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bîsmi llah ar-rahman ar-rahîm
salamu’alaykoum,

Une fois arrivé à la maison je suis directement allée dans ma chambre, je ne voulais voir personnes, excepter mes petits bouts qui étaient en train de regarder un dessin animé assis sur le lit, je les ai rejoint, et fini le « film » avec eux, les ai border puis une fois seule, dans le silence, je me suis mise a cogiter encore et encore, j’ai verser quelques larmes aussi, le voir m’a bouleversé, je ne voulais pas, Hanane n’avait pas le droit, cette situation est bien assez dure pourquoi en rajouter, j’étouffais moi qui pensais que je commençais à l’oublier, il n’en n’est rien, il est gravé en moi, une seule solution, ici j’étouffes, il faut que je prenne du recul que je m’éloigne. 
C’est décider je pars !!!!

Oui, je pars, mais ou ? Un voyage seule perdue au milieu du désert? Un voyage culturel visitant les plus grand monument du monde ? Une exploration d'un pays inconnu ?Où Aller ? 

La question ne se posait pas, c'étais évident Je le savais tout au profond de moi, je savais où aller, où aller pour me retrouver, pour me calmer, pour avoir de bon conseil. Ce lieu se trouvait près de ma grand-mère, je savais que retourner aux sources allait me faire du bien. Dans un endroit calme je pourrait faire le vide, reprendre du poile de la bête pour mon bébé. Mais je savais que je ne pourrais pas l'oublier s'il est prêt de moi, le fait de savoir que je peux croiser Souley à tout moment me faisait peur. Le fait de l'avoir revu ce soir me rendait triste, pourquoi ils ne comprennent pas ? Pourquoi ils ne me laissent pas tranquille ? Ils croient tous que Souley m'aime, pfft, c'est faux. Il aime et n'aimera que Rania, il ne pourra jamais l'oublier, elle fait partit de lui, c'est la mère de ses enfants. Pourtant moi aussi je vais donner la vie a son enfant, moi aussi je porte son enfant, moi aussi.

le lendemain j'ai passé un petit déjeuner sous les regards interrogateurs de ma mère, elle devait se demander pourquoi j’avais les yeux rouge.

Ma mère : Benti ça va ?

Moi : Oui maman ça va ?

Ma mère : Ne me ment pas Hasna, tes yeux sont rouge !!

Moi : Ce n’est rien yemma, ils sont où les enfants ?

Ma mère : Yassine et Sukeyna les ont sortit. Et ne change pas de conversation, tu va me raconter ce qui se passe

Moi : Maman s’il te plait je n’ai pas envie d’en parler tout de suite.

Je ne pouvais plus rester la près d’elle ,je sentais mon cœur qui gonflait et les larmes qui se préparaient. J’ai vaquer à ma prière, j’ai ensuite rejoint mon lit. Ce lit qui me sert en quelque sorte de mouchoir géant. Je pensais, tout en pleurant,à mon prochain voyage. Ce retour aux sources, cela allait me faire le plus grand bien et je le savait. Tout près de ma grand-mère, celle qui saurais me conseiller, me consoler, me comprendre. Il ne fallait pas que je m’attarde, il fallait que parte le plus vite possible.

Je n’ai bien évidement pas perdu de temps, le lendemain je suis partit à l’agence de voyage la plus proche d’ici, j’ai prit un billet pour la première semaine des vacances de la Toussaint c’est à dire dans une semaine, les petits seront chez leur père donc je partirait toute seule. Non pas que je ne voulais pas les emmener, non loin de là, seulement je voulais rester seule dans le calme, cela me permettra de reprendre du poile de la bête, et me retrouver, c'est dernier temps on peut dire que je me suis perdue. De plus je ne l’ai prends pas pour ne pas les séparer de leur papa, oui je suis en froid avec lui mais cela serait égoïste de ma part de lui enlever ses enfants. Ce n’est qu’au dîner que j’ai annoncé la nouvelle.

Moi : J’ai quelque chose à vous dire.

Mon père : Kheir in cha Allah

Moi : Oui baba ne t’en fait pas. Voila j’ai décider d’aller quelque temps au bled

Ma mère : Au bled ? Mais pourquoi ?

Moi : Bah j’ai envie de prendre un peu l’air, en plus de ça henna me manque beaucoup.

Mon père : Mmm, mais tu part quand ?

Moi : Je part la première semaine des vacances, Souley prendra les petits je pourrais donc partir me reposer un peu.

Ma mère : tu veux que je vienne avec toi habiba ?

Moi : Non maman, je ne veux pas te déranger et en plus de ça j’ai envie de me retrouver seule pour réfléchir.

Mon père : Dans ce cas là benti il n’y a pas de problème.

Moi : Merci baba.

Yassine était resté silencieux pendant toute la conversation, à vrai dire ce gros mangeait et quand il mange il se met en général en mode sourdine.

Une semaine plus tard j’étais à l’aéroport accompagné de mon petit frère, j’étais très émue de partir. Je n’avais prévenu que mon gynécologue pour lui demander s’il n’y avait aucun risque, elle m'a rassuré en me disant que ce ne sera que bénéfique pour nous deux. J’avais envoyer une message bref à Hanane, depuis ce coups j’avais du mal à lui parler. C’est vrai qu’elle a fait ça pour mon bien, moi je prenais ça pour une semi-trahison. Souley avait été mit au courant par ma famille, il essayait toujours de me parler mais c’étais impossible pour moi de lui répondre comme ces dernières semaines.
Les séparations avec mes bébés ont été très touchant, Amira m’avait dit cette phrase « Maman reviens vite, je te jure su sage maman, moi je fait pas bétise et Amir aussi. Je t’aime maman ». Je me rends compte a quel points eux aussi souffrent et que malgré leur jeunes ages ils comprenaient tous. Arrivé devant la salle d’embarquement, j’ai pris Yassine dans mes bras.

Yassine : Ne pleure pas Noucha, ne pleur pas. ça va te faire du bien de partir un peu.

Moi : Oui……n’empêche, vous allez me manquer.

Yassine : Ne t’en fait pas ce n’est qu’une semaine, part et reviens nous forte. Redeviens la Hasna souriante et toujours de bonne humeur. La Hasna que je connais était une femme forte qui savait se battre, après la mort de Rania t'as tout de suite su te relever. T'as réussi a gérer un foyer malgré ton jeune âge. Tu est vraiment mon modèle Hasna et même si je te le dit pas souvent, je t’aime ma sœur !

Moi : Oohh….c’est…..c’est tout ….tout henoune….

Je balbutiais des mots incompréhensibles. Il m'a laisser rentrer en salle d’embarquement. Dans ma tête je revivais la scène qui venait de se passer. Moi, le modèle de Yassine ? Laissez-moi rire, je pleure tout le temps, je me fais de fausses idées, je ne sais rien faire.

[…]

Je suis enfin devant la maison de ma grand-mère, personne n’est venu me chercher, je voulais faire la surprise à ma grand-mère, j’ai donc pris un taxi. Lorsque ma grand- mère m’a vu le visage un peu pâle et maigre elle n’a pu m’empêcher de me lâcher un regard « scarface ». J’ai passé la journée avec mes tantes et mes oncles. Le soir venu, enfermé dans la chambre de ma grand-mère j’ai enfin pu me confier librement à elle.

Henna : Bon maintenant que nous sommes seules tu vas tout me raconter

Moi : Tu ne veux pas attendre demain Henna ? 

Henna : Non, je veux tout savoir maintenant.

C’est donc les larmes aux yeux que je me suis lancée dans ce récit Moi qui n’ai rarement pleuré devant quelqu’un et surtout pas devant un membre de ma famille, je peux vous dire que je ne me suis pas retenue. J’en suis même arrivé avec bégayer et un tantinet suffoqué. Le fait de me remémorer ses souvenir m’a blessé, rappelé à quel point j’étais emplie d’illusion, à quel point je me suis fichue la honte. Moi j’étais sincère, oui je l’aimais et le pire c’est que je l’aime toujours.

Henna : Benti, je sais que Souleyman t’aime…

Moi : Non henna il ne m’aime pas, il aime Rania

Henna : Ne me coupe pas la parole. Tu sais il t’aime, il t’aime tellement qu’il ne sais pas agir avec toi. Comprends le un peu Hasna, laisse le s’expliquer, laisse le parler.

Moi : Pourquoi ? Pour qu’il me blesse encore un peu plus ?

