Cullen - Origins [TERMINÉE]

Chapitre Quarante-Et-Un

- Bonjour, Elder.

Il déglutit faiblement, incapable de répondre à la Sainte Mère. Ses mains tremblaient et il dû faire un énorme effort pour ne pas hurler de rage et de terreur. Que faisait-elle ici ?! Dans ses plans, jamais elle n'aurait dû se trouver au même endroit que lui, alors qu'il n'avait même pas eu le temps d'embobiner la police à sa manière. Serrant les dents, il la foudroya du regard.

- Qui êtes-vous ? Lança le shérif.

Elder avait bien remarqué son poing qui serrait un peu plus fort son arme. Ce tique trahissait sa méfiance.

- Oh, ce cher Elder ne vous a pas parlé de moi ?

Quelle langue de vipère, songea Elder. À quoi est-ce qu'elle joue ?! Lui aussi était nerveux. Complètement angoissé, même. Cette fois-ci, il était dans une très mauvaise position. Car si être le complice de la Sainte Mère avait été une erreur, devenir son ennemi était un jeu encore plus dangereux.

- Donc, vous êtes de mèche avec lui, reprit le shérif en désignant le directeur. J'imagine que vous êtes celle qui agit dans l'ombre tandis que lui fait les beaux yeux par devant ?

- Allons, allons, le rabroua la femme en blouse blanche, dans votre bouche on a l'impression que c'est moi qui fait le sale boulot pour mon patron.

Le cœur d'Elder manqua un battement. Qu'est-ce que...

- Au contraire, ici, c'est moi la patronne. Explicita la Sainte Mère. Elder ne fait que financer le projet et nous donner du terrain pour nos... Expériences.

- Nous ? Tiqua le shérif.

- Oui, moi et mes assistants. Je suis une chercheuse, une scientifique. On me nomme la Sainte Mère.

Elle est en train de tout révéler ?! S'étrangla Elder. Il était complètement perdu. Pourquoi tout dire, alors qu'elle avait tenu à ce que les bureaux soit bouclés, que tout soit cachés aux yeux de la police ?

- Vous avez affirmé que Alice et Astrée Cullen étaient des dangers mortels pour nous tous, pourquoi ? Reprit le shérif.

- Je l'ai dit parce que c'est la stricte vérité, rétorqua la Sainte Mère. Une vérité que la plupart des gens préfèrent oublier, ou ne pas croire, tout simplement. Ajouta-t-elle sur un ton léger.

Elder ne desserra pas la mâchoire, persuadé qu'elle allait le dénoncer à un moment donné. Jamais elle ne lui pardonnerai de lui avoir désobéit, et il savait qu'elle était déjà au courant. Comment ? Avait-elle eu des soupçons à l'instant même où il l'avait quitté quelques minutes plus tôt ?

- Qu'est-ce que vous voulez dire ? Questionna le shérif, toujours sur la défensive.

À son regard, il était évident qu'il ne croyait pas un mot de ce qu'elle lui racontait, comme lui quelques instants plus tôt.

- Ces personnes ne sont celles que vous croyez, commença la Sainte Mère.

- Ah oui ?

- Ce sont des créatures surnaturelles, qui sont censées resté dans les livres pour enfants. Sauf qu'elles existent pour de vraie.

À la grande surprise d'Elder, le shérif paru soudain la croire.

- Des Loups ? Comme les deux que nous avons retrouvé ? S'enquit le shérif.

- Non, même s'ils existent, eux aussi. Je vous parlent de créatures bien plus méchantes et cruelles. Des vampires.

Un silence suivit sa déclaration. Elder jetait des coup d'œil anxieux en direction de l'homme à côté de lui. Comment allait-il réagir ? Allait-il vraiment croire à ce que disait la Sainte Mère, et cette femme allait pouvoir s'en tirer aussi facilement ? Il ne donnait pas cher de sa peau dans ces conditions...

Le shérif ne bougeait toujours pas, fixant la femme d'un air interdit.

- C'est ridicule, finit-il par lâcher.

- Vous en êtes sûr ? Riposta la Sainte Mère.

Elle a tout prévue, on dirait qu'elle récite un texte apprit par cœur. Observa vertement Elder.

- Le teint pâle de la famille Cullen est tout de même assez significateur. Reprit la femme. Ils ne sortent que lorsque le soleil est caché, et je suis sûre que vous n'avez jamais vu leurs dents.

Au fur et à mesure qu'elle donnait ses arguments, le shérif pâlissait à vue d'œil. Elder se demanda à quoi il pouvait bien penser pour avoir cette tête là.

- Leur beauté surnaturelle ne doit pas vous êtes étrangère non plus, si je me souviens bien, vous vivez dans la même ville. Asséna la Sainte Mère.

Andy Elder aurait mit sa main à couper qu'elle jubilait intérieurement devant l'air déconfit du shérif. Des bruits de pas précipités les firent sursauter. Un couple s'approcha d'eux, fixant le shérif.

- Papa ! On a trouvé aucune trace des filles, par contre on a peut-être trouvé où elles sont prisonnières ! S'écria la fille en s'avançant vers le shérif.

L'affirmation sembla tirer ce dernier du mutisme dans lequel il était et il se tourna vers sa fille en la regardant comme si c'était la première fois qu'il la voyait.

Ayant déjà vu plus d'une fois des vampires au court de sa vie, Elder remarqua au premier coup d'œil que la fille du shérif était une vampire. Le garçon aussi. Le comportement de celui-ci dérangea Elder : silencieux, il fixait la Sainte Mère avec une mine horrifié, de la colère au fond des yeux. Au moins, songea le directeur, s'il décide de la manger, on sera débarrassé d'elle pour de bon. La voix du shérif le tira de ses pensées.

- Bella, fit-il en s'adressant à la jeune femme posté devant lui, tu es... Tu...

Il ne put finir sa phrase, les bras ballant.

- Qu'est-ce que tu as Papa ? Demanda Bella les sourcils froncés, visiblement inquiète.

Elder, qui comme les autres, suivait leur échange en silence, fut surpris. Cette fille était une vampire, et pourtant elle se tenait devant trois humains, et pour le moment elle n'avait tenté aucun geste pour les tuer, boire leur sang, ou quoi que se soit d'autre. Elle semblait très loin du portrait que la Sainte Mère dressait habituellement des vampires : cruels, maléfiques, des monstres sans la moindre parcelle de pitié.

- Bella, reprit le père, tu es... Dis moi que tu n'es pas...

- Quoi ? Quoi Papa ?!

De plus en plus alarmé, elle s'était accroché à son bras droit. Voyant que le shérif ne pouvait répondre, le vampire, silencieux jusqu'à lors, ouvrit la bouche pour chuchoter avec une douceur qui déconcerta Elder :

- Il sait, Bella.