Nala se réveilla en sursaut dans son lit. Ce n'était pas normal. Rien de tout ça, n'était normal... Elle n'avait pas le droit d'avoir peur. Puis de quoi ? Du retour de l'homme qu'elle aimait ? Au contraire ! Ça ne devrait pas faire peur... Et pourtant elle était aussi stressée qu'elle l'était le premier jour qu'elle avait prit l'avion avec son frère pour rentrer dans l'Académie de West Point. Non. Ça ne devrait pas faire aussi peur. La jeune femme porta alors les mains à ses bras couvert de sueur à cause du retour de ses cauchemars et soupira de frustration, elle avait pourtant fait tout les efforts du monde pour passer au moins quelques heures de sommeil tranquille... La jeune femme se releva alors et décida d'aller continuer ses travaux, elle n'allait certainement pas rester toute la journée à attendre en se rongeant les ongles.
Les heures passèrent, le soleil passa d'une fenêtre à l'autre, mais il n'y avait aucun signe de Jay. Nala commença à être de plus en plus nerveuse et les questions répétées de Bonnie lui donnaient envie de jeter la tête la première dans un mur en briques. Si ça se trouvait, l'autorisation avait été refusée en dernière minute ou alors une mission de dernier recours... Ces choses là pouvaient être aussi prometteuses pendant une seconde et un espoir brisé celle d'après... Nala, plus que personne, savait comment ça marchait. Malheureusement. Même les bruits autour d'elle paraissaient différents, bien trop... Présents, comme si l'air était devenue subitement lourde. Et cette sensation, Nala n'en pouvait plus, elle croyait pourtant s'en être débarrassée, comme ses cauchemars, mais il n'y en avait rien à faire, ils revenaient en rampants comme des morbides créatures de l'ombre. La pression sur ses oreilles fut tellement grande au bout d'un certain moment que Nala se décida d'arrêter de faire les mesures des planches et tout en attrapant Bonnie par le poignet qui ne cessait de sauter autour d'elle comme une sauterelle enragée, alla se réfugier dans son jardin en friches, qui se laissait encore plus submerger par la nature sauvage. Ce n'était pourtant pas une si bonne idée, c'étaient dans ces mêmes ombres, ceux des grands arbres aux feuilles jaunies par l'automne, que Nala sentit son cœur redoubler de volume, c'était comme si l'organe moteur prenait à présent toute la place dans sa poitrine.
- Maman ?
Bonnie était en train de tirer la manche du gilet de Nala, les yeux grands ouverts par l'inquiétude quand elle voyait que sa mère avachie contre le mur, haletant comme si elle avait couru un marathon. Nala attrapa alors sa fille d'une main tremblante et la plaqua contre ses jambes en reculant nerveusement des ombres.
- C'est rien ma chérie, reste juste près de moi, je ne laisserai personne te faire du mal...
Sentant la peur de sa mère qui reculait de plus en plus jusqu'à sentir le mur derrière elle, Bonnie s'accrochait fermement à ses jambes, comme si elle aussi commençait à voir dans les ombres des arbres, une menace quelconque. L'adrénaline monta à son apogée quand un bruit de branche craquée se fit et Nala se baissa afin d'attraper un bâton à terre, entremêlée de lianes avant de se redresser et de le pointer vers les ombres.
- Contre quoi est ce qu'on se bat ?
- Contre les...
Mais Nala s'arrêta tout d'un coup et se redressa lorsqu'elle comprit que la voix masculine qui avait retentit derrière elle ne venait certainement pas de Bonnie ni de sa conscience. Elle se retourna alors vers celle-ci et vit Jay accoudé sur le mur derrière elle en la regardant avec une ferme intention de comprendre ce qui était en train de se passer.
- Papa !
Bonnie lâcha sa mère et sauta dans les bras de Jay qui s'agenouilla afin de la serrer férocement dans ses bras. Nala récupéra alors son souffle et se laissa glisser le long du mur, tout en se frottant les yeux avec les paumes de ses mains. Les ombres paraissaient lointain à présent, mais quand même, la jeune femme sentait qu'elle allait appréhender chaque mouvement inhabituel qui l'entourait. Elle abaissa cependant ses mains de son visage et regarda d'un œil soulagé les retrouvailles de Jay et Bonnie en plaquant sa tête contre le mur.
- Je croyais que tu devais revenir dans la journée ?
Jay embrassa une dernière fois sa fille avant de se relever avec Bonnie toujours accrochée à sa jambe et répondit.
- J'avais deux trois trucs à finir avant, je suis désolé si je vous ai fait attendre. Est ce que tu vas bien ?
Il lui tendit la main pour se relever et Nala accepta après une petite hésitation et vint se réfugier dans ses bras en le serrant fort.
- Maintenant, oui.
Jay serra à son tour sa petite famille près de lui et rassura Nala en lui caressant avec douceur le dos. Tandis que la jeune femme avait la tête enfouie dans l'uniforme poussiéreux de Jay, son regard s'attarda sur la partie du jardin qui contourna la maison et donnait sur la rue nocturne, illuminée par les lampadaires. Elle redressa alors le regard vers Jay et implora à voix douce.
- Jay, je ne veux pas qu'on passe le peu de temps qu'on a ensemble jusqu'à ton départ à nous disputer sur des sujets stupides... profitons juste, d'accord ?
Il fronça un peu les sourcils en signe d'incompréhension mais se contenta simplement de lui embrasser le front avant de prendre la main de Bonnie et d'indiquer l'intérieur de la maison.
- Tout ce que tu voudras.
Nala se retourna un instant vers le jardin et son regard se posa à nouveau sur les ombres qui l'avaient tellement apeuré. Ceux-ci étaient à présents calmes et non envahissants, ce qui fit naître un sentiment de honte en elle, elle commençait vraiment à en avoir de ces coups de panique soudains... Elle qui n'avait pas bloqué devant un nuage de napalm rugissant, elle avait peur de l'ombre d'un arbre ? Nala releva alors avec désespoir et colère les yeux vers le ciel nocturne avant de suivre sa famille à l'intérieur, en claquant la baie vitrée derrière elle.
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Another Mission T04 ~The Wars We Fight For ✅
Romance~ spin off de fin de "Regiment of Halley" ~ La vie reprend doucement son cours pour nos "héros" du Nigéria, dans la chaleur des paysages Texans. Les familles se construisent et ainsi, pendant un bref instant, l'histoire appartient au passé. Mais...