Henna : Non Hasna, essaye de comprendre. Met toi a sa place. Et oui il a raison tu n’es pas Rania, tu es toi Hasna, et il t’aime pour ça, il t’aime comme ça. J’ai vu l’été dernier ses yeux briller quand tu entrais. Je vois combien il t’aime.

Moi : Il n’aime que le fait que je sois proche de Rania, henna c’est tout !

Henna : Mais arrête d’être têtue ! Combien de temps tu vas jouer à ça ? Tu n’es plus une enfant Hasna, tu dois t’expliquer avec lui, mettre les choses à plat. Pas seulement pour vous mais pour vos enfants 

Moi : Mais…….mais…….je……..sais pas !!

Henna : Tu sais repose toi cette semaine, je vais te faire oublier tes épreuves mais je veux qu’une fois arrivé en France tu parles vraiment à Souleyman que tu l'écoute et que lui aussi il t'écoute, les enfants de nos jours vous ne savez plus parler, vous êtes têtus, mais moi je te le dit ma fille la fierté elle va rien t'apporté dans ta vie, rgarde à cause de ça le nombre de famille séparées c'est ça que tu veux benti?

Moi : Mais……..

Henna : Dit pas « mais », tu fais ça un point c’est tout.

Je ne comprenais pas très bien ce qu’il se passait. Ma grand-mère veut que j’en parle à Souley. Mission impossible ! Je vais lui dire que quoi? Le cœur serré je me suis endormi.

le lendemain au reveil je ne me sentais pas très bien, peu de someil et beaucoup de temps a cogitter ça donne ce resultat là, j'avancais la tête encore embrumée, pour rejoindre déjeuner avec ma grand mère c'était assez silencieux, on avait juste échangé des salutations, puis la "comment ça va" habituel, après un petit blanc ma grand mère me sorti de mes pensées, oui je pensais à l'enfants qui grandissait doucement dans mes entrailles.

Henna: tu compte lui dire quand à Souleyman?

Moi: De quoi Henna??

Henna: Je parles du bébé Hasna

OH LE CHOQUE!!! Lit-elle dans mes pensées? Comment a-t-elle pu le voir, je porte une robe ample et même, mon ventre est vraiment petit, pauvre bébé je l'ai mal traité.

Moi: Mais....

Henna: Alala arrête avec tes mais, sinon je vais te donner un trayha! (raclée) Je te l'ai dit plusieurs fois Hasna moi je sens tout! Alors en rentrant tu a intérêt à parler avec Souleyman et lui dire pour le bébé, et tu vas aussi manger un peu, ce bébé il faut qu'il naisse avec de bonnes joues pour que je les pince in sha Allah, tu as bien compris ? 

Moi: ... (je n'ai pas su quoi répondre, la grand mère est épatante) 

La semaine s'est passée, je pensais oublier mes problèmes, enfin Souley, mais non ce fut tout le contraire. Je passais mes nuits à me demander ce qu’il faisait ? Où il était ? Est-ce qu’il pensais à moi ? J’étais nostalgique, je me rappelais les moments magiques qu’on a passés ensemble. D’ailleurs un jour j’ai pris un taxi pour aller dans son « entre », ce fut très bon mais aussi très douloureux de me retrouver ici. L’odeur de son parfum ,ces souvenirs,ces désillusions,ces peines. Mais avant tout cet amour, cet amour que j’ai préservé pour lui depuis pratiquement 3 ans, cette amour que je m’efforce d’effacer. Suis-je bête, peut-on effacer une gravure sur la roche ? Mon cœur n’avait jamais aimé quelqu’un, maintenant j’ai ce nom gravé dans mon cœur, ce nom de 9 lettres et 3 syllabes. Cette personne qui est le père de mon bébé, l’homme de ma vie et de mes rêves.

Un voyage comme je l’avais espéré, reposant, j’avais enfin mit un ordre dans mes pensés. Il fallait que j’en parle à Souley oui, il fallait que je lui dise que je porte ce bébé, que je le veuille ou non, c’est aussi son enfant il doit savoir. Comment vais-je lui faire face ? Lui dire sans pleurer, sans trembler, sans me blesser. Yassine m’a demandé de revenir plus forte comme avant et bien je reviens certes pas plus forte qu’avant mais un peu tout de même… enfin je l'espère, il faut que je fasse face à mes problème

Elle est partie en me laissant sa famille, ChroniqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant