Cullen - Origins [TERMINÉE]

Chapitre Vingt-Six

- Garrett ! Garrett, où est la veste ?! S'exclama le médecin en entrant en trombe dans la chambre.

L'interpelé sursauta, agacé.

- Quoi ? Grogna-t-il.

Esmée se précipita à la suite de son mari sur leur ami, qui eut un mouvement de recul, surpris par leur comportement. Voyant la main de Carlisle s'avancer vers la veste d'Astrée qu'il tenait toujours contre lui, il montra les crocs, menaçant.

- Qu'est-ce que vous voulez ? Insista Garrett, ses yeux s'étant réduit à deux fentes de colère.

- La veste d'Astrée, reprit la femme du médecin en posant une main calme sur le bras encore tendu de Carlisle. Tu n'as pas trouver un papier dans les poches par hasard ? Ajouta-t-elle, le regard pleins d'espoir.

Le nomade cligna plusieurs fois des paupières, interdit. Un papier ? Il baissa les yeux vers la veste et fouilla dans les poches, sentant l'espoir revenir en lui. La poche droite ne contenait rien ; Garrett se dépêcha de retourner la veste pour accéder à la poche gauche. Fébrile, il ouvrit la fermeture éclair et rencontra une résistance. Avec délicatesse, Esmée lui prit des mains la veste et ouvrit avec précaution la poche. Elle en sortit un petit morceau de papier, déchirer sur le bord à cause de la fermeture éclair dans laquelle il était coincé. Les trois amis se penchèrent sur ce qui était écrit ; l'écriture était à peine compréhensible, montrant la situation alarmante dans laquelle se trouvait l'auteure du message.

Bogachiel State Park

Jacob se racla la gorge, adossé contre la porte.

- Alors ? Demanda-t-il.

Carlisle esquissa un sourire.

- Ramène ta meute ici. Il faut réunir tout le monde dans le salon. Ordonna le médecin.

- Vous avez un plan ? Questionna le Loup-Garou.

- Oh que oui. Répliqua Garrett.

Les regards se croisèrent, brillant d'une lueur nouvelle. Ils allaient enfin pouvoir agir.

♦♦♦

- Où est Astrée ?

La Sainte Mère ne lui jeta pas un regard, concentrée sur ses mélanges mystérieux contenus dans différentes fioles. Ses assistants ne parlaient pas, eux aussi focalisés sur leur tâche. La vampire tourna alors sa tête vers lui, attendant une réponse. Elder s'avança vers la couchette sur laquelle elle avait été attaché lorsqu'elle était inconsciente.

- Vous devriez vous inquiéter sur ce qui va vous arrivez plutôt qu'au sort de votre amie. Répliqua-t-il en la jaugeant du regard.

La jeune femme tenta vainement de bouger, mais elle était attachée bien trop solidement pour qu'elle arrive à s'échapper.

- Gardez donc votre énergie, au lieu de la gaspiller, conseilla-t-il.

La vampire lui lança un regard de colère. Elder mit ses mains dans les poches de son blouson pour que la femme ne voient pas qu'elles tremblaient. Même attachée, elle le mettait mal à l'aise et le rendait nerveux. À cet instant, la Sainte Mère se retourna vers eux.

- On va pouvoir commencer, déclara-t-elle.

- Commencer quoi ? S'alarma la vampire.

La Sainte Mère croisa le regard d'Elder, ignorant toujours sa patiente.

- Vous restez ? S'enquit-elle en enfilant des gants en latex.

Elder renifla d'un air méprisant.

- Non merci, je préfère ne pas voir ça. Répondit-il d'une voix égale. Prévenez-moi simplement quand ce sera finit.

- Sans problème.

L'homme quitta la pièce, non s'en avoir jeté un dernier regard en coin à la vampire qui le fixait avec intensité.

La femme en blouse blanche porta alors son attention sur Alice.

- Bien. Avant toute chose, j'ai quelques questions à vous poser.

- Je ne vous dirait rien.

- C'est ce que nous allons voir, mademoiselle.

Elle n'eut pas besoin de se retourner pour que deux de ses assistants s'avancent vers elles, une seringue chacun à la main.

- Voyons jusqu'à où vous êtes capable de tenir votre langue, vampire. Commenta la femme.

Elle releva la manche de sa patiente, qui ne desserra pas les dents. Elle ne broncha pas non plus quand les deux assistants donnèrent les seringues à la femme et que cette dernière lui injecta le produit dans son sang.

Un troisième assistant entra dans le champ de vision d'Alice, tenant à la main un petit boîtier, qu'il donna à la femme.

- Première question. Annonça-t-elle avec le sourire. Quels pouvoirs spéciaux avez-vous, Alice Cullen ?

La vampire sursauta quand son prénom résonna dans la pièce.

- Comment savez-vous ça ? Souffla-t-elle.

- Ici, c'est moi qui pose les questions, pas vous. Cingla la femme en appuyant sur le bouton du petit boîtier.

Au départ, Alice ne ressentit rien. Puis un picotement léger au niveau de son bras la fit frémir. Le picotement se transforma en une douleur qui enflait sans s'arrêter. Elle traversa sa colonne vertébrale et se propagea dans tout son corps. Quand la douleur fut trop forte, Alice ne put retenir un cri de souffrance.

- Voilà pourquoi vous avez intérêt à répondre, Alice. Fit la femme en réappuyant sur le bouton.

La douleur s'arrêta en un instant, laissant une Alice complètement dépassée par ce qu'elle venait d'endurer. Qu'est-ce que la femme lui avait injecté pour provoquer ça ?

- Je vous repose la question ; quels sont vos pouvoirs, Alice ? Répéta la femme.

Alice serra les dents, anticipant déjà la douleur à venir ; car il était hors de question qu'elle cède.

♦♦♦

Elder sirotait tranquillement son café, les yeux fixés sur l'écran de son téléphone. Il essayait, sans grands résultats, de se changer les idées. Ses pensées revenaient sans cesse aux deux vampires, torturées chacune leur tour par la Sainte Mère, aux sous-sols. Que faire ? Bien qu'il aurait aimé faire confiance à la Sainte Mère, son comportement commençait à le faire douter sur la marche à suivre. C'était une femme de science et de Dieu, ou du moins c'est comme cela qu'elle s'était présentée à lui, et travaillait au nom de la science, et seulement au nom de la science. Elle haïssait ces créatures surnaturelles autant que lui, peut-être même plus, et lui avait juré de trouver un moyens de tous les détruire. Selon elle ce n'était pas des enfants de Dieu, d'où son aversion profonde à leur égard. Sauf que ses moyens lui faisait courbé l'échine. Cette femme était prête à tout pour arriver à ses fins, et si cette fatalité lui avait plu quand elle l'avait engagé à ses côtés, elle commençait à le déranger. Car finalement, il ne savait rien d'elle, à part ce qu'elle avait bien voulu lui montrer. Il ne connaissait même pas sa véritable identité. Elder avala une autre gorgé de son café, et posa son téléphone sur le bureau. Le regard dans le vague, il restait indécis.

Que faire ? Il ne voulait pas partir, car lui aussi voulait l'extermination totale de ces créatures. Elles n'avaient rien à faire avec eux sur cette Terre. C'étaient des êtres dangereux, malveillants, cruels. Un rictus mauvais se dessina sur son visage ; il inspira à plein poumon pour chasser ses idées noires. Il ne fallait pas qu'il oubli son but premier. Peu importait ce que faisait la Sainte Mère, et la façon dont elle le faisait. Il n'était pas impliqué dans ses expériences ; seul la finalité première l'intéressait. La mort de tout les vampires présents sur la planète.