Cullen - Origins [TERMINÉE]

Chapitre Cinquante-Quatre

- Alors ?

L'homme brun esquissa un sourire moqueur en direction de Davis. Sans répondre, il referma la porte du laboratoire derrière lui avant de s'approcher de son collègue.

- Vous doutiez de ma réussite ?

Davis leva les yeux au plafond, marmonnant un juron bien senti.

- Vous êtes toujours aussi agaçant ? Répliqua-t-il.

- Il faut dire que c'est facile avec vous, rétorqua une voix derrière eux.

L'homme blond se retourna avec surprise tandis que Lewis répondit à la jeune femme qui les avaient interrompus.

- Mademoiselle Chapman ! Quel plaisir que vous vous rangiez ainsi de mon côté !

La jeune femme lui répondit d'une grimace moqueuse avant de reporter son attention sur Davis. Habillée de la célèbre blouse blanche, sa chevelure rousse flamboyante attachée en un chignon haut, et ses yeux noisettes, elle tenait entre ses mains une dizaine de feuilles volantes, toutes remplies d'écritures et de gribouillages. Faisant également partie de l'équipe du laboratoire de recherches, Davis lui avait confié plus tôt dans la journée comme mission d'analyser le poison, pour être certains de savoir à quoi ils avaient à faire.

- Je pense avoir trouvé quelque chose qui va vous intéresser. Annonça-t-elle.

Lewis s'approcha d'eux tandis qu'elle brandissait d'une main une de ses feuilles sous le nez de Davis, tenant son paquet de l'autre, en équilibre instable.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda ce dernier.

- Les médicaments que nous avons administré aux deux jeunes hommes pour contrer l'effet du poison ne vont pas être efficaces très longtemps. Expliqua-t-elle.

Les deux hommes froncèrent des sourcils en même temps. Si ce que la jolie rousse affirmait était vraie - et elle avait toujours raison – ils leur fallait au plus vite trouver un antidote rapidement.

- Il va nous falloir retrouver le jeune homme qui s'est échappé... Marmonna Davis.

- On a un autre problème. Ajouta Chapman en grimaçant. On ne peut pas donner des médicament au loup, alors le temps que l'on trouve un antidote qui pourrait fonctionner sur l'animal, je crois qu'il sera trop tard pour lui...

Lewis balaya ses craintes d'un revers de la main.

- Ne vous en faites pas, ce problème est réglé. Il faudra seulement préparé un antidote pour trois personnes et non pour deux.

Davis se tourna vers lui. Il haussa un sourcil, intrigué. Le jeune femme faisait la même tête que lui.

- Qu'est-ce que vous avez fabriqué là-bas ? Questionna Davis. Je pensais que vous aviez seulement ramené ce jeune homme à moitié abruti par les médicaments dans sa chambre...

Lewis haussa les épaules dans un sourire.

- J'ai permis à Jacob Blake de rester avec Seth.

- Seth ? Releva la jeune femme.

- Qui est Seth ? Enchérit Davis. Le Loup ?

- Quel Loup ? Rétorqua Lewis.

Davis secoua la tête.

- Vous êtes sûr que vous n'avez bu que du café ce matin ? Grommela-t-il, cherchant une explication.

- Ce n'est pas moi qui voit des loups dans un hôpital. Rétorqua son collègue dans un sourire.

Davis s'en serait arraché les cheveux. Qu'est-ce que c'était que ça encore ? Il ouvrit la bouche pour répondre à son collègue quand la porte s'ouvrit brusquement. Un stagiaire apparut sur le seuil, les cheveux en l'air et les lunettes de travers. Que nous veut cet hurluberlu encore... Songea Davis en lui jetant un regard méprisant.

- Monsieur Davis, les trois personnes qui se sont enfuies sont revenus et la police est avec eux !

L'homme blond ne put s'empêcher un soupir d'agacement. Mais quelle journée !

♦♦♦

Le trajet du retour fut long et agaçant pour tout le monde. Après être sortis des sous-sols, ils avaient dû s'organiser pour que tous ceux qui étaient blessés puissent partir d'urgence. D'autres devaient aller chercher les cadavres des policiers pour les ramener à leurs familles respectives et les derniers policiers restés sur place devaient fouillés de fond en comble le bâtiment. Charlie aboyait sur tout le monde, donnant des ordres à chaque personne encore valide. Bella n'avait pas osé lui faire une remarque ; il était évident que c'était sa manière à lui de calmer ses nerfs et d'éviter de penser à ce qu'il avait vu et apprit sur la famille Cullen aujourd'hui. Le comportement changeant d'Astrée y était pour quelque chose. D'une seconde à l'autre, elle passait d'assassine sans pitié à une gentille petite fille amoureuse et inquiète pour son Papa. Bien sûr, Bella l'aurait plutôt comparé à un animal domestique quand elle était calme ; en effet, dès que la jeune femme s'était calmée dans les bras de Garrett, il lui avait fallu du temps avant de pouvoir parler normalement à tout le monde - ce qu'elle avait dit à Charlie était une exception – et ce laps de temps la rendait simplement bizarre. Comme ronronner dans les bras de Garrett ou lui lécher la mâchoire de temps à autre. Par exemple.

Ils avaient donc fait en sorte qu'elle soit au milieu de leur petite troupe avec Garrett et Carlisle, pour éviter d'attirer l'attention des autres policiers. De toute façon, chacun était trop occupé à obéir au shérif colérique pour remarquer le comportement étrange d'Astrée.

- Si Charlie continu comme ça, il va s'étouffer de rage. Souffla Edward à l'oreille de sa femme.

Cette dernière acquiesça.

- Tu penses qu'il va rester ici ou venir avec nous ? Lui demanda-t-elle avec inquiétude.

Même si elle adorait son père, le voir dans cet état là à l'hôpital ne l'enchantait guère.

- Non, il a déjà décidé de rester ici. Il veut absolument aller fouiller dans les bureaux de la Sainte Mère et du directeur. Répondit le vampire.

Il tenait Jasper à sa droite, tandis qu'Alice le tenait de l'autre côté. Esmée et Rosalie s'occupait de Emmett, tout aussi inquiet qu'eux pour leurs frères et Carlisle. Garrett leur avait assuré que les médecins de l'hôpital connaissaient le remède contre le poison, mais ils avaient dû mal à être optimiste. C'était simplement trop beau pour être vrai.

Des policiers leur firent signe de monter dans une fourgonnette. Ils les aidèrent à installer les garçons du mieux qu'ils pouvaient, avant de créer un passage entre les bouchons et les piétons.

♦♦♦

Charlie observa un instant la fourgonnette partir en direction de l'hôpital de Forks. Des sentiments contradictoires l'envahissaient. Il ne voulait pas que Carlisle Cullen et ses fils meurent ; il les avait toujours bien apprécié. Pourtant, une part de lui ne souhaitait pas qu'ils se rétablissent. C'était des vampires. Ils leur avaient tous mentit, et si cette Sainte Mère n'avait pas dit la vérité, jamais il n'aurait su ce que sa propre fille était devenue. D'ailleurs comment était-elle devenue une vampire ? Edward ? Comme dans les légendes ? Était-ce seulement probable ? Il soupira avec colère. Il avait beaucoup trop de questions, lui embrumant l'esprit.

- Monsieur ? Votre équipe est prête.

La voix du policier le ramena à la réalité. Charlie Swan se tourna vers lui, et hocha de la tête.

- Bien. Annonça-t-il. Allons voir ce que cette femme nous cachait.