Chapitre Trente-Cinq

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La Sainte Mère soupira. Bien qu'elle était de nature patiente, cette fois-ci, elle n'arrivait pas à contenir son irritation. Elder et elle avait finit par rejoindre la chambre, quelques minutes seulement après la remise en route du courant. Elle avait demandé à Elder de leur envoyer une troupe de soldats, mais apparemment elle n'avait engagé que des incompétents ; la troupe mettait trop de temps à arriver, et si ça continuait, les vampires allaient une nouvelle fois leur glisser entre les doigts. Si c'était moi qui les avait appelés, ils n'auraient pas autant traînés, pensa-t-elle, furieuse. Devait-elle donc tout faire par elle-même pour que le travail soit bien fait ?!

Aucun son ne leur parvenait de la chambre, puisqu'elle était insonorisée, et cela n'arrangeait pas ses affaires. Les vampires étaient-ils toujours à l'intérieur ? Question restée sans réponse à cause du soldat qui les avaient pisté ; au lieu de les attendre ici, il était reparti dans l'autre sens aller chercher ses petits camarades ! Quelle bande d'imbéciles heureux ai-je engagé, ma parole !

Des bruits de pas calma un peu sa nervosité. Enfin, ils allaient pouvoir passer à la vitesse supérieure ! Dès que la troupe fut à leur côtés, elle ne tarda pas à leur donner ses ordres.

- Je veux trois soldats avec moi, le reste vous restez sur vos gardes, dehors ! Elder, servez-nous à quelque chose pour une fois, et déverrouillez-nous la porte !

L'interpelé sursauta, puis se dépêcha de sortir son téléphone portable, non sans jeter un regard noir à la Sainte Mère que cette dernière intercepta.

- Un problème ? Cracha-t-elle.

- Je n'ai encore rien dit.

- Alors ne traînez pas.

La chambre était insonorisé depuis le début de leur installation ici. La Sainte Mère avait fait ce choix par soucis de simplicité ; elle ne supportait plus entendre les cris de douleur quand elle travaillait dans les pièces d'à côté. Aujourd'hui était la seule fois où elle regrettait cette décision. Une fois la porte ouverte, la Sainte Mère ne fut pas surprise de ne voir personne - de vivant - dans la chambre. D'un signe de main, elle demanda aux trois soldats armés de la suivre sans faire de bruit. Bien que la pièce était plongée dans le noir, les néons trahissait la récente utilisation de la lumière blanche. Restait à savoir si les vampires étaient encore là. Centimètre par centimètre, la Sainte Mère observait chaque lit avec une attention particulière. Elle avait passé tant de temps dans cette pièce qu'elle aurait été capable d'en dessiner un plan de mémoire. Si quelque chose avait bougé, elle le verrait.

♦♦♦

Pendant ce temps, la cacophonie venait de cesser dans l'entrée des sous-sols. Jacob gisait par terre, tremblant de douleur, incapable de bouger. Autour de lui, un immense Loup guettait, en alerte. Quelques instants plus tôt, une dizaines de soldats avaient essayé de l'arrêter dans sa course pour rejoindre Jacob. Le Loup les avaient dépassé, tuant pour sa seule survie et celle de son ami. Il n'avait pas eu le choix, même s'il aurait aimé que cela se passe autrement. Mais quand les hommes ont peur, ils commettent des erreurs et ceux-là avaient l'habitude de combattre leur peur en tuant l'objet de leur frayeur. Leur sort était scellé d'avance. Depuis, personne n'était revenu pour essayer de l'abattre ; toutefois, le Loup restait sur ses gardes, prêt à tout. Ses oreilles bougeaient sans cesse, essayant de capter des sons familiers, avec l'espoir que les vampires ne les avaient pas abandonné ici.

♦♦♦

Esmée et Rosalie venait de déposer les autres à l'hôpital de Forks ; assises dans la voiture de Carlisle, Esmée au volant, elles hésitaient sur la marche à suivre. Elles avaient rassuré Alice et Astrée avant de partir, même si personne n'était dupe : les filles n'avaient aucun plan, et chaque décision impliquait de lourdes conséquences. Rien ne devait être pris à la légère. Rosalie consulta sa montre.

- Depuis le temps, ils ont dû sortir. Remarqua-t-elle. On a eu aucun mal à trouver la sortie, même sans plan.

Esmée hocha la tête, songeuse.

- Ils sont peut-être déjà en route pour Forks. Acquiesça-t-elle. On ne peut pas repartir sans savoir où ils sont, eux.

- Tu proposes de les appeler ? Questionna Rosalie.

Un temps. Les deux filles réfléchirent à la proposition, pesant le pour et le contre.

- Si on voit comment nous, on a réussit à sortir, il y a de fortes chances pour qu'ils aient réussit aussi. Finit par lui répondre Esmée, un doigt sur les lèvres.

- Et si jamais ils ont été pris, qu'on les appelles ou non, ça ne fera aucune différence. Ajouta Rosalie en sortant son téléphone de sa poche.

- Tu es sûre qu'on doivent faire ça ? Hésita Esmée.

Rosalie lui jeta un coup d'œil. Elle prit le temps de réfléchir quelques secondes avant de se décider.

- On a pas de meilleur plan.

- Attend, et s'ils essayaient de s'enfuir ? On pourrait les mettre en danger !

Cette remarque fit hésiter la blonde, qui finit par ranger son téléphone.

- C'est vrai. Donc, il ne nous reste plus qu'à y aller, on ne peut pas rester là. Trancha-t-elle.

♦♦♦

Emmett commençait à se sentir oppressé sous le drap. Pas qu'il est besoin de respirer puisque c'était un vampire, mais l'ambiance lui pesait. Quand ils avaient entendu la porte s'ouvrir, ils s'étaient déjà caché. Cela faisait depuis au moins deux bonnes minutes et seuls les bruits de pas leur parvenait ; et ils se rapprochaient d'eux. Trop à son goût. Le silence de mort qui régnait n'aidait pas à le détendre, et la seule pensée d'être entourés de cadavres le révulsait. Et dire qu'il avait adoré regarder The Walking Dead... Il se jura de ne plus jamais regarder cette série.

Soudain, brisant le silence, la musique du générique de Star Wars emplit la pièce. Le téléphone vibrait dans sa poche de pantalon, qu'il sortit précipitamment pour l'éteindre. Mais c'était trop tard, bien évidement, et le cri d'une femme retentit par dessus la musique. Emmett fut projeter hors du lit, s'écrasant lourdement sur le sol. Son téléphone partit un mètre plus loin devant lui, l'écran projetant de la lumière dans la pièce encore plongée dans le noir. Emmett eut juste le temps de lire le numéro qui l'avait appelé avant que son portable ne s'écrase face contre terre. La musique s'éteignit quand l'appel fut terminé, mais le brouhaha qui régnait à présent changeait peu de chose. Il se releva péniblement, allant dans le même temps ramasser son téléphone.

- Vous trois, à genoux les mains sur la tête ! Ordonna la femme.

Elle était vêtue d'une blouse blanche et arborait une arme qui ne laissait pas la place à une discussion possible. Emmett alla s'agenouiller à côté de Jasper qui le fusilla du regard.

- Une envie pressante de joindre quelqu'un ? Ironisa-t-il.

- Le livreur de pizza. Lui souffla Emmett, sans une trace de moquerie.

- Je te demande pardon ?

Jasper se prit un coup de poing sur la tête par un des soldat qui lui hurla de se taire. Emmett répondit quand même, sachant qu'ils n'avaient plus rien à perdre à présent.

- Je voulais faire une surprise à Renesmée. Alors j'avais commandé des pizzas.

Tout le stress qu'ils avaient emmagasiné jusque là s'évapora d'un coup, et les deux garçons furent prit d'un fou rire hystérique, interloquant les soldats qui les entouraient. Même la femme en blouse blanche ne sut quoi dire et se tourna vers le médecin qui haussa les épaules d'un air nonchalant. 

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant