Cullen - Origins [TERMINÉE]

Chapitre Vingt-Huit

Rosalie se serra un peu plus contre Emmett, refoulant un grognement d'exaspération. Des trois groupes qu'avait formé Carlisle, c'était évidemment le sien qui était obligé de prendre un bus pour rejoindre le parc. Jacob lui lança un regard compatissant, retenant dans le même temps un énième soupir. Il était du même avis que Rosalie et avait protesté quand Carlisle leur avait dit qu'ils allaient devoir prendre le bus tandis que les deux autres groupes avait leur voiture respective. Bien sûr, il y avait assez d'auto pour que chacun des groupes puissent en prendre une, mais trois voitures ne passerait pas inaperçues aux yeux de leur ennemis, selon le médecin.

Carlisle et Esmée étaient partis de leur côté, prétextant qu'un problème familiale urgent les obligeaient à quitter la ville pendant quelques temps, comme le médecin l'avait expliquer à l'hôpital de Forks où il travaillait ; Jasper avait pris sa moto ; quant à Garrett et Seth, ils étaient partis les premiers, en faisant un détour pour ne pas être rendu directement au point de rendez-vous. Restait leur petit groupe de trois, Emmett, Rosalie et Jacob, qui avaient attendu un bus de Forks pour aller au parc. Et comme par hasard, le bus était plein à craquer...

- On arrive bientôt à votre avis ? Marmonna le Loup-Garou.

- J'espère, parce que je ne vais plus tenir très longtemps. Grommela la blondinette en fusillant du regard un adolescent derrière elle qui venait, sans s'en rendre compte, de la pousser.

Emmett, le plus grand des trois, leva la tête vers la route.

- Oui, on ne devrait plus tarder. Les rassura-t-il.

Quand ils descendirent à l'arrêt, leur angoisse monta d'un cran. À la différence de leur bataille contre les Volturi, là, ils ne savaient absolument pas à qui ils avaient à faire. Deux d'entre eux étaient prisonnières, et ils ne savaient pas dans quel état ils allaient les retrouver. Emmett enfonça un peu plus sa casquette sur sa tête, couvrant ses yeux. L'idée était qu'on ne les repère pas. Rosalie s'accrocha à son bras, et chaussa ses immense lunettes de soleil qui lui mangeait presque tout le visage. Et Jacob, fidèle à lui même, s'écarta du couple et marcha vers l'entrée du parc sans leur jeter un regard. Les deux autres le suivirent à distance, non sans noter la Mercedes S55 AMG garée sur le parking.

♦♦♦

La Sainte Mère faisait les cents pas dans le bureau de Elder, se retenant de tout casser dans la pièce. Ses assistants l'avaient rapidement soigné, puis, elle avait demandé à ce qu'on ne la dérange pas. Elle avait rejoint le bureau de son associé, toujours en colère de s'être faite avoir. Elle détestait ne pas avoir le contrôle sur la situation, et cette fois-ci elle avait bien faillit y laisser sa peau. Elder était assis dans son fauteuil, silencieux. Il n'osait pas parler, de peur que la Sainte Mère ne se mette en colère contre lui. De plus qu'elle savait exactement ce qu'il pensait de ce qui venait de se produire, alors il doutait que ses commentaires soient les bienvenus. Il porte son attention sur le parc, qui s'étalait à perte de vue depuis sa grande baie vitrée. Encore beaucoup de personne allaient venir aujourd'hui ; et cela faisait une bonne nouvelle parmi tout ce bazar. Les affaires fonctionnait toujours bien du côté financier.

- Elder, il nous faut à tout prix les faire parler.

Il sursauta et se retourna vers la Sainte Mère qui s'était approché de lui. Il fronça les sourcils.

- Je vous l'ai déjà dit, je ne me mêlerai pas à vos expériences et à vos recherches. Vous savez ce que je veux ; le reste ne m'intéresse pas. Rétorqua-t-il.

- Que les choses soient claires, Elder.

Elle posa ses deux mains à plats contre le bureau, en face de lui. Elle le fixa d'un air déterminé en poursuivant.

- Sans ces recherches, nous ne pourrons pas tous les éliminer. Nous ne connaissons pas encore assez de choses sur eux pour nous permettre de les attaquer. Qui sait ce qu'ils feront ?

- Vous avez vous même assuré qu'ils ne pourraient jamais tous s'entendre entre eux pour nous attaquer. Ce sont des créatures solitaires, alors profitons de ce point faible pour les combattre une fois bonne pour toute.

Elder ne détourna pas le regard, les yeux rivés sur la Sainte Mère. Elle réfléchissait derrière son masque d'impassibilité, et Elder ne doutait pas qu'elle finirait bien par obtenir ce qu'elle voulait.

- Je respecterai votre décision concernant mes recherches. Commença-t-elle. Mais si vous voulez autant que moi l'extermination totale de leur espèce, il va falloir coopérer. Vous ne pouvez pas rester les bras croisés derrière votre bureau. J'ai besoin de votre aide.

- Et pour faire quoi ? Demanda prudemment l'homme.

La Sainte Mère se redressa et le fixa intensément.

- Mes assistants ne sont bon qu'à exécuter les ordres. Ce sont pour la plupart de simples scientifiques. Nous avons deux prisonnières, et je suis la seule capable d'un minimum d'autonomie pour les faire parler. Puisque séparément elles ne nous donnent aucunes informations, nous allons nous servir de leur relation. J'ai besoin d'une autre personne influente, qui serait capable d'en faire flancher une pour que je puisse faire flancher l'autre. Et à part vous, il n'y a personne d'autre ici, capable de faire ce boulot.

Le silence s'installa quand la Sainte Mère ferma la bouche, attendant une réponse.

- Torturer les gens n'a jamais été un boulot. Marmonna-t-il tout en réfléchissant à la proposition qu'elle venait de lui faire.

Elle lui demandait de s'impliquer dans ses expériences sadiques, projet qu'il n'adhérait pas malgré lui. Mais il hésitait ; s'ils arrivaient ensemble à les faire parler, et découvrir ce qui pourraient les mener à mettre à bien leur projet, pourquoi pas ?

- N'oubliez pas que ce n'est pas des gens que nous torturons, mais des créatures viles et cruelles. Lui glissa-t-elle.

Elder releva son regard vers elle. Il venait de se décider. La Sainte Mère ne put se retenir un sourire de victoire.

♦♦♦

- C'est de la folie, Bella.

Edward suivit sa femme qui se précipitait vers la porte d'entrée. Elle se retourna, pressée de retrouver son père au commissariat de la ville.

- Tu ne me fera pas changer d'avis. Alice et Astrée sont en danger, et on ne sait pas ce qui va se passer pour les autres. Il faut qu'on soit prêt nous aussi.

- Prévenir ton père n'est peut-être pas la meilleure idée qui soit.

- Mais c'est notre seule option.

Cette remarque plongea Edward dans le silence. Bella avait certes raison, mais ça n'empêchait pas le fait que Carlisle n'aurait pas approuvé son plan. Sauf que sa belle n'en faisait qu'à sa tête et qu'il ne voyait pas d'autres choix que de la suivre, au cas où elle serait en danger. Renesmée avait été confié à Emily, la fiancée de Sam, un loup-garou. Elle serait en sécurité là-bas, et ils faisaient confiance aux Quileutes.

- Le plus important, c'est de rester le plus discret possible. Relança-t-il en la voyant se diriger vers sa Ferrari.

Elle soupira en roulant des yeux, puis changea de direction pour reprendre sa Chevrolet.

- Tu viens ou pas ? Pressa-t-elle en allumant le moteur.

- Évidemment, je ne vais pas te laisser y aller toute seule.

La nouveau-né conduisit en silence. Chacun était plongé dans ses pensées. Edward réfléchissait aux possibilités qui s'offrait à eux - et elles n'étaient malheureusement pas très nombreuses. Le plan de Bella était simple. Elle comptait aller voir Charlie pour lui expliquer qu'ils avaient peut-être trouvé où se trouvait Alice et Astrée. Ensuite, ils allaient tous ensemble rejoindre les autres déjà sur place pour avoir l'avantage du nombre. Avec une troupe de policiers armés et des vampires, Bella espérait qu'ils arriveraient à récupérer les filles. Cependant, Charlie allait sans grande surprise se demander comment ils avaient pu se fournir ses informations ; puis comment Alice avait bien pu deviner où allait les emmener leurs agresseurs. Edward songea à Carlisle et aux autres. À cette heure-ci, ils devaient être arrivés à leur point de rendez-vous. Et ensuite ? Ils leur avaient dit qu'ils aviseraient une fois là-bas ; et le vampire pria pour qu'ils ne leur arrive rien.