Cullen - Origins [TERMINÉE]

Chapitre Quarante-Neuf

Charlie demeurait silencieux, respirant à grande peine. La voix, plus bestiale qu'humaine, qui était sortie de la bouche de la petite Astrée le faisait trembler de peur. Il était évident que cette fille était une vampire, mais elle ne ressemblait en rien à Edward ou Bella. Ses yeux d'un rouge flamboyant étaient rivés sur la Sainte Mère ; tout son corps jusqu'à la position qu'elle prenait faisait penser à un chasseur prêt à dévorer sa proie. Son grondement continu le faisait frissonner de terreur, et ses crocs à quelques centimètre du visage de la femme en blouse blanche lui faisait ressentir un profond dégoût. Les doigts de la vampire était serrés autour du cou de la Sainte Mère, et cette dernière avait de plus en plus de mal à respirer. Son visage devenait de plus en plus rouge au fur et à mesure que la vampire resserrait ses doigts. Astrée Cullen ouvrit une nouvelle fois la bouche, réitérant sa question. Sa colère était encore plus palpable.

- Où... Est... Carlisle ?

La Sainte Mère, ne pouvant plus parler, tourna simplement la tête vers la porte qui se trouvait derrière lui. La vampire suivit son regard, et Charlie fut pétrifié de terreur. Si Astrée Cullen lui faisait peur, son regard posé sur lui était encore pire que la mort. Comme un tigre fixant une biche, la petite vampire resta immobile quelques secondes qui semblèrent être des heures pour le shérif. Finalement elle relâcha la Sainte Mère, qui resta sur le sol, presque morte. Charlie sentit les battements de son cœur s'accélérer. La petite vampire s'approcha de lui à la vitesse de l'éclair, mais ne le toucha pas d'un millimètre. Comme s'il n'existait pas, elle passa à côté de lui, et se jeta sur la porte métallique qui avait tant résisté à Edward et Bella. Apparemment, cette règle ne s'appliquait pas à Astrée Cullen, car son corps tout entier projeté à une vitesse fulgurante contre la porte déchira cette dernière comme du papier. Charlie se décala de justesse pour ne pas se prendre des morceaux de métal et de plâtre une nouvelle fois. Il recula, les yeux fixés sur la porte fendue en deux, et trébucha sur son revolver ; il finit brusquement sa chute sur le sol, toujours interdit par ce qu'il venait de voir.

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Cette fois-ci, elle allait y passer. Si la dernière fois Elder était arrivé à temps, là son heure avait sonnée. Elle aurait voulu bouger, et s'enfuir avant que la vampire ne revienne lui rendre la monnaie de sa pièce, mais aucun de ses muscles ne voulaient lui obéir. Gisant sur le sol, elle luttait pour reprendre une respiration normale. Des points noirs dansaient devant ses yeux, et sa tête était plus lourde qu'à l'habitude. Mais si son corps refusait de bouger, son cerveau reprenait de sa vigueur et la colère bouillonnait en elle. Elle ne pouvait pas mourir ici ! C'était hors de question ! Il fallait qu'elle vive, qu'elle achève ce qu'elle avait commencé, pour le bien de l'humanité. Rassemblant une nouvelle fois ses dernière forces, la Sainte Mère réussit à bouger lentement ses bras. Elle se bascula sur le ventre pour prendre plus facilement appuie sur ses jambes et se releva lentement. La tête lui tournait, mais au moins elle était debout. Elle prit une grande inspiration, et fouilla dans sa poche à la recherche de son arme. Où était-elle ? Elle chercha des yeux sur le sol. Peut-être était-elle tombée de sa poche quand la vampire lui avait sauvagement sauté dessus ? Ne la voyant pas, sa colère augmenta et elle serra les dents pour ne pas hurler de rage. Rien n'allait comme elle voulait ! Rien du tout ! Sa respiration s'accéléra au rythme de la colère qui hurlait en elle. Elle farfouilla du regard une nouvelle fois autour d'elle, malgré le battement incessant qui lui vrillait les tempes. Il fallait qu'elle trouve son arme ! Elle fit un tour sur elle-même et finit par trouver son bien le plus précieux. Caché dans le coin du mur, elle l'attendait. La Sainte Mère avança de quelques pas vacillants pour aller la chercher. Quand elle se pencha pour la ramasser, elle faillait rechuter par terre, mais se rattrapa de justesse au mur en face d'elle. Haletante, elle se retourna pour rejoindre la porte de sortie ; mais son arme était plus lourde que prévue et ses bras avaient dû mal à la porter. Ses jambes menaçait à chaque instant de vaciller sous son poids, et sa tête lui tournait méchamment. Mais elle avançait, c'était le principal. Personne ne faisait attention à elle ; c'était une occasion en or à ne pas manquer.

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- Astrée ! Brailla Garrett en courant à en perdre haleine.

Suivit de près par Alice, Rosalie et Esmée, l'ex-nomade courait à vive allure dans les couloirs du sous-sols. Ayant entendu le hurlement d'Astrée puis ressentit la rage qui l'envahissait, Garrett avait fait de son mieux pour être plus rapide. Il fallait qu'il la rejoigne à tout prix, avant qu'il ne lui arrive malheur. Astrée était toute sa vie, il ne pouvait pas la perdre. Pas maintenant, après tout ce qu'ils avaient traversé ensemble.

- Astrée ! Hurla-t-il une nouvelle fois, écumant de rage et de désespoir.

Pourquoi ce couloir ne finissait jamais ? Quand est-ce qu'il arriverait enfin au bout ? Déterminé à rejoindre son être-qu'un, l'ex-nomade faillit louper le trou béant à sa gauche, et tourna à angle droit à la dernière minute, se prenant alors le mur d'en face. Alice et Rosalie le rattrapèrent à temps avant qu'il ne s'étale sur le sol, et il reprit instinctivement sa course avant même que ses pieds ne touchent le sol. Il lui fallait la rejoindre au plus vite.

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Edward accéléra l'allure quand il entendit la voix de Garrett. Pourquoi était-il revenu ? À l'entendre, Astrée aussi était là. Avait-elle encore perdue le contrôle ? Où étaient-ils ? Suivant son instinct, il longeait le couloir en silence, regardant à gauche et à droite pour ne pas perdre une information essentielle. Il avait entendu plusieurs grondements, puis Garrett qui hurlait le nom d'Astrée à tue-tête. Le hurlement aiguë que tout le monde dans les sous-sols avait dû entendre commençait à lui faire peur. Il était persuadé que c'était le cri d'Astrée, mais pourquoi avait-elle hurlé ? Qu'avait-elle ? C'était-elle fait reprendre ?

Il tourna à sa droite en priant pour que Bella aille bien.

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- Papa !

La voix de sa fille le sorti de sa transe, et le shérif tourna la tête dans sa direction.

- Bella...

Il tourna la tête autour d'eux et fronça les sourcils.

- Où est Edward ? Questionna-t-il alarmé.

- On s'est séparé pour rechercher la Sainte Mère plus vite. Expliqua-t-elle. Et toi, qu'est-ce qui se passe ?

Charlie ouvrit et referma la bouche, ne trouvant pas les mots pour exprimer ce qu'il avait vu. Bella l'aida à se relever et lui donner son revolver. La jeune fille remarqua alors la porte fendue.

- Tu as trouvé un autre moyen pour l'ouvrir ? Lui demanda-t-elle, surprise.

Tandis qu'il lui répondait, ils se dirigeaient tout les deux vers la fameuse porte métallique.

- Eh bien, c'est une longue histoire... Mais fait attention, je ne sais pas vraiment ce qu'on va trouver derrière cette porte... Grommela le shérif en reprenant petit à petit ses esprits.

Ou au contraire, je ne le sais que trop bien... Songea-t-il sombrement. Il ne voulait pas effrayer Bella mais cela ne voulait pas dire qu'ils ne devaient pas être sur leurs gardes. Il prit une grande inspiration et avança lentement, revolver au poing.

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Astrée se rua sur Carlisle quand elle le vit à genoux. Un gémissement de compassion franchit ses lèvres, et elle s'accroupit aux côté de son père. Elle lui prit délicatement son visage entre ses mains, chuchotant son prénom pour qu'il revienne un peu à lui. Haletant, il ne put ouvrir les paupières à cause de la douleur, mais se laissa faire.

Du mouvement à leur droite fit sursauter Astrée, mais quand elle comprit que ce n'était que Bella, elle reporta son attention sur Carlisle. Lui enlevant avec douceur les mèches qui lui tombaient sur ses yeux, la petite vampire ne cessait de chuchoter des paroles rassurantes pour que le médecin ne retombe pas dans l'inconscience.

Elle était tant obnubilée par sa tâche, qu'elle n'entendit pas le cliquetis du revolver, pourtant à quelques mètres d'elle. Elle ne remarqua pas non plus le mouvement à sa droite, juste derrière elle, quand Charlie leva son arme vers elle.