Chapitre 2 (Héméra)

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Vous avez aimé la rixe avec les loubards de Naux ?

Eh bien il va falloir attendre un peu la suite... Car dans ce chapitre, on entre dans un milieu social plus... "Aisé" de l'empire tarrien. 

Bonne Lecture !



          Le soleil se levait sur les murailles de l'Académie Lumière. Les trois drapeaux, celui de l'empire, de l'académie et du royaume de Tarr, se hissaient lentement au-dessus de la plus prestigieuse des écoles de l'empire tarrien. Les cloches sonnaient le réveil de l'académie.

Dans un couloir du troisième étage, l'instructeur bretteur Benam Vivier, petit bonhomme à la barbiche grisonnante, chantonnait gaiement. Il fit irruption dans les dortoirs :

-Debout, sales morpions ! Bougres d'empotés ! Le soleil se lève et l'empereur vous regarde à travers lui ! Vos retards vous empêchent de profiter de ses bienfaits.

Il entrait dans chaque chambre, donnait quelques coups de botte aux plu sendormis et répétait le même discours, chaque jour, depuis ses débuts dans l'instruction militaire :

-En tenue d'apprenti, jeunes puceaux ! répéta à tue-tête celui qui était surnommé « le Farouche » dans toute l'académie, par les élèves mais aussi par les professeurs.

-Lavés, rasés et au réfectoire dans dix minutes ! Si je compte un seul d'entre vous en retard, ça va barder !

Tous les apprentis se hâtèrent de sortir de leurs lits à l'annonce de l'instructeur marchant d'un pas assuré entre les couchettes.

Dix minutes après, quasiment tous les élèves étaient assis à leur place respective dans la salle à manger, en silence. Benam Vivier attendait à l'entrée de la cantine, les bras croisés et le pied tapotant le sol, en signe de son impatience. Tristan et Gabriel De Justinier entrèrent dans la salle en courant. Les cheveux en pétard et les yeux cernés, ils aperçurent le Farouche les fixer d'un regard noir :

-Encore et toujours à la bourre les frères De Justinier... Qu'est-ce que je vais faire de vous ? s'exaspéra-t-il d'un ton méprisant et affligé. Gabriel, déjà que ton niveau est bien insuffisant... et tu continues à être en retard ? Et toi Tristan... L'un de mes élèves les plus prometteurs... Qu'est-ce que l'archi-maistre Siraffon va penser de moi s'il voit que mon meilleur élément manque de discipline et ne sait pas mettre un caleçon dans les temps ? Voudrais-tu me déshonorer, Élève?

-Non, Maistre Instructeur Bretteur, répondit Tristan au garde-à-vous, afin de calmer les ardeurs de Benam. Nous sommes désolés, cela ne se reproduira plus.

-Je l'espère bien... Encore une fois...

L'instructeur désappointé fit signe à son fourrier d'approcher :

-Conduis-les dehors, qu'ils préparent tout pour l'entraînement. Ils ne mangeront pas ce matin.

Il se tourna à nouveau vers les deux retardataires :

-Et cette nuit, le tour de garde c'est pour vous deux et tout le reste de l'étage, bien sûr. Je vous laisserai en répondre devant vos camarades de dortoir plus tard, termina-t-il avec un clin d'œil sadique. Sortez !

Les élèves concernés par la punition générale fusillèrent du regard les deux coupables, leur promettant des représailles par un signe d'égorgement. Surtout en direction de Gabriel, le cadet.

Bien qu'il soit dur envers eux, Benam aimait ses apprentis plus que sa propre vie et adorait torturer ces pauvres âmes adolescentes, pour leur bien. Autant qu'un père adore chahuter ses fils pour leur apprendre la vie.

Apostel NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant