Chapitre 16 (Les Bas-fonds)

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L'énergie se tarie.

La peur s'immisce.

L'espoir disparaît.





Soumet toi Aliboron



« Réveille toi ... »

Un sourire féminin magnifique et une peausi douce...

« Réveil toi... »

Son visage de poupée se flétrit en une vieille carcasse rigolant, sans dent. Elle se moquait de lui tout en s'approchant à quatre pattes.

« Réveil toi... »

Puis des yeux de marionnette remplacèrent le si beau regard bleu intense... Il cria, s'échappa... Mais elle s'approchait toujours plus vite avec ce terrifiant visage. Elle le tenait.

Non... Non... No...

Annatar, réveille-toi !! brusqua son comparse en secouant l'endormi.

Le vingtenaire était épuisé et ouvrit péniblement son seul œil valide rempli de chassie, sécrétion que l'organe oculaire rejette au réveil. Le malheureux avait dormi profondément après l'opération de fortune. Le mal de crâne insoutenable l'empêchait de revenir à lui aussi vite que l'avait espéré son collègue. Des cris stridents de kanzels arrivèrent à ses oreilles et l'aidèrent à émerger :

- Combien de temps ai-je dormi ?

- Je n'en sais rien, nous sommes dans le noir total. Je n'ai plus la notion du temps dans ce maudit endroit ! Mais peu importe, ils approchent. Ils hurlent depuis un moment. Leurs cris stridents me terrassent les oreilles. Je ne le supporte plus...

- Ils nous testent et tentent de nous déstabiliser, sûrement.

- Comment le sais-tu ?

- Sinon, on ne serait plus là.

- Et ton œil ?

- Je le sens bien... mais il est trop tôt pour savoir si ça a marché.

- OK. Combien de temps ?

L'apostel noir sachant parfaitement la réponse, il n'osait pas la révéler. Raven ne voyant même pas son camarade et n'entendant rien, il s'attendait déjà à une mauvaise nouvelle. Ne recevant toujours aucune réponse, le contrebandier renchérit d'un ton plus agressif :

- Combien de temps... Annatar ?

- Avec l'accipit, un jour ou peut-être deux, dans nos conditions. Ne nous plaignons pas. Sans aucune potion, cela échouerait ou, au mieux, ça prendrait des semaines.

Le malfrat soupira, commençant à s'habituer à ce genre de dépêche. Il reprit avec une fatalité plutôt réaliste :

- Y aura-t-il une bonne nouvelle, un jour ?

- Je te dirais cela demain.

- OK, très drôle. Et que décidons-nous, en attendant ? Depuis que tu dors, j'ai arrêté le saignement de mes blessures et des tiennes en concevant des pansements de fortune à tâtons dans ces ténèbres. Mais nous ne tiendrons pas longtemps comme cela. Et si tant est qu'ils ne nous finissent pas avant.

Apostel NoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant