Chapitre Quarante-Quatre

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Le trio marchait en silence. Chacun était plongé dans ses pensées. Leurs pas résonnaient dans les couloirs, faiblement éclairés par la lampe torche de Charlie.

- Cette Sainte Mère est très dangereuse. Annonça soudain Edward. Il ne faut pas croire à ce qu'elle te raconte, Charlie.

Le shérif lui jeta un coup d'œil par dessus son épaule.

- Pourtant elle avait raison sur un point. Observa-t-il.

- Mais elle ne fait que des demies vérités. Objecta son interlocuteur. Elle veut exterminer les vampires jusqu'au dernier, peu importe s'ils ont choisit de devenir autre chose que ces créatures malveillantes qu'elle t'as décrite.

- Papa, intervint Bella, Edward a de bonnes raisons d'affirmer ça.

Le shérif stoppa net.

- C'est-à-dire ?

Edward n'y alla pas par quatre chemins.

- Certains vampires ont des capacités uniques. Moi je peux lire dans les pensées des autres.

Charlie manqua de s'étouffer avec sa salive. Il se tourna vers Edward, un regard indéchiffrable planté dans les yeux. Il était évident qu'il ne le croyait pas.

- Pense à quelque chose, proposa Edward. N'importe quoi. Et je te dirais à quoi tu as pensé.

- D'accord. Accepta le shérif, résolut à avoir raison.

Le silence emplit le couloir sombre. Bella les observait tour à tour, hésitant à les interrompre. Ils n'avaient pas le temps de jouer aux devinettes ! Ils leur fallait à tout prix fouiller les sous-sols de fond en comble pour être certains que d'autres vampires ne se trouvaient pas prisonniers eux aussi. Dans quels états pourraient-ils les trouver ? Sauf que la jeune femme savait pertinemment qu'il n'y avait pas d'autres solutions pour que son père les croit. Après quelques minutes, Edward finit par déclarer sous l'air médusé de Charlie :

- Très beau chien ; un golden retriever, n'est-ce pas ? Et le petit garçon à côté, c'est vous ?

- On continu, grommela Charlie en reprenant la marche.

Le couple échangea un regard amusé. Bella était rassuré que son père prenne aussi bien la situation. Soudain la sonnerie de son téléphone les firent sursauter.

- C'est l'hôpital, annonça-t-elle aux deux autres en reconnaissant le numéro affiché à l'écran.

Elle décrocha précipitamment.

- Oui ?

Une voix masculine lui répondit.

- Mademoiselle Isabella Cullen ?

- C'est moi. Que se passe-t-il ?

- Il y a quelques heures maintenant, votre mère et une de vos sœur sont venus nous amener deux autres membres de votre famille et un ami à vous. Elles nous ont donné votre numéro au cas où un problème survenait ; or il se trouve que nous en avons un très gros.

- Attendez, interrompit Bella, comment s'appelle ces trois personnes ?

- Alice Cullen, Astrée Cullen et un certain Garrett.

Les yeux de la vampire s'ouvrirent en grands.

- Ils vont bien ?!

- Physiquement mieux. Confirma le médecin au bout du fil. Mais ils se sont enfuis par la fenêtre de leur chambre.

- Enfuis ? S'étrangla la jeune femme.

Les deux hommes devant elle l'observait avec inquiétude.

- Oui et malheureusement personne ne les a vu. Nous ne savons pas où ils ont pu aller.

- D'accord. Merci.

Bella raccrocha, et releva le regard vers Edward et Charlie.

- Alice, Astrée et Garrett se sont enfuis de l'hôpital. Leur annonça-t-elle de but en blanc.

- Quoi ?! Mais pour aller où ? S'écria Charlie.

Puis il fronça les sourcils.

- Ce sont des vampires, c'est bien ça ?

Le couple confirma d'un hochement de tête.

- Ils reviennent ici, n'est-ce pas ? Demanda Edward, arrivant à la même conclusion que sa femme.

- Mais pourquoi ? Questionna le shérif, complètement dépassé.

Les deux vampires se regardèrent avec inquiétude.

- Esmée et Rosalie n'ont pas dû donner ton numéro au hasard. Commença-t-il.

- Parce qu'elles pensaient qu'on serait resté à Forks.

- Ça veut dire qu'elles reviennent elles aussi, ici. Poursuivit Edward. Mais je vois mal Alice partir par une fenêtre de l'hôpital.

- Moi je vois bien Astrée ou Garrett le faire. Grimaça Bella. Alice a dû les suivre.

- Mais pourquoi ?! Intervint Charlie qui avait suivit leur échange.

Un temps. Les deux vampires réfléchir.

- Depuis quand on a pas de nouvelles des garçons ? S'inquiéta soudain Bella.

Edward se tourna vers elle avec effroi.

- Depuis trop longtemps. Déclara-t-il.

- Et c'est tout à fait le genre d'Astrée de voler au secours de son père. Ajouta Bella.

- Alors vous pensez que Carlisle et ses fils sont ici. Comprit sombrement le shérif. D'ailleurs, se sont ses vrais fils ou...

- Plus tard. Décrétèrent le couple en se dirigeant vers la seule salle qu'ils n'avaient pas réussit à ouvrir.

Le shérif eut toute les peines du monde à les suivre tant le rythme était rapide.

♦♦♦

- Emmett, tu penses pouvoir appeler quelqu'un ? Demanda Jasper.

Sa voix était à peine audible. Il aurait voulut rejoindre ses deux autres compagnons mais la douleur le clouait sur place. Emmett avait été touché à la jambe, comme lui ; et Carlisle au ventre. Le médecin semblait le plus touché par l'impact de la balle. Assis sur les genoux, il se tenait le ventre avec ses deux mains. Les dents serrées, le visage crispé sous l'effet de la douleur, il n'ouvrait plus les yeux et était incapable de répondre à ses deux fils adoptifs.

- Mon téléphone est complètement mort. La chute de tout à l'heure ne lui a pas fait de bien. Grommela Emmett après avoir une tentative de joindre quelqu'un.

Les deux vampires échangèrent des regards inquiets. Que faire ? Seul Emmett avait son téléphone sur lui ; Carlisle et lui avait perdu les leurs dans leur tentative de s'échapper. Jasper baissa la tête, vaincu. Il n'y avait pas de solutions miracle. Ils n'avaient même pas la force de se déplacer ou de crier pour prévenir quelqu'un. Le silence pesait dans la pièce, l'odeur des cadavres commençaient à devenir insupportable ; le liquide brun poisseux collaient à leur vêtements. Jasper pensa à Alice. Au moins elle est en sécurité, se rassura-t-il. Il s'accrocha à l'image de son visage, et ferma les yeux pour qu'elle soit plus nette. Il se remémora les bons souvenirs qu'ils avaient partagé, leurs aventures, leurs doutes, leurs peines, leurs joies...

Un vacarme assourdissant retentit dans la pièce, le faisant sursauter. Les yeux grands ouverts, il se redressa péniblement, cherchant une prise pour s'aider. Ne trouvant que le vide, il abandonna l'idée et resta allongé sur le sol. Peu importe qui pouvait arriver maintenant ; ils allaient mourir à cause du poison contenu dans les balles. Bien que le vacarme continuait sans répit, il referma les yeux, en tête à tête avec sa Alice. 

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant