Chapitre 9

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Tous les visages se tournèrent vers moi, qui faillit m'évanouir sous la surprise. Mais pour-quoi avait-il fallu qu'il me porte un toast, cet abrutit ? Juste pour le délire comme ça ?

Il termina son discours avec un grand « merci ! » et bu sa coupe de champagne en se reculant sur scène pour rejoindre mon père qui me regardait gêné.

Bien heureusement, les gens ne portaient pas plus attention que ça à moi qui paraissait juste être un lycéen banal aux cheveux longs qui porte une chemise. Alors je pu retourner manger mes petits fours en paix, attendant que le patron close le discours et que Armand et mon père me rejoignent.

- Désolé pour le toast ! Me lança celui-ci sans me permettre de le croire. Mais c'était pas mal dans mon discours et toutes les nanas croient maintenant que je prend soin des gosses !

Mon père répondit un petit 'ho, t'abuses !' peu convaincant sachant pertinemment comment était son grand ami et que de toute façon, il se marrait bien avec lui.

J'hallucinais de plus en plus. Armand était ce que je classerait de populaire à souhait, parfait connard, et profiteur sachant arriver à ses fins. Et je détestais tous ces mecs qui se comportaient comme ça, les mêmes que ceux qui au lycée aimaient m'inventer une réputation de pédé, mec chelou et cas-sos' de service.

Je déprimais intérieurement de voir mon père se marrer avec l'homme que je détestais maintenant, tout en faisant glousser un groupe de quatre nanas très bien gaulées qui étaient venues faire du charme à mon père et son collègue.

Mon père était divorcé depuis deux ans, il avait eu du mal à se remettre du fait que ma mère recommence une vie avec un homme et je savais qu'il profitait lui aussi de cette nouvelle séparation pour vivre des expériences avec d'autres femmes que celle qu'il connaissait depuis trente ans, mais le voir agir plutôt que de le soupçonner était en fait pire que tout.

La soirée était maintenant devenue insupportable. J'attendais le moment de rentrer chez nous, se pieuter tranquillement et enfin mettre de côté tous les ras le bol qui me prenaient la tête en ce moment.

Bien que je réussisse à me trouver un petit coin où attendre patiemment que mon père décide d'arrêter de boire le champagne qu'il commençait à bien apprécier à ce qu'on pouvait voir, je m'ennuyais fortement. Il était maintenant plus de minuit, et mon téléphone qui me servait de jeu poubelle depuis tout à l'heure commençait à se vider de batterie.

Je décidais alors de le laisser de côté un peu, et somnolait, assis sur le fauteuil orné de peinture dorée et de coussins bleus aux motifs japonais, quand il se mit à vibrer. Heureux de trouver de l'occupation, je pris mon téléphone et regarda le message, Thomas m'écrivait : « comment tu vas mon bébé ? Mieux ce soir ? »

Soudain pris d'une chaleur enivrante et installant un sourire niais sur mon visage, je répondit : « Oui <3 Je suis encore à la soirée de boulot de mon père, et toi ? »

Sa réponse ne se fit pas tarder : « Ho !! Mais tu dois être trop belle dans ta robe de soirée ! Tu me montres ? On s'appelle en visio ? »

En lisant ça, je me mis à paniquer. Même si je pouvais duper la population en temps normal, je n'y arriverai sûrement pas ce soir, en tenue d'homme, sans maquillage même en détachant mes cheveux.

Je lui envoya paniqué : « Non, désolé mais il y a beaucoup de monde ce n'est pas pratique de faire une visio. Je t'enverrai une photo plus tard <3 »

« D'accord... On s'appelle normal alors ? »

« Oui, ok » acceptais-je en relevant la tête alors que mon père arrivait en marchant un peu de travers.

-Jules, on va pas tarder, ça te va ?

- Oui oui, lançais-je en décrochant mon téléphone qui venait de se mettre à vibrer et en tournant les talons je répondis discrètement de la voix la plus féminine et sensuelle possible ; allô ?

- Jules ? Entendis-je dans l'appareil.

Avant la fin de l'été [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant