Un peu de détente dans cette vie difficile au service de la Sybille :)
(Attention aux mineurs - scène pour adultes)
Après ses adieux avec Raven, Annatar arriva en une semaine à Rive-Sang. Connaissant désormais le chemin, il coupa à travers les bois en empruntant les accès les plus délicats. Il n'avait plus qu'une seule chose en tête, terminer sa mission pour Granela et se libérer de son paquet rempli de chairs au plus vite, afin que l'apotheker puisse créer les potions pour la Sybille. Mais le voyage jusqu'à Granela à Volonzo, dans le sud du royaume de Dutrich, serait encore long et il peinait à y arriver.
En effet, depuis quelque temps ses nuits se concluaient bien courtes, malgré sa fatigue et son désir de se reposer. Ses muscles étaient toujours engourdis, non par la douleur des griffures, mais comme une saturation de son organisme qu'il ne savait déchiffrer. Était-ce à cause de ses cauchemars permanents envers cette femme cadavérique qui hantait ses courtes heures de repos ? Il n'en savait strictement rien.
Peu importait, il devait finir sa mission déjà bien retardée.
Durant le trajet, son sac s'était trempé de sang de kanzel. Dans ces conditions suspectes, il ne pouvait pas rentrer dans la ville avec cela au dos. Trop de questions seraient posées si les gardes l'interpellaient. Il voulait passer le plus inaperçu possible. Alors, durant la nuit, il déroba dans une maison quelques draps qui séchaient, étendus le long d'un mur. Leur épaisseur tiendrait et ne serait pas souillée le temps qu'il en achète des neufs à Rive-Sang.
Après évidemment avoir dévoré un maximum de nourriture, car le trentenaire se trouvait en proie depuis des jours à une faim incommensurable. Il ne partirait pas de la région Hardévol avant de s'être repu.
L'apostel noir arriva dans un quartier modeste de la cité militarisée à outrance et se loua une chambre convenable dans la rue de Nopolon. Situé au deuxième étage du bâtiment, il veilla à cacher son butin sanglant sous son lit confortable. D'ailleurs, son moral s'autorisa un ravissement intérieur, à la vue de la couche de plumes. De si agréables et délicates plumes pour son corps meurtri.
Pensée impure...
Immédiatement après, il se dirigea au port en une heure de marche pour trouver une destination vers Volonzo et, bien évidemment, avec une discrétion totale. Ce petit bonus de confidentialité serait payé sous la manche au capitaine du transport maritime. Le prochain navire partirait dans deux jours. Cela lui laissait le temps de respecter sa promesse culinaire, dont il partit à la recherche directement après le port, où quelques poissonnières criaient leurs produits frais. Il revint près de son hôtel afin de pouvoir digérer sans attendre après son souper.
La « Truffe farcie » semblait être un restaurant tout à fait convenable et appétissant. Le gourmand se laissa donc charmer et entra dans l'établissement. Son arrivée fut précédée par un grand silence à la vue de cet individu peu souriant, bourré d'ecchymoses, froid, et portant un cache-œil. L'homme n'avait sûrement pas les moyens de s'offrir un œil de verre, se disait les habitués des lieux, angoissés par le personnage. Que faisait-il dans un restaurant de qualité et hors de prix, dans ce cas ?
S'ils savaient pourquoi ce cache-œil...
Quelques vieilles femmes chuchotèrent à leurs maris, en critiquant le nouvel arrivant insolite. Mais le sybillin ne prêta pas attention aux ragots. Il voulait juste manger convenablement pour une fois. Il fut reçu par le patron d'un certain âge, environ la soixantaine, au visage agréable et commerçant. Ce dernier l'accueillit chaleureusement dans son restaurant familial. Il appela son fils, du même âge qu'Annatar, pour lui retirer ses vêtements. L'inconnu en noir joua le jeu et s'autorisa à enlever son épais manteau noir.
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Apostel Noir
FantasyLa porte révèle les doutes. L'äther préserve la foi... Annatar patiente dans une auberge infecte de la pègre pour récupérer sa cargaison... particulière, et ce pour le compte de son organisation, la Sybille. Lorsque son contrebandier arrive enfin...