Zéro dévoile la vérité.
Près de trente minutes s'étaient passées depuis l'attaque-surprise de ces êtres surnaturels mais pourtant bien réels. Les deux hommes en fuite n'avaient pas pris le temps de s'arrêter depuis leur fuite. Ils étaient totalement essoufflés et à bout deforce. Le plus faible du duo craqua :
- Stop putain, stop ! je n'en peux plus. Arrêtons-nous !
Le chef sentant l'agonie de son camarade ne contredit pas sa volonté.
- Putain, mais c'était quoi ce truc, bordel ? s'affola Raven, toujours en état de choc.
- Ce sont des kanzels.
- Des quoi ?!
- Des kanzels, répondit sur un ton neutre et posé l'apostel.
- Mais bordel, ne me réponds pas comme si c'était normal de connaître ces trucs. Tu savais qu'ils vivaient là ?
- Oui. C'est la raison de ma venue ici.
- Et tu m'as emmené dans cet endroit ? Putain, mais t'aurais plutôt dû me tuer au « 238 » ! Au moins, je serais mort alcoolisé, bordel !
La panique et la peur prirent le dessus sur le jeune homme au chapeau Fédora. Il sortit son épée et, tremblant, la pointa sur Annatar qui resta de marbre :
- Et toi, t'es qui, putain ? T'as la joue à moitié arrachée et tout va bien ? Allez... Vu ce que tu nous as montré à moi et Grant au « 238 », je veux bien accepter tes capacités de dur à cuir, tout ça, tout ça... Mais, bordel... C'était quoi ton spectacle de schizophrénie, tout à l'heure ?
- Que veux-tu dire ?
- Ne joue pas au con avec moi, OK ? Putain, deux minutes avant, elles allaient te bouffer tout cru, et ensuite t'es revenu vers moi avec toutes ces horreurs mortes et explosées en tout sens. Comme si de rien n'était ! Comme si t'étais allé chier un coup pour revenir soulagé ! T'étais comme quelqu'un d'autre. Un fou hystérique qui adorait tout ça et qui adorait tout autant se faire arracher la joue, à ce que j'ai compris. Tu parles dans une langue du diable et tu ne m'expliques rien ?
- Oui, je sais.
- Et c'est tout ? C'est tout ce que tu me donnes comme raison, alors que je me vide de mon sang, putain ! Je vais crever ici. Mais pourquoi j'ai voulu t'aider...
- Tu fais une crise de panique. C'est normal après avoir subi un tel traumatisme et une importante perte de sang. Tu dois te calmer. Ils pourraient revenir et tu mourras si tu ne te contrôles pas, répondit avec froideur ce schizophrène qui ne semblait nullement paniqué par toute cette histoire.
Il reprit son explication avec ce nouveau sifflement que provoquait sa joue arrachée :
- Écoute, on va se reposer quelques instants afin de discuter de la suite des opérations. Car si nous voulons nous en sortir, nous...
- Ah ben ! C'est mal barré, parce que...
- La ferme. Ne parle plus et écoute-moi. Compris ?
Le ton autoritaire coupa net l'entreprise de rébellion de Raven. Ce dernier ne voulait pas risquer de réveillerle sorcier qui avait détruit trois de ces abominations. Le contrebandier paniqué ferma les paupières un instant, respirant à grandes bouffées. Ses poumons cherchaient désespérément l'air manquant dans cette cavité oubliée des dieux. Puis, se concentrant, il reprit plus calmement :
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Apostel Noir
FantasyLa porte révèle les doutes. L'äther préserve la foi... Annatar patiente dans une auberge infecte de la pègre pour récupérer sa cargaison... particulière, et ce pour le compte de son organisation, la Sybille. Lorsque son contrebandier arrive enfin...