Another Mission T04 ~The Wars We Fight For ✅

chapitre 39 : sardines dans une boîte

JAY

Quelque part perdu dans les plaines Texanes, au fond du pays, avaient été construit des vastes bases militaires qui allaient servir en ce jour de camps d'entrainement et de regroupement. Les frontières avec le Nouveau-Mexique et tout les autres états Américains avoisinants, avaient été fermés, mettant ainsi le pays sous hautaine quarantaine, le premier qui s'approcherait un peu trop d'eux... Les autres pays grondaient de plus en plus, mécontents de ce confinement qui empêchait le marché du pétrole de bien s'effectuer, en plus en situation de crise, l'Europe plus que tout le monde allait avoir besoin du Texas.

Tandis que Jay essayait de réfléchir à la situation, le convoi arriva enfin à la Base St Georges, quelque part entre El Paso et Odessa. Au dessus d'eux survolaient bon nombre d'hélicoptères de combat, certains partants d'autres venants, mais une chose était bien sûre... L'activité trahissait une nervosité digne de ceux qui n'étaient pas préparés.

Ils n'étaient pas préparés.

Parker avait le nez pointé vers le ciel quand Jay le frappa doucement du bout du coude pour lui indiquer l'immense bâtisse rectangulaire.

- oublie tout ce que je t'ai enseigné au Nigeria...

- Pourquoi ?

- parce qu'avant il y avait des règles, maintenant c'est chacun pour sa gueule.

Sur ce, un Sergent Major d'administration s'approcha des nouveaux arrivants et leur indiqua la base derrière eux, du bout de son crayon.

- bonjour à tous, je suis le Sergent Major Kane, et je vais vous montrer à vos quartiers. Bien, qu'on me fasse deux files, d'un côté les officiers, de l'autre côté, les sous officiers, vous serez séparés avant les déploiements de vos unités.

Jay et Parker se postèrent donc dans la file des officiers, au plus grand damn de ce dernier qui regardait Emily avec des yeux de chien battu.

- ça va, ça va, je ne la mangerai pas...

Grogna Seth en levant les yeux tout en trainant la jeune femme du bout du sac vers l'autre file. Jay se reconcentra alors sur l'énorme bâtisse qui se dressait devant eux comme une grande condamnation à mort et prit une grande inspiration afin de se donner un peu de courage pour faire le pas vers l'entrée.

Les sous officiers étaient tous dans des tentes imposantes dans la grande salle centrale qui s'étendait sur un bon kilomètre. Les uns sur les autres, ils étaient tous serres comme des sardines, essayant de toutes leurs forces de garder un minimum de respect et de propreté pour l'un et l'autre. Des tentes à perte de vue, rangées comme des châteaux de cartes, les uns après les autres, des militaires perdus qui ne savaient pas à se mettre... Voilà de quoi était faite leur vie à présent ? Jay s'arrêta un instant en bordure de la salle pour examiner la situation, avant qu'il manqua de faire une crise cardiaque lorsque sortie de nul part, Chelsea s'approcha de lui, elle aussi couverte d'affaires.

- bordel, mais pourquoi est ce que tu fais toujours ça ?

- faire quoi ?

- ça là, sortir de nul part !

La jeune Lieutenante fronça furieusement des sourcils et passa devant lui sans rien de plus. Parker arriva à son tour, les mains dans ses poches et demanda.

- wow... C'était qui elle ?

- c'était personne.

Jay se remit en alors en route, frustré, c'était une conversation dans laquelle il ne voulait pas s'enfoncer maintenant.

- Capitaine Jimson Carter... Oui, c'est bon, voici vos quartiers.

Au bout du couloir des chambres individuels se trouvaient donc la chambre de Jay, quelque chose de simple avec un lit, un bureau, une armoire ainsi qu'un tableau en liège auquel il était accroché un tableau Texan. Le Sergent Major Kane s'éloigna sur ce, le laissant donc seul et Jay rentra à l'intérieur en fermant la porte derrière lui. Sur ce lit fait, il y avait un uniforme neuf en plus d'un boîtier à l'intérieur duquel se trouvaient les deux plaques argentées du capitanat. Donc lui avait le droit d'avoir une chambre personnelle, entouré de quatre murs, avec des affaires neuves, tandis que ses hommes poireautaient dans des tentes alignés comme des maquereaux ? Jay s'assit donc sur son lit en décalant et sortit de sa poche une photo de Nala tenant Bonnie dans ses bras. Grâce aux sourires des deux plus merveilleuses femmes de sa vie, le cœur de l'officier Texan se réchauffa un peu dans sa poitrine. Il poussa alors le Bonnie Blue Flag de son pays et accrocha la photo sur le tableau en liège. Soudain, on frappa à sa porte et Jay releva les yeux au plafond, exaspéré.

- quoi, Parker ?

Parker rentra donc et demanda, sa barre argentée de Lieutenant dans la main.

- vous aussi, vous avez eu ça ?

Jay lui indiqua le boîtier à ses côtés et son subordonné s'avança dans la pièce en farfouillant dans ses poches.

- fallait que je vous montre quelque chose au fait...

Parker sortit un petit carnet bleu foncé tamponné d'une étoile unique ainsi que d'une inscription qui disait "Texan Republic".

- j'ai reçu l'autorisation il y a trois jours... C'est officiel.

Jay le lui prit et sourit.

- mais c'est génial, enfin une bonne nouvelle dans ce monde...

- on peut dire ça.

Parker le reprit et Jay fronça les sourcils, incompris.

- c'est pas le cas ?

- j'ai juste peur que ça n'ai pas forcément d'importance, surtout maintenant.

Le jeune capitaine se leva soigneusement et posa une main sur son épaule afin de lui assurer.

- je vais te dire la même chose que j'ai du dire à Jamie quand on était sur les barricades de Needle-Town... On va te regarder pour ce que tu fais et pas pour où tu es né. Et même si c'est le cas, tu leur faire bien comprendre que le Bronx t'as enseigné de péter la gueule au premier facho que tu rencontres.

- je viens de Manhattan.

- c'est le genre de choses que tu ne diras pas.

Parker sourit, visiblement rassuré avant que Jay le poussa dehors.

- bon, par contre casse toi maintenant, j'ai passé trop de temps avec toi aujourd'hui.

- mais...

Et sur ce, Jay lui claqua la porte au nez en la bloquant avec son corps. Il se laissa alors glisser contre la paroi et essaya de se reconcentrer sur la situation, déjà bien fatigué. Il avait oublié à quel point la vie de militaire à plein temps était fatiguant.