Chapitre 39

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Je regardais Thomas partir vers le métro, lui faisant un petit signe de main tant qu'il était encore visible, puis suis rentré dans la maison en soufflant de soulagement. Il n'avait pas l'air de vouloir me quitter tout de suite malgré ses récentes souffrances...

Je refermais la porte, quand je vis Armand dans le salon, qui avait retiré son pull le mettant pourtant vachement en valeur, qui attendait, droit, un verre de whisky dans la main.

- Bwah, mais qu'est-ce qui t'as pris ? M'exclamais-je en venant presque frapper son torse. Tu veux me faire perdre mon copain ou quoi ? T'étais pas du tout crédible comme père ! C'est à peine s'il avait deviné qu'on était amants !

- Ho, ça va ! Me répondit-il en m'attirant contre lui sur le canapé. Je l'aime pas ce gamin, c'est pas de ma faute !

- Ouais, avoue t'es jaloux !

- Quoi ? Cria-t-il comme outré. Mais ja-mais d'la vie !

Je restais assis sur ses genoux, faisant une mine renfrognée et répondit en grinchant :

- Alors que c'est même pas toi qui peut être jaloux, vu la matinée que t'as passé en bonne compagnie, hein ?

Armand manqua de s'étouffer avec le Whisky qu'il venait de porter à ses lèvres et minauda :

- La matinée ? Avec la charmante demoiselle ? Jalouse alors ?

- Pas du tout ! M'exclamais-je.

- Ma poupée, y'a que toi qui m'intéresse comme tu le fais, lâcha Armand d'un ton autoritaire. T'es un peu exceptionnelle, et ça me change. Je dirai même que tu es ma préférée !

- Mais essayes de te rattraper ! Fis-je avec un petit air boudeur.

- C'est vrai, non ? Continua-t-il en s'approchant de ma bouche pour venir déposer des petits bisous tout autour. Vois au moins ton malheur comme un atout, je trouve que ton petit côté mec te donne quelque chose de différent qui te rend magnifique. Et puis j'ai envie de t'aider avec ce problème, et je compte bien te rendre heureuse comme tu le veux !

Armand m'avait retourné et se tenait maintenant au dessus de moi sur le canapé, comme lors la dernière soirée que j'ai passé chez lui.

- Ma petite poupée à moi...

Il approcha sa bouche encore collante d'alcool près de mon cou, et s'amusa à le mordiller en alternant avec des baisers.

- Bon, on commence notre petite soirée à nous ? Me proposa-t-il.

- Mais t'as failli gâcher la mienne et là il faudrait que j'arrête de te faire la gueule ! M'exclamais-je en essayant de me redresser.

Chose impossible, il tenait mes épaules contre le canapé fermement, et je peinais bien trop sous son poids.

- J'ai pas gâché ta soirée, lâcha-t-il. Je te signal que c'est grâce à moi que tu es encore en couple avec ce garçon.

- ça c'est par ce que tu t'es raté oui !

- Non. C'est par ce que j'ai bien voulu jouer ton père ! Sinon il aurait découvert ton petit secret, et on va pas se mentir sur la fait qu'il ne l'aurait jamais accepté hein ?

Honteux, je baissais les yeux sans répondre, conscient qu'Armand avait réellement raison, et attendit comme coupable la fin de sa petite morale.

Thomas était un mec, et j'étais un mec... Il aimait les filles, et je n'en était pas... C'est vrai que depuis le début je me battais pour défendre un amour, une lubie ridicule... Mais si je faisais marcher la petite dose de lucidité encore présente en moi, il fallait se rendre à l'évidence que tout cela était inutile... ça ne pouvait pas durer éternellement, je finirai par souffrir, et Thomas finirai par me haïr...

- Hey, bébé...

Armand se pencha un peu vers moi, et approcha sa main de mon visage pour essuyer les quelques larmes qui avaient commencé à couler le long de mes joues.

- Excuse moi... Je ne voulais pas te rendre triste...

Je n'arrivais pas à me retenir, et je me mis à exploser. Mes larmes coulèrent d'un coup, et je laissais échapper de gros sanglots et hoquets. Alors Armand me prit dans ses bras, et me serra contre lui en essayant de me consoler.

- Petite poupée... Je ne voulais pas dire ça... Elle est super, ton histoire d'amour, tu le sais ça ? Elle se passe dans le silence... Et c'est beau... Et puis tu es jeune, tu verras bien comment ça avance ! Fonce, vis la au jour le jour ! Si tu es bien avec lui en ce moment, et bien tant mieux !

Je répondis un petit oui en resserrant un peu plus mon emprise contre Armand, tentant de me calmer et de faire redescendre toute cette pression qui n'avait pas cessé de grimper ces derniers jours.

- Tu voudras venir chez moi lundi ? Je vais parler à ton père. Il te laissera tranquille, et on passera une journée ensembles. Ça te dit ?

- Oui... Snif.

- Super ma poupée. Je vais devoir te laisser mais je pense fort à toi ce soir.

Armand me repoussa tendrement, et me fit un petit bisous sur le front en me disant qu'il m'écrirait, que je devais me reposer, et de ne plus m'en faire.

Je le raccompagnais ensuite à la porte, où il me laissa en m'embrassant une dernière fois, puis montais dans ma chambre pour suivre son conseil.

Et puis... C'est vrai. J'allais vivre au jour le jour avec Thomas. Je vais me donner jusqu'à la fin de l'été, et ensuite...

Je l'oublierai. 

Avant la fin de l'été [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant