Chapitre Quarante-Sept

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La porte de l'hôpital donnant sur la sortie s'ouvrit en grand fracas. Deux hommes en blouses blanches en sortirent, marchant à pas rapides. L'un était grand et blond, bien que des petites rides aux coins de ses yeux trahissait un âge avancé ; l'autre lui arrivait à peine à l'épaule et semblait un peu plus jeune. Ses cheveux coupés à ras d'un brun profond lui donnait un air sérieux, et ses sourcils froncé n'aidaient pas à le faire paraître doux et sympathique. Le grand blond sortit une cigarette de sa poche qu'il alluma, lui aussi les sourcils plissés. Il parlait fort, d'un air agacé, entre chaque bouffée de fumée.

- C'est la meilleure ! S'exclamait-il en direction de son collègue. Nous demander de soigner cet... Cet...

Il balaya de sa main libre l'espace autour de lui, cherchant ses mots dans une grimace de dégoût. Son collègue l'observait en silence, écoutant le blondinet, d'un air presque impassible mis à part ses sourcils formant un V tant ils étaient froncés.

- Cet... Cet animal ! Finit par cracher l'homme blond. Ils n'avaient qu'à le refourguer aux vétérinaires ou le laisser crever ! Pourquoi nous le donner à soigner ?!

Il reprit une bouffée de fumée, soufflant par la bouche. La fumée restante qui ressortait par ses narines lui donnait un air encore plus menaçant. Le petit brun croisa les bras sur sa poitrine, puis prit la parole avant que l'autre ne continu son monologue.

- Vous savez, commença-t-il d'une voix basse et grave, je ne pense que ce loup géant soit un animal.

Le blondinet stoppa net son geste, sa cigarette à quelques centimètres de sa bouche.

- Qu'est-ce que vous voulez dire ?

- Vous vous êtes approché de lui ? Questionna mystérieusement le brun.

Les yeux plissés, l'homme blond secoua négativement de la tête. Il cherchait où son collègue voulait en venir.

- Vous auriez dû. Commenta ce dernier, le regard dans le vide.

Un silence. Le blondinet attendait la suite, tapant du pied le sol avec impatience.

- Vous auriez dû, reprit le brun, car je suis persuadé que vous auriez été très intéressé.

- C'est-à-dire ? Demanda l'homme, avide de réponses.

- Ce loup... Il était... C'est comme s'il nous comprenait. Comme s'il était capable de comprendre notre langue, et ce que nous faisions. Lâcha le brun d'un air pensif.

- Impossible ! S'écria le blondinet.

Son collègue tourna lentement son regard dans sa direction, impassible.

- Un animal sauvage se serait affolé de se retrouver entouré d'humains. Pas celui-là. Continua le brun. Il se laissait faire, en poussant quelques gémissements quand la douleur était trop forte. Quand je me suis approché de lui, intrigué par ce comportement, il a tourné un œil dans ma direction, et je peux vous assurez qu'il avait un regard d'humain.

- Un regard d'humain ? Qu'est-ce que vous me chantez là ? Grommela le blondinet en tirant sur sa cigarette.

- Le regard que j'ai vu n'était pas celui d'une bête, vous pouvez me croire. Affirma le brun.

L'homme blond finit sa cigarette, puis la jeta sur la bitume avant de l'écraser avec son pied. Cela fait, il mit les mains dans ses poches de sa blouse avant de tourner son regard vers le parking de l'hôpital. Ses yeux glissaient sur chacune des voitures garés, sans pour autant les regarder.

- Ce n'est pas pour rien que la police nous as demandé de soigner ce Loup... Fit-il remarquer.

Il semblait plus calme, comme si les révélations de l'homme brun avait apaisé la confusion qui régnait dans son esprit.

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant