Another Mission T04 ~The Wars We Fight For ✅

chapitre 12 : Venezuela

Base de Dallas, Texas, 12 heures avant l'AADCD

Nala coura après Jay qui était en train de zigzaguer entre les différents bureaux de l'un des étages les plus peuples en ce moment de la matinée. 9 heures et c'était un véritable carnage, tout le monde courait dans tout les sens...

- Jay, juste écoute moi !

- non ! Je t'ai déjà dit non 4 fois, pourquoi tu me fais autant chier avec cette histoire, bon sang ?

- parce que c'est important ! T'as pas le droit de te faire ça à toi même !

Il s'arrêta brusquement ce qui la manqua de peu de foncer dans lui et il la saisit par le poignet avant de la tirer dans le couloir, à l'abris des regards indiscrets.

- ok, tu veux vraiment savoir ? J'ai pas envie de reparler à Nash parce que ce... Parce qu'il a ce truc énervant de voler toutes les filles du monde. J'ai pas l'intention qu'il te mettes à nouveau...

- Jay, tu te fous de moi ? C'était y'a longtemps ! Et surtout avant toi, qu'est ce que ça peut bien te faire tout d'un coup ?

Jay la regarda droit dans les yeux avant de poser ses mains sur ses épaules et de lui dire avec fermeté.

- Nala. Y'a un moment dans le vie où il faut avancer. Nash, il représente tout ce qu'il y a de plus horrible en moi. Quand je le vois, je revois tout ce que j'ai pas réussi, toutes les fois où il a du me sortir de la merde. Et en plus... Il t'as foutu toi, dans la merde. Et ça...

Il la contourna d'un coup et disparut dans le couloir pour reprendre son boulot, laissant Nala seule à ses mots. Évidemment que toutes ces choses s'étaient passés, mais elle n'avait pas voulu pour lui de renier ce qui était de plus proche d'un frère hormis Shayne... Elle posa ses mains sur sa taille pendant un instant pour reprendre ses esprits et était sûre d'une chose... Elle aurait beau vouloir avoir des conversations avec Jay, mais jamais elle ne pourrait en avoir une. Il n'écouterait jamais, peu importe ce qu'elle dirait. Il n'écoutera que ce que sa haine et sa rage refoulée lui dicterait de dire et rien d'autre ne sera jamais aussi important. Mais tout ce qu'elle voulait c'était qu'il trace un énorme trait sur tout ça, même si ça impliquait que Nash fasse parti des plans.

Un peu plus tard, Nala avait enfin terminé de taper sa lettre de démission. Elle la tenait à présent dans ses mains, assise dans la chaise de son bureau en se rongeant nerveusement l'ongle de son petit doigt tandis que les autres autour d'elle s'activaient de plus en plus. Son regard se posa sur le petit cadre où figurait le joli sourire de Bonnie et tout ses doutes sur la question se dissipèrent comme le sable dans le vent. Elle espérait juste que Jay n'allait tarder à faire la même chose, après tout, ils avaient déjà leur maison, leur future vie... Il ne manquait plus qu'il se décide enfin à lâcher prise. La jeune femme se leva et alla prendre l'ascenseur pour rejoindre le bureau des admissions. Elle y retrouva le Lieutenant Peterson qui était appuyé contre le grand miroir et quand les portes se refermèrent sur eux, il lui demanda, curieux.

- c'est quoi ça ?

- c'est euh... Rien, du moins, pas encore.

- tu démissiones ?

- je...

Pourquoi c'était si difficile à dire ? Et pourquoi est ce qu'elle se sentit aussi coupable ? Il arrêta de s'appuyer contre le miroir et vint se ranger à ses côtés, en enlevant son béret de sa tête.

- j'ai servi en Amérique du Sud. Venezuela, pour être plus précis. J'ai jamais connu un enfer aussi horrible, je veux dire entre le climat horrible et les embuscades constantes... En une semaine j'avais du dormir que quelques heures. C'était horrible. Finalement on a du être rappelés à rapatriement après un mois où j'ai perdu les trois quarts des mecs avec qui je servais dans une mission suicide qui consistait à mettre à terre un cartel... Tu sais pourquoi je reste dans l'armée, malgré le fait que j'ai vécu ça ?

Nala secouait la tête, négativement et il étouffa un petit rire tout en baissant les yeux vers le sol.

- j'ai six enfants, Quinn. Six. Leur mère est morte il y a maintenant... 3 ans et demi. Mais chaque matin je me réveille et je mets mon uniforme et quand je me regarde dans le miroir... Je déteste tout ce que je fais. Je rêve de partir d'ici, de prendre mes gamins et de vivre à Corpus Christi, les pieds dans le sable. Mais je peux pas faire tout ça. Toi, tu peux le faire. Et fais le. Tu as bien trop vécu avec le Nigeria, bien trop donné. Accordes toi tout ce que tu peux pour partir se cet enfer.

Soudain, les portes s'ouvrirent sur le second étage et l'officier se glissa en dehors après lui avoir accordé un dernier sourire. Nala sortit à son tour et le héla avant qu'il s'en allait.

- je suis désolée. Pour tout ça.

Il fourra ses mains dans les poches de son uniforme et la rassura d'un coup de menton, avant de s'en aller pour de bon.