Another Mission T04 ~The Wars We Fight For ✅

chapitre 86 : tiens donc

NASHVILLE

Quand Nash posa enfin pied sur sol Texan il inspira un grand coup sous le coup. Une semaine qu'il était resté coincé en Autriche à cause de tout ce qui avait bien pu se passer dans la baie... Une catastrophe prise à une si grande échelle qu'il avait même commencé à croire qu'il n'allait jamais pouvoir rentrer... Jusqu'au jour où le président des Etats Unis a fait une annonce au journal que si des personnes voulaient rentrer, ils allaient pouvoir le faire, dans un laps d'exactement 72 heures. Un... Laisser-passer de 72 heures.

Imaginez comment les aéroports étaient bondés de personnes, prêts à s'entretuer pour un ticket...

Autant dire que la semaine avait pu être... Mouvementé.

Nash étouffa alors un bâillement dans sa manche, les yeux plissés à cause du soleil ardent qui reflétaient à travers les grandes baies de l'aéroport et s'appuya contre un poteau alors qu'il attendait dans une énorme file pour la vérification des passeports. Autour de lui, il y avait bon nombre de gens qui paraissaient aussi soulagés qu'il l'était, des familles entières avaient immigrés à nouveau chez eux, il n'y avait plus un seul poste de douane qui était pas submergé de monde et la sécurité était sur des charbons ardents. Quand Nash vit qu'ils faisaient exactement deux pas par heure, il demanda à son équipe de lui garder sa place dans la file pour pouvoir aller aux toilettes. En réalité, il voulait juste aller prendre un peu l'air, histoire de ne pas devoir à supporter une seconde de plus le parfum plus qu'insoutenable de toutes ces personnes qui venaient de passer des heures d'avion. Il se dirigea donc vers les sièges en face des portes d'embarquement et s'assit dans l'un des sièges, accompagné d'un énorme soupir de soulagement. Il était en train de dégager ses cheveux fins de son front quand il vit derrière lui quelqu'un qui manqua de le faire sursauter sous le coup de la surprise. Il se redressa donc et tourna la tête vers Jay qui se tenait près des autres troupes, essayant du mieux qu'il pouvait d'accrocher les barres argentées de son capitanat sur le col de son uniforme. Nash déglutit quant à la vision de son meilleur ami. Enfin, il ne savait pas vraiment s'il pouvait l'appeler comme ça, après tout ce qui s'est passé entre eux.

Puis surtout à sa révélation dans l'hôtel Autrichien.

Nash n'était apparemment pas le plus discret des observateurs, car Jay remarqua qu'on l'observait et après un court moment où il cherchait autour de lui, leurs regards se croisèrent.

Bordel.

Trop tard pour fuir, maintenant.

Puis pourquoi il fuirait ? Ce serait admettre qu'il devrait se cacher de quelque chose... Il ne valait mieux pas jouer à ce jeu avec Jay.

Nash le vit se tourner vers les autres officiers à ses côtés, leur murmurer quelque chose avant de laisser ses affaires auprès d'eux et de prendre congé pour... Pour se diriger vers lui.

Bordel, bordel, bordel...

Le jeune homme d'affaires se pinça avidement les lèvres pour trouver quelque chose à dire, quelque chose à faire, peu importait quoi, du moment qu'il sortirait de cette maudite expérience sans avoir à s'humilier au passage ou d'avoir une discussion avide.

Jay s'arrêta néanmoins en face de lui, les mains enfoncés dans son pantalon d'uniforme militaire.

Super...

Nash ne pouvait effrayer absolument personne avec les vêtements dans lesquels il avait poireauté quatre heures avant l'avion, son vol de 13 heures et encore quatre autres heures de douane, qui promettaient d'être encore très longues.

Nash ne se laissa pas démonter pour autant et posa son menton sur son poing d'un geste nonchalant en demandant.

- Oh, salut, Jay !

- Salut, Nash.

OK, la nervosité était vraiment en train de le gagner. Le jeune homme d'affaires se releva alors lentement et passa une main sur les cheveux rasés à l'arrière de sa tête avant de balbutier.

- Qu'est ce que tu... tu fais là ? Je veux dire, j'ai bien une idée, mais... Comment ça va ?

Il le regarda, sans même cligner des yeux et surtout, sans répondre. Il resta un instant comme ça avant d'ouvrir la bouche pour dire quelque chose, une lueur enflammée dansante dans ses yeux mentholés, ce qui prépara Nash pour encore une rafale d'insultes et de menaces.

Cependant, rien du tout.

Jay referma la bouche et la lueur disparut, laissant que de l'impuissance.

- Bonnie... C'est son anniversaire aujourd'hui...

Nash fit tomber ses bras le long de sa taille. Parmi toutes les réactions qu'il pouvait avoir envers lui, c'était vraiment la dernière à laquelle il s'attendait.

- Capitaine Carter ! Il faut qu'on y aille !

S'écria l'un des militaires derrière eux. Jay lui fit signe qu'il arrivait et après un dernier échange de regard avec Nash, il repartit, s'éloignant aussi vite qu'il était arrivé, le laissant dans l'un des plus grands désarrois du monde.

Qu'est ce qui venait de se passer, exactement ?

- Laissez moi deviner, vous vous êtes fait sa copine, c'est ça ?

Nash se tourna brusquement vers sa partenaire Marina qui sirotait un milkshake d'un affreux bruit et il répliqua.

- Quoi ? Mais non !

- C'est pire, vous êtes amoureux d'elle ! Oh mon Dieu, c'est pour ça que vous avez bloqué avec moi ! Ouf, ça me rassure, je croyais que le problème était... Physique.

- On t'a déjà dit que tu parlais trop ?

Grommela Nash en reprenant sa veste afin de se diriger à nouveau vers la queue où Leslie semblait submergé par ceux qui voulaient passer à leurs places.

- En plus vous êtes dans le déni... Comme vous êtes mignon !

Une fois à leurs places, le jeune homme d'affaires se tourna vers elle et reprit sa voix autoritaire de Directeur Général.

- Ce n'est pas parce qu'on a failli... Bref, que tu peux te permettre de te mêler de ma vie, d'accord ? Oublies pas que tu peux très vite finir comme Warren.

à la mention de son ancien collègue renvoyé, Marina releva sa main libre pour s'avouer vaincu, mais garda quand même un petit sourire moquant sur ses lèvres. Nash l'ignora et se tourna avec impatience vers les postes de douanes qui étaient encore loin devant eux, ce qui le fit s'écrier.

- Putain, on va y arriver ou quoi ? Je commence à croire qu'on ne sortira jamais d'ici...