça ? 
Moi : Je peux pas…
Souley : Tu peux pas quoi ? Ça allait bien pourquoi t’es comme ça maintenant pourquoi tu pleurs ? 
Moi : Mais c’est toi pourquoi tu me force comme ça, je veux pas enfin je peux pas 
Souley : Mais j’ai fait quoi, te forcer à quoi ? De quoi tu peux pas ? Je comprends rien !
Moi : Pourquoi tu me force à te dire avec ta tête de miskine là, je veux pas te dire on était bien, ça sert à rien de parler
;; Hasna ma pauvre tes idées te sont montées à la tête, tu dis vraiment n’importe quoi, t’es même plus clair ;;
Je voyais bien que Souley était complètement perdu, il m’avait en face de lui en train de pleurer comme une madeleine (je n’ai jamais compris cette expression) et en plus de ça je lui donnais que des bouts de phrases, je n’allais même pas jusqu’au bout de mes idées.
Souley : Hey Hasna calme toi, pourquoi t’es dans cet état, je te demandais juste ça comme ça, ça m’a juste étonné que ma mère me dise ça, c’est pour ça que je voulais savoir, arrête de te foutre mal comme ça c’est si grave ce que tu as dit ? 
Oh non ! Maintenant il s’inquiétait, je suis vraiment foutu, quoi qu’il arrive que je mente ou non, cette soirée marque la fin de mon quotidien si agréable.
Moi : mais non c’est pas grave, enfin je sais pas je veux pas le dire c’est tout, on était bien pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi le dire ?
Souley : Hasna c’est bon calme toi, si c’est pas grave pourquoi t’es comme ça regarde dans quel état t’es, tu pleur, tu trembles, pourquoi tu te fou mal comme ça ? 
Moi : Mais parce que je veux pas, enfin je voulais pas le dire pourquoi tu me force ? Pourquoi ta mère a dit ça, on était bien non ? Y’avait pas de soucis, pourquoi ?
Souley : Hasna je comprends plus rien, bien sûr que ça va, pourquoi t’es comme ça, vient là t’es toute tremblante t’es sortie sans ta veste 
C’est là qu’il s’est approché et qu’il m’a pris dans ses bras, en me frottant le dos, enfin vous voyez ce geste qu’on fait pour réchauffer quelqu’un.
Souley : Chhhh Hasna calme toi, respire, tranquille y’a rien de grave, arrête de pleurer s’il te plais, j’aime pas te voir comme ça
Moi : Mais je le fais pas exprès, je voulais pas être comme ça mais vous me forcé là
Souley : qui te force à quoi ? Arrête Hasna y’a rien, calme toi 3eychek (s’il te plaît)
Moi : Mais toi, ta mère, ma grand-mère, c’est trop pourquoi vous voulez tous que je parle ?
Je continuais à pleurer dans ses bras, j’avais même oublié que j’étais si proche de lui, je me prenais vraiment la tête pour rien, je m’étais mise dans état pas possible alors qu’au fond, c’est rien, oui c’est vraiment rien, tôt au tard il le saura, trop de monde est au courant, trop de monde veut que ça bouge entre nous, ils attendent tous ce fameux enfant, fruit de notre « amour », je me calmais de nouveau peu à peu avec les « caresses » que Souley me faisait dans le dos, enfin vous voyez tous comment on « essaye » de consoler quelqu’un.
Souley : tu sais Hasna si c’est si dur pour toi ne me dit rien, j’étais juste curieux, ne m’en veux pas, ni même à ma mère ou à ta grand-mère, même si je comprends vraiment pas la situation, ce que je veux c’est que tu te calmes, je te demanderais plus, je voulais pas te forcer, je pensais pas que ça allait te mettre comme ça, ne dit rien c’est bon.
Moi : Nan t’excuse pas, je vous en veux pas, juste je veux pas le dire, j’ai peur que … enfin voilà je veux pas
Souley : Peur de quoi ? 
Moi : Que ça change, que nous ça change je veux pas qu’on redeviennent comme avant quand tu parlais pas, ou méchamment
Souley : Nan nan Hasna ça changera pas je me suis excusé pour ça, je ferais pas la même erreur Hasna
Hasna : tu dis ça parce que tu sais pas, moi je sais que tu changeras
Souley : Hasna regarde moi
J’osais pas lui faire face, je ressemblais à rien, et je voulais pas craquer de nouveau
Souley : Hasna
C’est alors qu’il a pris mon visage entre ses mains, qu’il m’a regardé longuement et qu’il …

Elle est partie en me laissant sa famille, ChroniqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant