Chapitre 57

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La coiffeuse ne s'était pas arrêtée pour autant. Elle avait raccourci tous mes cheveux laissant quand même une petite longueur sur le dessus, mais le pire avait été quand j'ai senti la tondeuse passer le long de mes oreilles pour venir couper les cheveux à ras.

Une fois son œuvre terminée, elle mis un peu de cire dans mes cheveux pour les coiffer et passa un miroir derrière moi pour me faire découvrir l'arrière de mon crâne.

Ouais, j'étais beau-gosse avec mes cheveux courts. Ça me donnait un certain charme, ça affinait mon visage, ça le rendait... virile...

Mais je n'étais plus une fille.

En me découvrant, je pris sur moi pour ne pas exploser le salon de coiffure et couvrir mon père d'une dette phénoménale qu'il n'aurait jamais payé. Mais quand celui-ci laissa échapper un petit 'parfait !' en se levant pour aller régler, je me suis senti couvert de honte.

Sans plus attendre, je me suis levé et suis sorti en trombe du salon de coiffure, sans prêter aucune attention à mon père qui hurlait mon nom derrière moi.

J'ai couru sans plus m'arrêter. J'étais pas fou non plus, juste très en colère. En colère et totalement détruit... Et pas seulement par ce que mon père avait tenu à ce que je me coupe les cheveux, mais aussi par ce que cela ramenait à la réalité ce que j'étais vraiment.

J'avais joué pendant presque deux mois en cachant mon genre et faisant l'acteur, mais ce n'était plus possible. Par ce que j'allais grandir, et puis tout simplement, ce n'était pas la réalité...

Tout le mensonge sur ma féminité venait de cesser d'exister, seulement en coupant quelques mèches... Juliette n'existait plus.

Je me suis arrêté devant la Mercedes garée sur le parking que j'avais rejoins sans faire attention. Là, toutes les larmes se déversèrent et j'ai passé un bon moment la tête dans mes bras, accroupi sur le petit trottoir à attendre que quelque chose veuille bien se passer.

- Jules... Entendis-je devant moi.

Sans prêter plus d'attention que ça à mon père qui venait de me rejoindre, je l'ignorais et continuais d'essayer de me calmer dans mes bras.

- Monte dans la voiture... Dit-il simplement.

Me rendant compte qu'il faudrait bien que j'aille quelque part, j'obéis et ouvris la portière côté passager m'installant la tête basse, avec encore quelques hoquets qui me parcouraient.

Le silence se fit entendre un moment sans que mon père ne démarre la voiture, quand il parla soudainement :

- Je suis désolé... S'excusa-t-il.

Je ne pris pas la peine de répondre, la tête tournée vers la fenêtre, attendant seulement que le temps passe.

- Tu sais, continua-t-il. C'est de ma faute... J'avais peur, je ne savais pas comment réagir... Et quand j'ai appris tout ça venant d'Armand... J'ai été comme dépassé... Tu es mon fils, et je t'aime, et... Je ne voulais pas que tu souffres... Pardonne moi...

J'écoutais mon père, ne trouvant toujours pas la force de répondre, sentant que je recommençais à pleurer.

- Je ne voulais pas te blesser... Reprit-il en démarrant. Tu feras ce que tu veux plus tard, Jules...

Et il se mit en route pour rentrer.

J'avais envie de lui dire que je le détestais ! Que je m'en fichais de son avis ! Que j'avais déjà réfléchis à tout ça, que je savais ce que je voulais être, que je voulais juste vivre !

Mais rien ne sorti, et je me suis empressé de monter dans ma chambre pour m'y enfermer une fois rentré. 

Avant la fin de l'été [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant