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bîsmi llah ar-rahman ar-rahîm
salamu’alaykoum,

J’ai donc feint de dormir avec lui tout près de moi, et je compte aussi feinter demain car quoi qu’il arrive je sortirais demain, il est hors de question que je reste ici un jour de plus, je ne resterais pas dans ce lieu, celui qui me rappelle que j’ai perdu ma sœur, mais aussi mon bébé aujourd’hui, ça me confronte bien au fait que je suis une incapable, ma sœur est morte pour ses enfants et moi je suis encore là c’est mon enfant qui est parti, je le savais je ne suis pas à la hauteur. 
Le lendemain j’ai réussis a rentré à la maison, Souley a signé une décharge et nous sommes rentrée tous les deux dans notre petit chez nous. A peine suis-je rentré que je me suis affalé dans le lit et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. J’étais vraiment une incapable. Saliha, Loubna et Rim avait raison, je ne sers a rien. Je n’arrive même pas à garder l’enfant de mon mari dans mon ventre. 
Souleyman est venu s’allonger près de moi et m’a pris dans ses bras. J’étais tellement bien entouré de ses gros bras musclé et chaud. Je ne voulais pas le quitter, mais maintenant comment peut-il me pardonner. J’ai perdu son enfant, je ne savais même pas que j’étais enceinte. J’ai essayé d’arrêter de pleurer mais c’était plus fort que moi, mes larmes redoublèrent. Lui me récitait quelques versets de coran tout en me serrant bien fort dans ses bras.

Souley : C’est bon hobi c’est le mektoub, arrête de pleurer. L’essentiel c’est que toi tu n’es rien et de toute manière on aura des autres enfants.

Moi : Mais……Mais…..j’ai…….j’ai même pas……. Je suis désolé Souley, wallah pardon.

Souley : Mais pourquoi tu t’excuse Hasna, c’est la volonté d’Allah, on y peut rien. Arrête de t’excuser ce n’est pas de ta faute.

Moi : Si c’est de ma faute………si ! Je ….. J’ai même pas pus……..garder un enfant.

Souley : Ecoutes nana, regardes-moi ! 

J’étais dos a lui je ne voulais pas affronter son regard. Il m’a retourné sur le dos c’est mis en face de moi et m’a relevé le mentons afin que nos regard se croise. Ses yeux laissaient transparaitre de l’amour mais aussi du réconfort. Comment peut-il ne pas m’en vouloir ?

Souley : Ecoutes Hasna, c’est le mektoub c’est Allah qui l’a voulu. Ce n’est pas de ta faute ma chérie, on fera d’autre enfants c’est pas le souci. Regarde aujourd’hui al-hamd liLlah tu vas mieux c’est le principale.

Au fond de moi les paroles de Souley ne changeront pas ma façon de voir. Je sais très bien qu’il ne pense pas ce qu’il dit, qu’il doit sans doute dans sa tête me comparer avec Rania. Rania la femme de sa vie, ma sœur, mon exemple. Elle, elle a sus garder ses enfants et deux en plus de ça. Elle a donné sa vie, pas la leurs, elle les a porté. Moi je ne suis même pas capable de me rendre compte que je suis enceinte. J’aie esquissé un sourire remplie de tristesse, il m’a embrassé la joue en me disant « Je t’aime ». J’ai continué à pleurer dans ses bras puis me suis endormis de fatigue.

Les jours passaient et j’étais de plus en plus mal. J’étais dans une sorte de dépression, je ne voulais parler a personne, je me renfermais sur moi-même. Les visites du week-end chez ma mère ou ma belle-mère ne se faisaient plus. Enfin, pour moi, je refusais d’aller au quartier. Bien sûr ma famille a été mise au courant de la perte de mon bébé, et inutile de vous dire que mes belles-sœurs s’en sont fait une joie, elle avait raison je ne suis pas apte ….. Mais bon au moins maintenant personne ne m’embête pour avoir un enfant, c’est même devenu un sujet tabou.

En ce qui concerne la maison, je ne prenais plus de gout à prendre soin de mon intérieur, ou même de cuisiner alors que j’aime ou plutôt que j’aimais ça, je me forçais cependant à présenter des choses « mangeables » à Souley, mais sans me prendre la tête. Ma relation avec lui d’ailleurs était en chute libre, il me supportait, supportais mes crises de nerfs inexplicables, mes sautes d’humeur, mes pleurs la nuit. Il n’hésitait pas à rester à mon chevet parfois toute la nuit simplement pour me réconforter. De mon côté j’étais comme un bloc de glace face à lui, je ne lui donnais plus de surnoms affectifs ou très peu, je ne me faisais plus belle et me laissais aller. A vrai dire je l’évitais aux max. Le soir je ne dinais plus avec lui, le matin je ne me réveillais que rarement. Je voyais bien que cette situation l’énervait, qu’il n’en pouvait plus. Malgré tout il patientait à mes côtés, ne levais jamais la voix et comprenais que je sois dans cet état. Enfin c’est ce qu’il dit, personne ne peut comprendre ce que je ressens en réalité. 

Pour les enfants c’était comme au tout début, c’était ma bouffée d’air. De les voir sourire me rassurais, j’en prenais plus soins qu’avant et délaissais littéralement le monde qui nous entourait. Je n’appelais même plus Su’ et Hanane, elles, le faisaient mais je ne prenais pas leurs appels. Je ne sortais pas de chez moi, je me sentais rassuré, à l’abri du regard des gens.

Hanane et Su venait souvent me rendre visite pour me remonter le morale. Mais j’avais du mal, j’avais du mal à voir la petite fille de Hanane. Et dire que j’aurais pu à cette heure-ci être impatiente à l’idée d’avoir mon bébé. Le fait de voir la petite bouille super mignonne de Shéra et la tendresse que Hanane lui apportait me frustrait. 

L’anniv de Souley était arrivé, malgré mon humeur de ces quelques temps je voulais le remercier d’avoir été là pour moi. Je suis partit acheter tout ce qu’il faut pour faire un anniversaire puis j’ai invité la famille. Tout le monde fut très surpris de cette invitation. Je me suis attelé à la préparation du repas. Un repas typiquement rebeux bien sûr, avec un bon fraisier de chez le meilleur pâtissier. Hanane et Su’ sont venu m’aider, c’était très gentille de leur part. On a tout finit puis nous sommes allé dans ma chambre afin de nous préparer.

Su : Comment c’est trop joli ce que tu as acheté à Shéra, Hanane. 

Hanane : Ah c’est pas moi, c’est ma belle-mère elle me l’a offert.

Moi : C’est vrai que c’est joli.

Hanane : Ouais j’aime bien aussi, en plus ça lui va biens à ma princesse.

Dans ces moments-là je ressentais de la gêne, je ne sais comment décrire ce sentiment. De la culpabilité, de la tristesse mais aussi de l’envie. Oui comme au début de sa relation avec Aymen je l’enviais sans pour autant être jalouse hein, mais j’enviais la chance qu’elle a eue d’être mère. Bien sûr moi aussi j’ai mes deux petits bouts de choux, néanmoins le fait d’avoir perdu ce bébé remettais tout en questions. 

Ma belle-famille est arrivée et peu de temps après Souley, il fut surpris de voir le monde. Tout le monde était de bonne humeur, riait, discutait, s’amusait…..Moi j’étais dans la cuisine, je préparais l’entrée et le plats. Souley est venu me rejoindre et m’a fait son plus beau sourire que j’ai rendu en nettement plus discret.

Souley : Salam Nana ça va ? 

Moi : Salam, oui ça va et toi ? 

Souley : Je vais très bien, merci d’avoir fait ça tu n’aurais pas dû.

Moi : Mais si, attend monsieur a 26 ans aujourd’hui, tu te fais vieux. Bon anniversaire.

Souley : Merci ma chérie. Olala comment ça me fait plaisir de te voir sourire hobi. 

J’étais contente qu’il me dise ça mais j’ai directement effacé ce sourire, je n’avais pas le droit de sourire alors qu’à cause de moi il avait perdu son enfant, ça aurait pu être un magnifique cadeau d’anniversaire que de lui annoncer que j’attendais un enfant. Il m’a souri puis il est partit se changer le temps que je finisse de tout préparer. J’ai servi le repas et bien sûr comme chaque soir je n’ai pas mangé, je ne mangeais pas car je n’en ressentais pas le besoin. Hanane a bien vue que je jouais avec ma nourriture au lieu de la manger. Elle est venue me le faire remarquer une fois seul dans la cuisine quand je préparais le thé. 

Hanane : Hasna je sais que tu n’es pas bien en ce moment. 

Moi : Si, Nouna je vais bien. Pourquoi tu me demande ça ? 

Hanane : Je sais que c’est dur de faire une fausse couche Hasna. 

Moi : Tu sais pas Hanane, tu n’as jamais fait de fausse couche habiba et hamd lillah pour toi

Hanane : Non, je sais pas, mais ça me fout mal de te voir comme ça. Regarde comment t’es devenue, même ton ombre a plus de couleur que toi. T’es pâle et fatiguée. 

Moi : Ne t’en fait pas Hanane c’est juste le choc, arrête de t’inquiéter pour moi je vais bien. Je suis un peu fatiguée c’est rien. C’est moi qui m’inquiète quand tu t’inquiètes pour moi.

Hanane : Haha mdrr. Non mais sérieusement habiba, tu sais que tu peux tout me dire.

Moi : Je sais, je sais. Mais je te le dit Nouna il n’y a rien, je vais bien.

Elle m’a pris dans ses bras. La soirée c’est ensuite très bien déroulé, je me forçais de sourire. Je n’avais qu’une seul envie et c’était de retournée dans mon lit me morfondre. Ils ont offerts leurs cadeaux à Souley. Il a été très gâté entre les bouteilles de parfums, les polos, une montre….. Moi je lui avais acheté une veste de costumes et la montre en question. 

Tout le monde est rentré chez lui, et franchement ça me faisait du bien le calme. J’ai rangé à la va vite la maison et je suis ensuite allé me doucher puis hop au lit. Souley est venu me rejoindre.

Souley : Nana tu dors ? 

Moi : Non, pas encore. 

Souley : Merci pour tes cadeaux c’est trop gentille ma femme. 

Moi : Mais de rien Souley. 

Souley : Non, non dis moi pas Souley mdrr.

Moi : Bah je ne vais pas t’appeler Jean mdrrr.

Souley : Mais non, appelle-moi comment t’a l’habitude de m’appeler.

Moi : Mmm Comment ? 

Souley : A toi de me le dire.

Moi : Souleyman ? 

Souley : Non, non pas comme ça.

Moi : Le fou ? 

Souley : Non cherche encore. 

Moi : Mmm…… Hayati ? 

Souley : Vouiiiiiiiiiiiiiiiii. 

Il m’a fait un énorme bisou sur la joue, j’ai cru qu’il allait m’étrangler sérieux. Il est trop mignon, il était content comme si il avait gagné une médaille aux J.O mdrr. On s’est endormi l’un contre l’autre. Je le regardais dormir, il était beau Souley quand même, très beau. Je ne mens pas c’était l’un des plus convoité de la cité, toutes les filles n’avait que son prénom à la bouche. Moi je le trouvais normale enfin je n’avais pas d’avis. Rania elle m’avait parlé de lui quelque fois mais en restant très subtil. J’aime Souleyman maintenant, je veux qu’il soit heureux mais je n’ai pas confiance en moi. Comment un homme aussi bon, beau, doux et pieux peut-il resté avec une femme comme moi ? Je me suis remise à pleurer en silence. 
Arriverais-je à remonter la pente comme je l’ai toujours fait ou bien laisserais-je les événements me détruire ? Souley sera-t-il patient ? Seul l’avenir pourra nous le dire.

Elle est partie en me laissant sa famille, ChroniqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant