Chapitre Cinquante-Cinq

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Smith tira une seconde fois sur sa cigarette, observant silencieusement les alentours. Depuis que le patron lui avait téléphoné, il avait rassemblé ses hommes et mit en place des tours de gardes au rendez-vous. Le bar était calme, et Smith entamait son deuxième tour, assis dehors à l'ombre du paravent. Dans quelques minutes, deux de ses hommes allaient le rejoindre. Cela faisait maintenant deux heures qu'ils attendaient, et midi était passé depuis belle lurette. Que s'était-il donc passé pour que le patron l'appelle en urgence et demande à le rencontrer ? Smith savait reconnaître les situations qui tournaient mal depuis longtemps ; or ce qui se passait était anormal et il flairait les problèmes à plein nez. La seule chose qu'il voulait, c'était son argent et pas d'emmerdes. Il s'était impliqué dans les affaires du patron seulement par obligation pour que le travail soit fait, et obtenir sa récompense. Le reste ne l'intéressait pas ; il se doutait que ce n'était pas joli-joli, et avoir la police à ses trousses n'était pas dans ses projets. Si jamais le patron se faisait attraper, ils allaient avoir des ennuis. Alors, lui et ses hommes avaient convenu de partir d'ici, à l'autre bout du monde après avoir obtenu leur récompense. La police ne pourraient jamais les retrouver, et ils pourraient alors continuer leurs affaires. Avec lui compris, leur petite bande comportait une dizaine d'hommes, tous entraînés au combats, à l'espionnage et à tous ce qui leur était utile. Ensemble, ils avaient faits une tonne de choses et de métiers différents : cambrioleurs un jour, meurtriers le lendemain, en passant par la vente d'organes illégale et l'escroquerie facile, ils avaient accomplit pas mal de chose qui les rendait précieux aux yeux des gens comme le patron. Ceux qui voulait un travail fait, sans bavures et surtout sans laisser de traces. Jamais ils ne s'étaient fait attraper, et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer.

Smith regarda sa montre. Ses hommes n'allaient plus tarder à le rejoindre. Tapotant nerveusement du pied, il était sur le qui-vive. Au premier rendez-vous avec le patron, ce dernier était arrivé pile à l'heure indiquée. Ils avaient tout les deux pris un verre, à cette même table où était installé Smith aujourd'hui, et le patron lui avait alors parlé des vampires et de ce qu'il attendait de lui et de ses hommes. Smith s'était méfié quand le patron avait parlé de ces créatures surnaturelles qui n'étaient censée exister que dans les livres et les légendes. Était-ce un piège ? Pourtant, Smith voyait bien que son futur patron ne mentait pas. La coquette somme de dix mille dollars avait finit par le convaincre.

Observer la famille Cullen avait été un jeu d'enfant ; les vampires n'avaient rien soupçonné. Ils les avaient épié pendant une semaine, et connaissaient leur faits et gestes par cœur. Le patron leur avait fournit les informations manquantes et les armes qui leur avaient permis d'agir. Des fléchettes enduites dans une forte drogue qui pouvait mettre hors d'état de nuire n'importe quel vampire, le plongeant dans l'inconscience instantanément. Le produit faisait effet quelques heures, assez longtemps pour que Smith et ses hommes puissent embarquer les deux vampires dans les voitures et les emmener jusqu'au parc. Ils n'avaient pas prévu de jour précis pour kidnapper les deux vampires ; Smith ne voulait pas qu'une quelconque information ne fuite, alors il avait installé des tours de gardes, leur permettant d'agir à n'importe quel moment propice. Quand un de ses hommes l'avaient contacté, cela faisait trois jours qu'ils attendaient avec impatience leur heure. Le reste avait été aussi simple que l'avait annoncé le patron. Drogués les deux vampires, les emmener dans le parc et prévenir le patron de leur réussite. Rien de plus simple.

Attendre leur récompense avait été un peu ennuyeux, et quand le patron l'avait appeler ce matin même, Smith avait été plus qu'étonné. Mais finalement, après leur conversation, il en avait conclu qu'il ne tirait que des avantages de ce rendez-vous : ils empocheraient leur récompense plus vite et partiraient donc plus rapidement de ce pays. Ça, c'était ce qu'il s'était dit. Maintenant, plus les minutes passaient, et plus Smith avait un mauvais pressentiment. Si le patron ne venait pas, c'est qu'il avait des ennuis. Le fait qu'il est permis à Smith de raconter à la police tout ce qu'il savait sur la Sainte Mère, cette femme en blouse blanche et au chignon strict qu'il n'avait vu qu'une seule fois, confirmait ses soupçons.

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant