Joyca X Célia (P 6)

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Point de vue de Joyca:

Voyant ma patronne aussi concentrée, je m'éclipse avec le bidon d'eau et me faufile dans la petite serre du fond de l'atelier. Entre deux piles de dossiers se trouve une bâche en plastique transparent, protégeant quelques dizaines de plants de cannabis.

Joyca: Putain... Lâchai-je avec un sourire.

Je venais de remarquer le plant de fraises, juste au bord. Cette femme est décidément imprévisible! Imprévisible et sauvage. Ah ça, j'ai mis du temps à l'apprivoiser et à la comprendre...

Le premier mois, j'ai dû faire mes preuves. Il fallait qu'elle arrête de me considérer comme un inférieur, sous prétexte que j'étais un agent! Célia m'avait mis à l'épreuve: elle m'a jeté dans l'arène avec un autre agent pour observer ma réaction.

Au lieu d'attendre que mon adversaire attaque, comme l'aurait fait un agent, je n'ai pas hésité à mettre mes aptitudes de combat à contribution.

Rapide. Efficace.

Sans oublier de verser le sang, attention! Oui, sinon le public est mécontent... Oh, un coup de dents dans la carotide et c'est bon.

Depuis que je suis ici, j'ai appris une chose: il vaut mieux donner la mort que la recevoir. Sous-entendu: la loi du plus fort! Et grâce à cette drogue, ma transformation en tueur a été très simple... Toujours dans un état d'hébétude profonde, sans pour autant être un légume!

Le deuxième mois, j'ai appris à connaître celle qui m'a presque tout enseigné. J'ai compris qu'elle cachait une grande ambition, mais aussi une intense mélancolie. Elle a ce manque en elle, cette envie de quelque chose, sans pour autant savoir de quoi il retourne... Madame Célia est seule, son cœur n'a jamais connu la moindre affection.

Le troisième mois, j'ai appris à anticiper. Anticiper ses crises de manque où un joint est le bienvenu, anticiper ses rencontres avec d'autres "hommes"... Je suis devenu son garde du corps, son doberman à plein-temps !

Le quatrième mois... Mes yeux ont commencé à changer de couleur. C'est à ce moment que j'ai réellement pris conscience de la tournure qu'avait pris ma vie: j'étais chez moi, maintenant. J'avais ma place dans ce monde de sniffeurs de peinture! Je me souviendrai longtemps de la réaction qu'avait eu Célia, alors qu'elle rentrait d'une mission après deux longues semaines d'absence...

~Flashback~

Posé tranquillement devant l'armurerie avec Tibo, l'inventaire des stocks d'armes en mains, je m'attelai à tout répartir et classer par catégorie.

Tibo: Eh, j'en fais quoi de tout ça? Ça sert à rien! Me dit-il en shootant dans une caisse d'armes blanches.

Je jetai un oeil sur la liste, ne voyant nulle part. Il faisait sombre, et il me fallut du temps avant de lui répondre:

Joyca: Je sais pas d'où ça vient, mais faut tout trier... C'est pas dans la liste.

Tibo jura, encaissant la tâche qui nous attendait. Soudain, une voix s'éleva à l'entrée de hangar:

Célia: Il y a 36 couteaux de chasse, 17 dagues noires mat et 50 couteaux de jet. On vient de le récupérer dans un camp de la Division.

Je la vois tourner la tête vers moi, comme si j'allais réagir. La Division ne veut plus rien dire pour moi, c'est simplement le camp des ennemis...

Tibo: La mission s'est bien passée?

Elle hoche la tête en insistant sur le fait qu'il n'y ait eu aucun blessé, ce qui est rare.

Mini-fanfics youtubeurs X reader / Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant