Chapitre 56

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14 Heures. Cela sonnait dans ma tête depuis ce matin comme l'heure annoncée de mon décès. Je n'avais aucune envie de couper les cheveux blonds que j'avais choyés depuis un moment, et j'avais passé la matinée à pleurnicher sur mon sort sans oser regarder mon téléphone pour mourir en paix.

Le repas avec mon père fut bref, il avait réchauffé un hachis-parmentier surgelé, et je montais ensuite rapidement dans ma chambre pour m'habiller tandis que mon père me pressait avec des 'on va être en retard Jules !'

Alors je mis un tee-shirt gris tout simple, un des tee-shirt que j'avais dans le fond de mon armoire côté 'homme', accompagné d'un bas de jogging noir et des baskets qui n'avaient jamais vu le jour depuis un bout de temps.

J'attrapais une dernière fois mon téléphone, et dans un élan de détresse appelais Armand. Je voulais qu'il m'aide... Je voulais qu'il me trouve une solution pour me sortir de là !

Mais la sonnerie retenti pendant un moment, et fini par se couper me laissant sur son répondeur.

- Jules ! Hurlait mon père d'en bas.

Je descendais alors les escaliers, fourrant mon téléphone dans ma poche, et arriva les yeux rouges devant mon père qui zieuta d'un œil mauvais ma tenue de clochard.

- Aller, on y va, me fit-il.

J'embarquais dans la voiture de mon père, attendant patiemment que le trajet se passe en silence, jusqu'à arriver à un centre commercial près de l'autoroute à un petit quart d'heure d'ici. Je suivais ensuite mon père dans la galerie, pour arriver près du coiffeur.

Des femmes se faisaient coiffer, quelques hommes se faisaient raser leurs cheveux. La vitrine proposait des tas de produits de beautés que je n'utiliserai plus jamais, et mon père s'aventura dans l'entrée pour être reçu.

- Oui ? Demanda la femme. C'est pour mademoiselle ?

Je levais le regard vers la coiffeuse qui rougit instantanément. Gênée, elle baragouina quelque chose en se rendant compte de son erreur me concernant, et mon père rétorqua d'un coup :

- Mon FILS a rendez-vous à 14h.

Elle continua de s'excuser en cherchant dans son cahier, puis s'adressa à moi :

- Si vous voulez bien me suivre, Monsieur Ferrer...

Elle m'emmena dans le salon pour m'asseoir à un siège devant un grand miroir, tandis qu'à ma gauche un enfant pleurait pour qu'on arrête de lui passer le peigne, et à ma droite une mémé patientait avec des bigoudis. Mon père s'assit derrière moi, regardant avec grand intérêt la façon dont j'allais finir, tandis que la coiffeuse partait faire je ne sais quoi.

Mon reflet dans le miroir avait l'air de se moquer de moi... J'avais passé tout ce temps à entretenir mon physique plutôt bien réussi, et là tout allait rater sur un coup de tête de mon père ?!

J'allais me lever de mon siège, quand la coiffeuse arriva derrière moi pour s'asseoir sur un tabouret tandis que mon père me fusillait rapidement.

- Alors ! S'écria-t-elle enthousiaste de détruire une vie. Qu'est-ce que tu veux comme coupe ?

J'allais essayer de répondre la gorge nouée, quand mon père le fit pour moi :

- Une coupe courte. Simple.

- Pas... trop court... Réussis-je à articuler.

Alors la coiffeuse s'activa, et attrapa un ciseau. Elle l'approcha de ma tête, et quand la première mèche fut coupée, je réprimandais un hoquet et les larmes coulèrent malgré elles.

- Est-ce que ça va ? Me demanda-t-elle.

- Oui, réussis-je à articuler, la main devant mon visage tandis qu'elle se remettait à l'ouvrage.

Une mèche glissa sur mes genoux, et je tendis la main pour l'attraper entre mes doigts. Les longs cheveux blonds étaient doux, et je ne réussissais pas à détourner mon regard des fils dorés que je tenais. J'avais l'impression que l'on me tuait. 



Note : Q.Q Le pire passage jamais écrit... J'avais prévu ça depuis le début mais là clairement c'était comme si je lisais le bouquin de quelqu'un d'autre X'O Dites ce que vous en pensez !! <3

Avant la fin de l'été [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant