Chapitre Quarante

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Seth poussa un gémissement de douleur. Toujours sous sa forme de Loup, il se faisait méchamment traîné par deux soldats. Jacob était dans le même état, peut-être pire que lui car le poison contenu dans la balle faisait effet dans son corps depuis plus longtemps que sur lui. Les yeux fermé, il respirait faiblement. Il tenta de le pousser de son museau mais il prit un coup sur la tête, et un soldat posté derrière eux lui hurla quelque chose. Il ne comprit pas, trop faible pour prêter l'oreille. Puis soudain, ils stoppèrent. Seth put reprendre un peu son souffle, et jeter quelques coups d'œil autour de lui. Pourquoi les soldats s'étaient-ils arrêtés si brusquement ? Une voix forte lui parvint.

- Jetez vos armes, et les mains sur la tête !

Il sentit qu'on lui lâcha les pattes arrières, qui retombèrent lourdement sur le sol. Il fit une tentative pour se relever, mais il put seulement trouver une position un peu plus confortable. Il rampa vers Jacob, qui ouvrit faiblement les paupières quand il l'entendit approcher.

- Jacob !

Seth reconnut la voix de Charlie, juste avant qu'il n'entre dans son champ de vision. Le shérif jeta sur lui un regard de méfiance mais ne semblait pas plus surpris que cela de trouver un gigantesque Loup blessé ; ce comportement étonna Seth, mais il n'avait pas la tête à réfléchir. Charlie donna des ordres aux hommes qui s'approchaient autour d'eux, et Seth sentit qu'on le soulevait par les pattes arrières et les épaules de devant. Incapable de faire un mouvement, il se laissa aller. Maintenant, il était en sécurité.

Charlie suivit du regard quatre de ses hommes porter le Loup tandis qu'il tenait Jacob par les épaules pour le déplacer.

- Alors comme ça tu n'es pas le seul à te changer en Loup maintenant. Vous êtes beaucoup comme ça ? Grommela-t-il à l'adresse de Jacob.

Parler lui faisait un peu oublier l'absurdité de la situation ; car même si Jacob lui avait montrer qu'il était capable de se changer en animal, voir ses hommes transporter une créature aussi surnaturelle était étrange.

- Toute une meute. Murmura faiblement Jacob en réponse à Charlie.

Ce dernier grimaça.

- Ben voyons...

Aidé par un autre policier, il remit le garçon sur ses pieds et le soutinrent chacun par un côté. En quelques secondes, le shérif observa autour de lui, réfléchissant à la marche à suivre. Bella et Edward ne les avaient pas suivit et étaient partis de leur côtés, pour rechercher les Cullen. Une dizaine de policiers étaient en haut du bâtiment à fouiller ; tandis qu'une dizaine d'autres étaient en bas avec lui, dont quatre qui remontait le Loup au dehors. Charlie fit un signe à un autre policier de les rejoindre.

- Emmenez tout les deux ce jeune garçon au dehors, et assurez vous qu'il soit entre les mains de médecins. Décida-t-il.

Le nouvel arrivant et lui échangèrent leur place et Charlie se dépêcha de rassembler les hommes qui lui restait. Ils n'étaient plus que cinq, nombre trop peu suffisant pour couvrir tout les sous-sols. Tandis qu'il était en proie à ses réflexions, des bruits de pas résonnèrent dans l'entrée des sous-sols. Charlie perçut un mouvement sur sa gauche, et se retourna, arme au poing. Ses hommes firent de même, et les bruits de pas stoppèrent. Un homme en costard cravate s'arrêta et leva les mains en signe de reddition. Ses cheveux grisonnant coupés court, autrefois coiffés à la perfection, étaient en bataille, et plusieurs mèches lui tombaient sur le front. Il avait quelques rides aux coins de ses yeux bleus, et un sourire commercial se dessinait sur son visage.

- Qui êtes-vous ? Questionna Charlie, méfiant.

L'homme tourna légèrement la tête dans sa direction et répondit sur un ton tranquille.

- Messieurs, je ne suis pas votre ennemi. Je suis le directeur et le dirigeant de ce magnifique parc. Je suis Andy Elder.

Charlie fronça les sourcils de méfiance. D'un signe de tête il ordonna à deux policiers d'aller fouiller l'homme. Sans broncher, Andy Elder se laissa faire. Il reprit la parole quand les deux hommes eurent finit leur fouille. Ils n'avaient rien trouvé, mis à part quelques vieilles cigarettes et un téléphone portable hors prix.

- Je suis heureux de vous trouvez ici. Fit-il.

- Qu'est-ce que vous faites ici ? Demanda Charlie en baissant son arme.

- C'est une longue histoire, soupira le directeur, la mine soudain soucieuse.

Le shérif renifla avec mépris.

- Sûrement. Répliqua-t-il.

Il ne croyait pas un mot de ce que lui racontait l'homme en costard cravate. Que faisait-il dans les sous-sols ? Pourquoi n'était-il pas venu à leur rencontre dès qu'ils avaient débarqué dans le parc ?

- Vous connaissez bien les sous-sols ? Reprit Charlie.

- Bien sûr.

- Vous pourriez nous guider ?

Andy Elder hocha la tête.

- J'ai un plan de tout le bâtiment sur mon portable.

Il tendit la main pour que le policier lui rende son téléphone. Celui-ci jeta un œil à Charlie, hésitant à le lui rendre ; le shérif grimaça, et hocha de la tête. Il n'était absolument pas d'accord pour faire équipe avec cet homme, mais ils n'avaient pas le choix. Il reporta son attention sur l'homme en costard cravate et ajouta :

- Très bien Monsieur le directeur, comme vous vous en doutez sûrement je n'ai pas le temps de vous interrogez comme il se doit ; et puisque j'ai la certitude que vous êtes impliqué dans cette affaire, vous allez rester avec nous bien gentiment et nous guider dans ses sous-sols pour que nous puissions retrouver deux personnes portées disparues.

- Deux personnes ? Fit innocemment Andy Elder.

- Deux jeunes femmes, Alice Cullen et Astrée Cullen. Précisa Charlie en sortant deux photos. J'imagine que leurs noms et leurs visages doivent vous paraître familiers, non ? Glissa-t-il d'un air entendu.

- Pas le moins du monde, répliqua l'homme sur le même ton.

Charlie faillit l'étrangler de frustration.

- Arrêtez de faire l'innocent et conduisez-nous à elles.

- Je ne sais pas où elles se trouvent. Riposta l'homme en lui lançant un regard noir. Que croyez-vous que je ferai d'elles ?

- Ça c'est à vous de me le dire.

- Monsieur le shérif, je suis directeur d'un parc et j'ai une situation financière plus que confortable, alors à quoi me servirait de me... De me mettre à dos la police ?

Les derniers mots bredouillés confortait Charlie dans ses soupçons.

- En effet, c'est d'autant plus suspect. Pourquoi enlever ces deux femmes ?

Andy Elder ouvrit la bouche pour protester une nouvelle fois quand une voix claire, forte et féminine parvint à leurs oreilles.

- Parce qu'elles sont des dangers mortels pour nous tous, voilà pourquoi.

Quand Charlie tourna la tête, il vit une femme d'une quarantaine d'années s'approcher d'eux d'un pas assuré, cheveux attachés en un chignon strict, vêtue d'une blouse blanche et portant dans sa main droite une petite valise. 

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant