Pire. Ça ne pouvait PAS être pire.
Allongé sur mon lit, je déprimais en pensant à comment es ce que me tuer serait le plus facile, allongé sur le ventre la tête dans un coussin à fourrure mauve.
J'avais déjà assez de mal à tenir mon histoire et ma grande féminité, que maintenant Thomas voulait rencontrer mes parents, m'épouser, et me faire au moins sept enfants !
Il avait voulu me raccompagner, la veille, quand j'ai soudainement après ma révélation prétexté un appel de mon père me demandant de rentrer (ce à quoi il avait répondu 'ha, je comprend maintenant pourquoi tu ne restes jamais très tard et que tu ne boives pas !' tout content). Là encore, je lui ai glissé un petit 'pas la peine' avec lequel je du me battre pour ne pas avoir à céder. Il voulait rencontrer mon père, et le plus vite possible.
Je suis finalement rentré seul, et j'ai passé une nuit d'insomnie à chercher une solution (qui ne m'apparaissait évidement pas) en prétextant que mes règles me faisaient souffrir et que donc je ne pouvais répondre à ses appels manqués (histoire de m'enfoncer un peu plus dans le mensonge comme on aime tous le faire...).
Je commençais à me demander si mes règles n'étaient pas réelles tant la boule au ventre me rongeait, quand mon père ouvrit la porte sans frapper. J'aurai pu être en train de me masturber comme un adolescent normal, mais ça tous les parents s'en foutent...
- Jules, tu n'es pas prêt ? Heu... ça va ? Me demanda-t-il en remarquant mon état de décomposition.
-Quoi ? Me risquais-je à demander.
-La soirée...
Hein? Quelle soirée ?
- La soirée de mon boulot... Répondit-il comme s'il avait lu mes pensées sûrement affichées sur mon visage.
- Ho non... Me mis-je à implorer. Je vais en effet peut-être me remettre à prier ?
-Ce n'est pas grave, soupira mon père en essayant de cacher son petit pincement. Tu n'as qu'à rester là, tu n'as pas l'air bien.
-Non, non c'est bon ! M'écriais-je en sautant du lit comme s'il me poussait des ailles. Attends, dans 5 minutes maximum je suis prêt !
- Ha, bon, et bien... Dans 5 minutes on part, me répondit mon père en tournant les talons.
Je savais que cette soirée était pour lui l'une des plus importantes. Elle marquait la fin de longs mois de travaux dans l'entreprise en fêtant les vacances scolaires ainsi que le début de voyages d'affaires assez agréables pour ceux qui allaient avoir la chance de faire parti des meilleurs employés. Et comme mon père savait qu'il rapportait gros dans cette boite, gagner ce voyage était devenu pour lui un objectif annuel.
Je me suis donc donné un coup de pied au cul, sachant que je ne pouvais pas laisser mon pauvre papounet tout seul devant des tas de personnes ramenant leurs gosses. Je me suis empressé d'enfiler une chemise d'un gris bleuté totalement virile gardée pour les occasions comme celles-ci du fin fond de mon tiroir, avec (car il ne faut pas abuser) un jean assez habillé et les seules chaussures cirées de mon armoire. J'ai attaché mes cheveux blonds en queue de cheval histoire de paraître coiffé, et me suis assuré qu'aucun reste de maquillage n'était visible sur mon visage.
Quand je suis descendu en bas, mon père m'accueillit avec un grand sourire.
- ça c'est mon fiston !
Je le hais. Je déteste quand il me dit ça. Peut être autant pour le ridicule de la chose, que pour le fait que cela imprimait à la réalité le fait que j'étais bel et bien un mec.
Je répondis à son sourire, crispé, et le suivi jusqu'à notre Mercedes, garée dans la courre.
On a roulé pendant une petite demie heure, jusqu'à un hôtel qui avait réservé une salle de réception qui paraissait immense pour la soirée de l'entreprise. Le groom devant la porte nous ouvrit, tandis qu'on récupéra les clefs de notre voiture pour aller la garer.
J'ai suivi mon père jusqu'à la salle bondée de monde. Je ne le lâchais pas d'une semelle. Pas que je sois timide, mais me retrouver avec tant de foule n'était jamais mon fort, et vu que tous ces adultes habillés élégamment arboraient des airs snobs, je ne me sentais pas à ma place dans cette tenue et mes cheveux longs qui, pour un garçon comme moi, ne passaient pas aussi bien que quand je mettais des robes.
On se dirigea vers les buffets, mon père demanda deux coupes de champagne (plus pour les boire à lui seul que pour que je l'accompagne), tandis que je me jetais sur les petits fours et les macarons sachant que ce sera mon seul repas de la soirée, et aussi ma seule occasion de manger quelque chose d'aussi bon et calorique en ce moment.
Je pense que j'en avais au moins trois à la fois dans la bouche, quand mon père s'écria en donnant une accolade à un homme qui s'était avancé vers nous :
- Armand !
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Avant la fin de l'été [BxB]
AcakJules, Juliette le temps d'un été, profite de cette nouvelle apparence pour débuter une vie mouvementée pleine de rencontres inattendues... Comment expliquer un nouvel amour ? Et ce garçon qui reviendra au moment où Jules l'avait oublié ? Et cet h...