Chapitre 27

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Si il y avait bien un truc que je n'avais pas envie de faire, c'était bien d'aller chez Armand ce soir... Je devais mettre au point la stratégie pour mon dîner de samedi soir, moi !

Et puis me vêtir comme si j'allais aller en boite ne me bottait pas après tout ce qui venait de se passer.

Mais vu qu'il usait lui aussi de chantage, je du me résigner à obéir et fit comme il me demandait.

J'ai sorti de mon armoire une robe qui laissait entrevoir mes clavicules, mais pas ma poitrine et qui descendait en V dans mon dos pour le découvrir totalement. Par contre, là je n'allais pas pouvoir mettre de soutif (même si j'en ai pas besoin, je sais) alors ma poitrine était totalement plate. Mais ce qui est bien avec cette robe, c'est qu'elle couvre cette poitrine avec une épaisseur de tissu froncé qui part ensuite sur des manches trois quart, jouant totalement à mon avantage. Elle moulait totalement ma taille et mes hanches, et arrivait un peu plus bas que sous mes fesses. Oui je sais, c'est le genre de robe typiquement sex' que j'aurai jamais osé mettre en temps normal. Mais je l'adorais, et l'avais commandé en ligne histoire de ne pas avoir à aller la chercher.

J'ai mis des chaussures noires à talon pas encore trop hauts, avec une petite lanière à brillants devant et une attache autour de la cheville. En gros, c'était les chaussures minimalistes qui insistaient toutes les filles à perdre leurs pieds et chevilles, mais je les adorais aussi. J'ai pris un petit sac noir que je passais sur mon épaule gauche, et une veste assez courte mais qui avait pour but de couvrir mon dos découvert.

Je m'étais maquillée comme la petite salope qu'aurai dit Nolan... Les yeux noirs de maquillage à la baby-boomer, le mascara allongeant mes cils et un rouge à lèvre bordeaux qui me donnait de vraies lèvres de fille. Il n'y avait rien à redire là dessus, n'importe qui se serait fait berner...

- Papa, je sors. Dis-je en passant la porte devant lui.

- Tu sors comme ça ?! S'exclama-t-il en me voyant passer.

- Bah oui, et pourquoi pas ?

- Mais par ce que... ça va pas non ?

Il n'avait pas vraiment grand-chose à dire. J'étais aussi féminin que les autres jours, mais là ce qui poussait les commentaires était sûrement le fait que je sois plus sexy.

J'allais pour lui dire que l'idée de la tenue n'était pas de moi, mais sentant le coup foireux arriver j'ai préféré me taire et ai tourné les talons pour sortir dehors.

- Et t'y vas comment ? Me cria-t-il par la porte.

- En métro !

Il ne faisait pas encore nuit, à cette heure là. Et les rues menant jusque chez Armand ne craignaient pas.

Je fis la fière devant mon père en marchant jusqu'au coin de la rue, mais je sentais les regards de tous les autres voisins sur ma personne. Les passants me fixaient des yeux, et je dois dire que ça mettait assez mal à l'aise.

Je savais que je n'avais pas l'air d'un travelo, mais quand même... Je pense qu'en effet la tenue n'était pas la plus adaptée pour sortir seule même dans un quartier qui n'était pas mal famé.

Je suis monté dans le métro soudainement bien moins sur de moi, et me suis assis sur un siège deux places près de la fenêtre, la tête tournée vers la vitre avec les écouteurs à fond.

Plusieurs pépés m'ont dévisagés, un clodo s'est assis à côté de moi et a fait semblant de me manger (me faisant pousser un petit cri pas très virile au passage), et des jeunes de banlieue style racaille m'ont fait la courre à la 'hé madmoizelle !).

Alors oui, quand le train est arrivé à mon arrêt j'étais plutôt content de descendre du métro en disant au revoir à tout ce beau monde pressant le pas pour tourner au coin de la rue.

Enfin arrivé devant chez Armand, je prend mon courage à deux mains et appuie sur la sonnette.

La maison était grande, une belle baraque de bourgeois avec un jardin qu'il devait faire entretenir (je le voyais mal s'accroupir parmi les fourmis), une peinture de façade impeccable et une porte type ferraille qui s'ouvrit bien rapidement sur celui que je n'avais pas vraiment envie de voir.

- T'es en retard, me fit-il.

Avant la fin de l'été [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant