Cullen - Origins [TERMINÉE]

Chapitre Soixante-Deux

Je suis un idiot... Pesta Smith. Dès qu'il avait ouvert la bouche, il avait tout de suite compris qu'il venait de mettre les pieds dans le plat. Et au regard du shérif, il allait passer un mauvais quart d'heure.

- Qui êtes-vous ? S'enquit ce dernier.

Smith leva le menton. Il n'allait pas se faire prendre. Pas maintenant.

- On m'appelle Smith. Répondit-il simplement avec un sourire en coin. Et voici mes compagnons de route. Ajouta-t-il en désignant d'un geste de la main ses camarades.

Le shérif leva un sourcil, son regard glissant vers la petite troupe.

- Smith... Marmonna-t-il. Quelle coïncidence.

Le chef de la petite troupe fronça des sourcils. Qu'est-ce qu'il voulait dire ?

- Tout à l'heure, j'ai repéré votre nom dans un des innombrables classeurs de la Sainte Mère, reprit le shérif en reportant son attention sur lui.

Smith se tendit d'un coup. Qu'avait pu lire le shérif sur lui ?

- Apparemment vous n'étiez pas au courant. Commenta le shérif en l'observant de la tête au pied. Ça ne m'étonnes pas. Mais peu importe ; vous tombez bien, j'avais quelques questions à vous poser.

- Dans quel genre ? Demanda Smith avec raideur.

- Dans le genre d'un interrogatoire de police. Riposta le shérif. Vous avez déjà rencontré la Sainte Mère ?

Smith avala lentement sa salive. Pour l'instant, le shérif n'avait pas l'air de savoir grand-chose de lui, mis à part son nom et qu'il avait travaillé pour la Sainte Mère et le patron. Peut-être que cette chance pourrait être leur salut ; s'il répondait sans détour, simplement et sans mensonges, ils avaient une chance de sortir de ce bâtiment sans que la police les suspectent sur leurs activités.

- Jamais en personne. C'est Monsieur Andy Elder qui nous as recruté et donné des informations sur... Notre tâche à accomplir. Répondit Smith, avec un calme qu'il ne ressentait pas du tout.

- Mais vous saviez sûrement des choses sur elle, n'est-ce pas ? Des rumeurs peut-être ?

- Seulement quelques bribes, par le patron.

- Le patron ? Répéta le shérif.

- Monsieur Elder. Explicita Smith. Ils ne s'aimaient pas trop, à mon avis.

- Vous savez pourquoi ?

Smith haussa les épaules.

- Je suppose qu'ils n'avaient pas la même vision des choses. En tout cas, c'est ce que m'a laissé entendre le patron.

- Je vois. Et que vous as-t-il dit à propos de cette femme ?

L'homme prit quelques secondes le temps de se remémorer la première conversation qu'il avait eu avec le directeur du parc, il y a quelques semaines.

- Il disait qu'il n'appréciait pas ses méthodes, qu'il jugeait trop radicales et sans pitié.

- Il a précisé de quelles méthodes il parlait ?

- Non.

Un silence se fit, pendant lequel Smith retint sa respiration tant sa nervosité atteignait son maximum. Le shérif allait-il les laisser partir comme ça ? Il fallait espérer...

- Vous m'avez affirmer que vous avez travaillé pour la Sainte Mère et Monsieur Elder ; qu'est-ce que vous aviez à faire concrètement ? S'enquit le shérif.

La question qu'il redoutait depuis le début de l'interrogatoire le fit frissonner. Il tenta de garder un visage impassible, même si son regard devait trahir sa nervosité.

- Monsieur Elder nous avait demandé de surveiller les allées et venues de la famille Cullen. Commença-t-il.

- Pour pouvoir les capturer ?

- En effet.

- Et c'est vous qui les avez capturé et emmené ici ?

- Non, mentit Smith.

Les yeux du shérif s'étaient réduit à deux fentes soupçonneuses. Smith resta immobile.

- Vous avez été recruté pour surveiller les Cullen ? Et c'est tout ? Rien d'autre ? Redemanda le shérif.

Smith se racla la gorge pour formuler une réponse plus convaincante.

- Oui, c'est notre travail. Nous sommes des agents « passifs », si je puis me permettre l'expression. Nous observons, notons les habitudes de chacun, puis nous en donnons un rapport à notre patron. Explicita Smith sur un ton plus assuré.

Le shérif l'observa quelques secondes avant de répondre.

- D'accord. Et je peux savoir ce que vous faites ici ?

Smith lui adressa un léger sourire.

- Monsieur Elder nous avait donné rendez-vous ce midi à Forks pour nous payer. Seulement, il n'est jamais arrivé. Puisqu'il ne répondait pas au téléphone, nous avons décidé d'aller lui rendre visite nous-même ici. Malheureusement nous ne l'avons pas trouvé.

Le shérif eut une expression que Smith eu du mal à comprendre. Pourquoi semblait-il aussi... Contrarié ?

- Quand vous a-t-il appelé pour fixer ce rendez-vous ? Finit-il par lâcher.

- Dans la matinée. Vous pouvez le lui demander si vous ne me croyez pas.

- Je pense que ça va être difficile de lui demander.

Smith fronça les sourcils.

- Pourquoi cela ? Demanda-t-il, intrigué.

Il avait toujours cru que le patron était avec les policiers qui gardaient l'entrée principale.

- Andy Elder est mort. Répliqua le shérif.

- Pardon ?

Smith tombait des nues. Comment ça mort ? C'était impossible ! Bien que la situation semblait complexe quand il l'avait appelé, jamais il n'aurait cru que c'était à ce point. Comment cela avait-il pu dégénéré autant ? Il n'eut pas besoin de jeter un regard derrière son épaule pour savoir que ses hommes commençaient à perdre patience. La nouvelle, comme pour lui, les déconcertaient tous.

- J'imagine qu'au vu de vos têtes, vous n'étiez pas au courant. Reprit le shérif.

- Je... Effectivement. Bredouilla Smith, encore sous le choc. Que s'est-il passé ?

Il comprenait toutefois mieux pourquoi le patron n'avait donné aucun signe de vie depuis leur dernière discussion téléphonique.

- Tué par la Sainte Mère. Répondit le shérif.

Smith serra les dents. Cette femme n'avait donc vraiment aucune pitié au point de tuer les personnes dans le même camps qu'elle ? Le patron semblait avoir eu raison de se méfier d'elle, finalement. Dommage qu'il ai dû y laisser la vie.