Quand le Destin s'acharne...
(! Attention aux mineurs, scène violente !)
Le temps avait tourné durant la nuit et les nuages chargés menaçaient de s'abattre aux portes de la cité. Les deux amants ne tarderaient pas à rejoindre la résidence De Justinier vers laquelle ils se dirigeaient. Le vent se montra violent. La demoiselle, avec sa robe de bal parsemée de dentelle verte au niveau de la poitrine et des bras, ressentait un léger frissonnement. Ce qui avait pour conséquence d'accentuer le mal qui la rongeait mortellement de jour en jour. Gabriel, sans tarder, donna à sa douce son manteau beige d'apprenti, légèrement plus élégant que sa tenue habituelle. C'était la tenue officielle des débutants. Car, fallait-il le rappeler, il ne serait pas encore diplômé avant de nombreuses années et porterait cet attirail pendant un bon moment. Il avait aussi froid, mais le bonheur de sa belle importait avant le sien.
Arrivés devant chez lui, ils vérifièrent tous deux qu'aucun regard hasardeux ne les verrait pénétrer la demeure De Justinier. Même en ces horaires matinaux, un garde ou du personnel pouvaient passer par là, dans les ruelles calmes de ce quartier hautement sécurisé. La prudence restait donc de mise. D'autant plus qu'ils avaient cru entendre plusieurs fois des bruits derrière eux. Sans vraiment de certitude, ils laissèrent ces inquiétudes sous le compte d'un chat errant ou le bruit du vent.
Gabriel entra en premier lieu dans sa demeure. Demandant à Héléna de patienter dans le hall d'entrée, à l'abri des regards. Il vérifierait qu'aucun membre de la famille n'était revenu du bal ni qu'aucun domestique ne se trouve là. Ce qui fut le cas, comme prévu. Il permit à la demoiselle, en robe de soie verte et au décolleté en dentelle provocateur de rentrer dans son humble demeure. Modeste, comparée à une habitation qu'une riche famille telle que les De Justinier pourrait s'offrir.
Le temps de fermer la porte, Héléna se jeta sur lui. Elle n'attendit pas que les deux amoureux accèdent à la chambre de Gabriel, située à l'étage de la belle demeure bourgeoise, bâtie en bois blanc. Elle enleva son manteau de fortune, puis retira les vêtements de l'amant, laissant uniquement un caleçon au jeune amoureux, excité par tant d'initiative. Elle l'embrassa fougueusement, lui frôlant son entrejambe avec sa main pour l'exciter davantage. Il eut à peine le temps de sortir un mot avant qu'elle ne lui saute plus frénétiquement dessus :
- Héléna.... Attends... tu... Il ne faut pas que nous fassions ça ici. Si jamais quelqu'un entrait, tu ne pourrais même pas te cacher dans ma chambre. Montons, s'il te plaît.
- Oui, tu as raison... Allons-y et vite !
Et pendant qu'ils ramassèrent les vêtements de Gabriel, la porte d'entrée se déverrouilla brusquement et laissa pénétrer Tristan, avec un claquement de métal sur le bois :
- Je savais bien que quelque chose se tramait entre vous deux...
Le tout nouveau paladin, major de promotion, n'attendit la réponse d'aucun des deux amoureux et se jeta sur son frère, fou de colère. Une fois chargé, Gabriel encaissa du mieux qu'il le put l'impact de l'ivre. Heureusement, le colérique chargea sans son armure officielle. Leur chute éclata une table en bois et un vase en céramique près de l'escalier. Le petit De Justinier s'était pris le rebord de la table dans la hanche, mais l'adrénaline du combat ne déclencha pas de douleur. Par chance, le jaloux demeurait toujours saoul et ses frappes se montraient imprécises et maladroites. Cela permettait à Gabriel d'esquiver plus ou moins l'aîné, beaucoup plus massif, qui le maintenait au sol avec son poids. Le cadet tenta de se justifier entre deux coups de poing. Il essaya de parler et de raisonner son frère, mais rien ne calma Tristan.
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Apostel Noir
FantasíaLa porte révèle les doutes. L'äther préserve la foi... Annatar patiente dans une auberge infecte de la pègre pour récupérer sa cargaison... particulière, et ce pour le compte de son organisation, la Sybille. Lorsque son contrebandier arrive enfin...