Chapitre 17

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Armand me regardait avec des yeux plus grands que des soucoupes. Qu'es-ce qu'il faisait là, aussi lui ?!

Je n'avais toujours pas bougé, tandis que lui me dévisageait. Je l'avais bien évidement choqué...

- Oui, c'est son délire, répondit mon père sans plus s'interroger que ça en attrapant un gâteau apéro.

Ce que je pouvais en avoir marre ! Mon père venait de me dénigrer comme un simple travelos là tout de suite, devant un mec qui se prenait pour le plus beau du monde. S'il ne l'avait pas fait exprès, bah il fallait réfléchir quand même avant !

Armand n'avait rien dit depuis tout à l'heure, et continuait de me regarder comme si je m'étais teint les cheveux en bleu, portant doucement le verre de whisky à ses lèvres.

- Bon, j'y vais, lançais-je en foudroyant tout ce que je pouvais du regard.

- Tu veux pas boire quelque chose avec nous ? Proposa mon père. On discutait du futur voyage.

- Non merci, dis-je en commençant à tourner les talons.

- Tu vas où ? Me demanda Armand. Je peux te déposer, j'allais y aller.

- Ne vous dérangez pas, répondis-je en essayant d'avoir l'air hautain. Je vais prendre le métro ce sera plus rapide avec les bouchons.

- C'est dangereux pour une jolie fille comme toi ! Me lança le beau gosse de service, tandis que mon père éclatait de rire.

Je ne répondis rien. Ils se foutaient ouvertement de ma gueule, et je le savais. Les larmes venaient de me monter aux yeux, comme à chaque fois qu'on fait une remarque sur mon genre, et je pris la porte.

Je sortais à peine dans le jardin que je l'entendis derrière moi, faisant biper les phares d'une BM garée devant le portail.

- Aller, monte !

- Non, répondis-je en continuant mon chemin.

- Monte, je te dis, m'ordonna-t-il en m'attrapant par le bras.

Je ne respirais plus. Je le regardais, droit dans les yeux et j'attendais qu'une remarque tombe. Il sembla pourtant bien plus intéressé que quand je ressemblais à un garçon, s'interrogeant sûrement sur tout un tas de trucs concernant ma bizarrerie, et devant son regard insistant je ne pu m'empêcher de lui obéir à contre cœur.

- Où vas-tu ? Me demanda-t-il.

- Sur les quais. Répondis-je froidement.

La route se fit sans bruit. Il n'avait pas mis de musique dans sa voiture, et ni moi ni lui ne parlions. Quand on arriva enfin, il se gara en double file et se tourna vers moi :

- Donne moi ton numéro.

- Et pourquoi ? Répondis-je choqué par sa demande, ne m'attendant certainement pas à ça de sa part.

- Par ce que je te le demande, et que quand je demande un truc tu vas vite apprendre qu'il faut le faire !

Je fis une moue renfrognée, détestant un peu plus cet homme à chaque seconde qui passait en sa compagnie, et voyant que je ne bougeais pas, il rajouta :

- Dépêche toi.

Son ton était autoritaire. Il me dominait totalement par sa présence et ça j'en avais bien conscience. Il portait ses yeux noisette dans les miens, ne me lâchant pas du regard. Il ne souriait pas, et attendait que je m'active, comme si son parfum qui enivrait la voiture allait m'hypnotiser.

Contraint, je finis par obéir à sa demande et lui dicta mon numéro qu'il entra dans ses contacts.

- Bien, me dit-il en souriant. Tu es vachement plus intéressant que ce que je pensais, comme garçon.

Honteux, je baissais le regard et demanda prudemment :

- Je peux y aller maintenant ?

Il eut un petit rictus entendant ma demande, et rajouta :

- On va se revoir, toi et moi. Pas la peine d'en parler à ton père, ce sera notre petit secret, hum ? Histoire que le tien ne soit pas accidentellement dévoilé...

Je sentis ma gorge se nouer sous la menace de chantage, et quand il lâcha un petit 'tu peux y aller', je ne me fis pas prier deux fois pour sortir de la voiture en risquant presque de trébucher sur le trottoir tellement la situation m'affolait.

A croire que mon destin c'était d'être chaque jour un peu plus dans la merde... 



Note : Vous en pensez quoi de Armand ? :p La suite très bientôt ! <3 Merci d'avoir lu !

Avant la fin de l'été [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant