Chapitre 3 - Partie 1 (Le Poisson)

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Après la baston, le temps des blessures !



L'äther préserve la foi.


"Des flashs colorés de différentes intensités apparaissaient ici et là, plus ou moins rapidement. Le vingtenaire était ébloui, dans son vêtement entièrement rouge et dépourvu de manchesSes bras et ses mains étaient maintenus le long de son corps, comme dans une camisole, l'empêchant de se protéger de la lumière. Il errait sans but, dans un monde totalement obscur, sans haut ni bas, aveuglé par ces flashs qui diminuaient petit à petit en fréquence et en intensité.

Soudain, un visage énorme apparut devant lui. Un doux visage féminin à la beauté pâle. Sa chevelure blonde scintillait et ses yeux bleus souriaient à Annatar qui semblait désormais heureux, à la vue de cette déesse de beauté. Puis le visage se mit à disparaître lentement, pour réapparaître aussitôt. Un va-et-vient incessant de plus en plus rapide.

Le visage féminin semblait apeuré, tout en fixant Annatar qui essayait de se diriger vers elle en courant dans le vide et sans vraiment avancer.

La belle s'éloignait vers le sombre infini. Il voulait tendre les bras pour la retenir, mais le vêtement couleur rubis empêchait toute action et semblait indéchirable. Alors l'apostel se mit à courir.

Une éternité à errer dans le néant et à hurler son nom, sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche.

Il aperçut au loin une silhouette étendue sur le sol, éclairée par un lueur lointaine. Il courut à en perdre haleine pour la rejoindre. Elle était là, vêtue d'une nuisette transparente couleur émeraude. Le vêtement érotique laissait voir sa poitrine parfaite se gonfler et se rétracter à chaque respiration profonde. Son intimité était à peine dissimulée par les quelques motifs du vêtement de charme. Une pureté féminine aux courbes harmonieuses, accentuées par un porte-jarretelles du même ton que le reste de l'ensemble coquin.

Le jeune homme ne put refréner ses pensées érotiques envers cette déesse de l'amour, si attirante et inaccessible. Son entrejambe montrait les premiers signes d'excitation, mais il n'en éprouvait aucune honte.

Il la désirait.

Endormie les bras croisés, les mains posées sur ses épaules, elle était apaisée et belle comme un ange. Elle redonnait le sourire au vingtenaire, dont les cheveux avaient pris une teinte entièrement blanche dans ce monde de rêves.

Et tandis qu'il se dirigeait vers elle, il remarqua une tache noirâtre sur les petits pieds nus de la belle. Plus il s'approchait pour l'examiner, plus la tache se répandait le long de la jambe et à une vitesse folle. Paniqué, l'apostel releva le regard pour chercher des réponses dans les yeux du magnifique visage. En un clin d'œil, ce corps si parfait avait été remplacé par un cadavre en décomposition rempli d'asticots, portant la même nuisette et le même porte-jarretelles.

Effrayé et écœuré, Annatar bondit en arrière et tomba sur le dos, les bras toujours emprisonnés dans son vêtement écarlate. Sa tête frappa un sol qui n'existait pas, et son sang coula dans son dos et dans le néant. Il se débattait pour s'éloigner de la femme cadavérique aux cheveux blonds qui perdait ses liquides corporels lorsqu'elle releva le torse. Ce qui était autrefois une déesse restait là, assise, avec les paupières moisies et toujours fermées.

Apostel NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant