bîsmi llah ar-rahman ar-rahîm
salamu’alaykoum,
Un matin je me suis réveillée un peu patraque, vraiment fatiguée, je ressentais ça depuis quelques jours, il faudrait vraiment que je reprenne un bon rythme de sommeil, en me levant du lit j’ai vu que ******************
Je fis quelques pas en titubant encore un peu endormi Souley me parlais mais sa voix me paraissait lointaine, et puis là c’est le trou noir, sans m’en rendre compte je me suis écroulée
Souley : Oh HASNA, HASNA REVEIL TOI, T’AS QUOI HASNA !!! HASNA !!!
Un matin je me suis réveillée un peu patraque, vraiment fatiguée, je ressentais ça depuis quelques jours, il faudrait vraiment que je reprenne un bon rythme de sommeil, en me levant du lit j’ai vu que ******************
Que mon pyjama était taché, cette douleur que je ressens c’est donc normale, comme toute femme qui a un cycle menstruel régulier, j’ai donc entrepris de me lever pour me changer et me débarbouiller.
Comme je l’ai dit j’ai titubé me dirigeant vers l’armoire pour prendre des affaires de rechange, mais à peine eu-je le temps de faire la moitié du chemin que je me suis effondrée.
*Trou noir*
Je me suis réveillé, je ne sais combien de temps après, dans un endroit où l’odeur est reconnaissable entre toute, mais aussi par son décor, des murs clair et le strict minimum en ameublement, de plus si vraiment je n’avais pas sue où je me trouvais le cathéter relier à mon bras lui étais la preuve certaine que je me trouvais à l’hôpital.
En ouvrant les yeux j’ai aussi pu voir que Souley était à mes côtés, il tenait ma main, tout en dormant sur le fauteuil destiné au visiteur. Le pauvre, quelle position inconfortable et je ne sais pas depuis quand il est comme ça, je ne voulais pas le réveiller le pauvre semblait très fatigué, son teint était blême pas comme d’habitude.
Je l’ai observé pendant un moment jusqu’à ce que de lui-même il ouvre les yeux, une fois éveillé j’ai pu vois que ça l’avait surpris de me voir éveillé moi aussi :
Souley : Hansa, el Hamd lillah tu t’es réveillée, me refais plus jamais ça ! –en m’embrassant le front-
Moi : De quoi, il s’est passé quoi Souley ?
Souley : depuis que je t’ai ramener hier matin j’attends que tu te réveil, j’ai pas dormi de la nuit au cas où tu te réveillerais après l’anesthésie mais rien
Moi : Comment ça l’anesthésie et les petits, ils sont où ?
Souley : Les petits je les ai laissés vers ma mère, elle s’inquiétait pour toi, tes parents aussi faut que je les prévienne, et j’appelle aussi une infirmière, j’arrive bébé t’inquiètes pas.
Moi : Nan mais…
Je n’ai même pas eu le temps de finir ma phrase qu’il était déjà sorti, sous la précipitation il ne m’a pas laissé lui demander ce que j’avais, bah oui après tout pourquoi je suis ici moi, la pendule affiche 16h30, j’ai dormi tout ce temps, pourquoi ? et l’anesthésie pourquoi j’en ai eu une ?
Quelques minutes plus tard un homme d’une quarantaine d’années, sans doute un médecin et une jeune femme sont entrés
Lui : Bonjour Madame, ça fait plaisir de vous voir éveiller
Moi : Bonjour, euh … Oui, enfin pourquoi j’ai dormit tout ce temps ?
Lui : En salle de réveil vous nous avez paru très fatigué c’est sans doute pour cela que vous vous êtes rendormi
Moi : En salle de réveil ??
Lui : Oui madame hier il a fallu procéder en urgence à une salpingotomie puisqu’on a détecté une GEU
Moi : Une salpin quoi ? Une GEU de quoi vous me parlez monsieur je suis perdue
Lui : une salpingotomie est un traitement conservatif, c’est une opération courante lorsque on détecte à temps une GEU, grossesse extra utérine. Heureusement, sinon il aurait fallu procéder à une ablation de la trompe.
Moi : Quoi ? je suis enceinte ??
Lui : Enfin non madame… vous l’étiez, on a retiré l’œuf avec la salpingotomie par aspiration, l’œuf en plus de s’être développé au mauvaise endroit, c’est-à-dire dans votre trompe et non dans l’utérus, il n’était plus viable malgré sa croissance.
Moi : Quoi !
Lui : Ne vous inquiétez pas, ce traitement n’entache en rien vos chance d’avoir un enfant, il faudra seulement attendre au moins trois mois avant un autre essais bébé et surveiller dès le début la prochaine grossesse en cas de récidive, pour l’instant il va falloir qu’on s’occupe de votre taux d’hcg et vérifier qu’il baissera comme convenu, sinon on procèdera à une injection pour le faire baisser.
Reposez-vous madame on vous garde en observation encore deux jours, si tout se passe convenablement vous pourrez sortir.
Il est sorti accompagner de son infirmière qui a relevé mes constantes, suite à son annonce je suis restée sans voix, je venais d’apprendre dans ce court entretien que j’étais enceinte sans le savoir et qu’aujourd’hui j’avais perdu se bébé. Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, comment réagir ? Pourquoi moi ? Comment se fait-il que je n’ai rien remarqué ? Les questions fusaient, j’étais perdue.
Je e sais combien de temps je suis restée comme ça, complètement figée, sans réaction, c’est alors que la porte s’est entrouverte laissant apparaitre la petite tête d’Amira
Amira : Maman !!!!!
Amir la suivait ainsi que Souley et ma belle-mère :
Amir : Maman !!!
Moi : Mes chéris !
Arrivé au pied du lit Souley les a aidés à monter près de moi,
Souley : Doucement avec maman les petits d’accord
Ma b-m : Salam Alaykoum benti, el hamd lillah tu vas bien, j’ai eu peur
Moi : Alaykoum salam khalti, oui désolé
Ma b-m : Pourquoi tu t’excuse, el hamd lillah t’es en bonne santé c’est l’essentiel
Amira : Maman pourquoi tu fais dodo là ?
Moi : Parce que… Parce que
Souley : Maman elle a bobo ma princesse mais elle va bientôt venir à la maison
Amir : Il est où bobo maman ? Tu veux bisou ?
Amira : Oui on fait bisou Maman !
J’ai embrassé mes petits bouts, et c’est là que malgré moi mes larmes se sont échappées, je lâchais enfin prise mais je ne pouvais cependant pas réellement craquer devant eux, mes petits et ma b-m sans compter Souley, j’ai essuyée ces larmes et j’ai essayé de me montrer souriante le temps de leur visite, peu après c’est mes parents et Yassine qui sont arrivé, ma mère était dans tous ses états la pauvre, elle m’a prise dans les bras pendant longtemps.
Ils étaient tous heureux autour de moi, heureux, heureux que je sois en « bonne santé », mais moi j’étais honteuse, j’avais du mal à leur faire face, j’avais perdu un bébé, c’est pour ça que je suis ici, parce que je n’ai pas été à la hauteur de cette tâche, celle d’enfanter.
C’est ce que je ressentais ce jour-là suite à cette annonce juste atroce, j’étais une incapable, voilà la conclusion que j’en tirais, j’ai perdu mon bébé, celui de Souley, je m’en veux, et lui il m’en veut ?
Une fois les visites terminées, il a fallu que je me sépare de mes petits anges, et que je me retrouve de nouveau seule dans cette chambre, je pensais être seule libre laisser mes émotions sortir, ma peine tout simplement, les larmes se sont mise à couler à flot je ne retenais plus rien, aucuns freins, aucunes barrières.
Malheureusement pour moi, Souley entra dans ma chambre :
Souley : Hey Habibti (ma chérie) qu’est-ce qu’il se passe ? T’as mal où ? J’appelle quelqu’un !
Moi : Non ! non j’ai… j’ai pas mal, pourquoi… pourquoi t’es là ?
Souley : Je reste avec toi moi, je ne bouge pas tant que tu ne reviens pas à la maison avec moi, je m’en fou de leur horaire de visite et ils le savent
Moi : Je… je suis désolé
Souley : De quoi ?
Moi : De ça… d’être là, tu… tu t’inquiètes alors que moi… moi j’ai … enfin j’ai… je suis pas à la hauteur
Souley : Mais qu’est-ce que tu racontes, c’est pas de ta faute, ça arrive à plein de femmes le docteur m’a dit, arrête Hasna de te mettre mal, arrête de penser comme ça, j’ai pas envie que tu sois comme ça.
Moi : Je veux sortir d’ici Souley
Souley : Oui, dans 2 jours bébé
Moi : Nan je veux pas attendre
Souley : Arrête bébé, repose toi 2 jours c’est rien
Moi : J’aime pas rester ici, je veux pas, je serais mieux à la maison, je veux pas, j’aime pas là, j’aie pas Souley
Souley : Hasna je veux que tu sois bien, t’es encore fatiguée, attends les 2 jours j’ai pas envie de te ramener encore une fois ici
Moi : Souley ça va je t’assure, s’il te plait
Souley : Si tu vas bien demain et seulement si tu vas bien je vois avec le médecin pour que tu sortes, mais là je veux que tu dormes et que tu te reposes.
Moi : d’accord, t’en fais pas, je sortirais demain in sha Allah
Souley : On verra ça demain in sha Allah, repose toi
J’ai donc feint de dormir avec lui tout près de moi, et je compte aussi feinter demain car quoi qu’il arrive je sortirais demain, il est hors de question que je reste ici un jour de plus, je ne resterais pas dans ce lieu, celui qui me rappelle que j’ai perdu ma sœur, mais aussi mon bébé aujourd’hui, ça me confronte bien au fait que je suis une incapable, ma sœur est morte pour ses enfants et moi je suis encore là c’est mon enfant qui est parti, je le savais je ne suis pas à la hauteur.