Chapitre Soixante-Six

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Charlie ne pouvait pas plus être en colère ; d'abord il était empêtré dans une situation qu'il devait gérer seul, ensuite personne ne pouvait répondre à ses questions concernant la mystérieuse femme qui se nommait la Sainte Mère, et pour finir, quand il mettait la mains sur des personnes susceptibles de pouvoir répondre à ses questionnements, elles lui filait entre les doigts ! Alors quand le talkie-walkie émit un grésillement et qu'une voix tremblotante parvint à son oreilles, il ne put s'empêcher d'être désagréable.

- Chef ? Fit timidement la voix.

- Quoi encore ?! Aboya-t-il vers l'engin.

- Vous... Vous vous souvenez des personnes que nous avons évacué du parc tout à l'heure ?

Charlie craignit soudain le pire.

- Je n'aime pas les devinettes, dépêchez-vous de cracher le morceau ! Répliqua-t-il sur le même ton.

- Euh... Eh bien, deux d'entre elles sont revenues... Et... Et elles sont entrés dans le bâtiment... Bredouilla la voix du policier.

Le shérif jura entre ses dents. Cette journée ne pouvait pas être pire à présent !

- Qui était-ce ?

- Un homme et une femme. Elle avait de longs cheveux bruns et elle était toute petite à côté de l'homme, qui lui aussi avait des cheveux tirant sur le châtain, presque roux et mi-long.

Charlie fourra le talkie-walkie dans sa poche sans répondre. Il se doutait de qui aurait eu l'idée stupide de revenir ici au lieu de rester sagement à l'hôpital de Forks : Astrée et Garrett sans le moindre doute ! Il fallait qu'il aille leur remonter les bretelles à tout les deux, vampires ou pas ! Ils n'avaient aucunes raisons d'être ici, et il allait leur faire savoir. Le shérif se tourna alors vers la petite troupe qui l'accompagnait.

- Rogers, vous prenez la tête. Emmenez Monsieur avec les membres du personnels, et rester en surveillance avec les autres. Je ne veux pas que le personnel de ce bâtiment se fasse la malle, lui aussi ; je vous recontacte tout à l'heure. Ordonna-t-il.

Le policier hocha la tête et prit la tête du groupe. Charlie se décala pour les laisser passer. Il suivit quelques instants la petite troupe qui se dirigeait vers la salle où étaient enfermé le personnel, puis il se décida à rejoindre les étages. Il se doutait déjà où il allait trouver les deux vampires.

♦♦♦

Garrett se passa une main sur le visage.

Bien que je n'ai spécialement pas d'empathie pour des gens que je ne connais pas, tu ne trouves pas que les assommer avec autant de violence contre le mur était nécessaire ?

Demanda-t-il à sa comparse. Cette dernière releva la tête dans sa direction tandis qu'il désignait les deux policiers allongés sur le sol, dans le couloir en face de la porte du bureau. Elle haussa les épaules en retournant presque aussitôt à sa tâche.

Ils ne sont pas morts, et j'avais autre chose à faire que de faire la conversation.

C'est une idée...

Bon, tu vas venir m'aider ou tu comptes rester là à rien faire ?

Mais non, je vais t'aider.

Garrett se dirigea vers les étagères tandis que Astrée farfouillait le bureau et le sol jonché de papiers. Comme tout le reste du bureau de la Sainte Mère, les étagères étaient dans un bazar indescriptible. Le vampire souleva les papiers, jetant des rapides coups d'œil aux schémas et aux notes inscrites sur les feuilles volantes. Ils allaient avoir dû boulot avant de trouver ce qu'ils cherchaient... Avec de la chance, la Sainte Mère avait classé ses recherches sur les poisons dans un seul et même cahier ou classeur ; s'ils n'avaient pas de chance, les recherches se trouvaient sur des feuilles volantes...

Garrett. Je crois que j'ai trouvé.

Déjà ?

Le vampire releva la tête vers sa fiancée. Elle tenait entre ses doigts un cahier très épais, aux bords abîmés. Il s'approcha d'elle et lu par dessus son épaule tandis qu'elle tournait les pages furtivement, à la recherche des antidotes possible pour le poison de Fugu.

Le petit cahier était rempli de schémas, d'écritures, et de photos collées ou agrafées ; les yeux de Garrett fouillait le moindre indice qui pourrait les aider.

Là,

Dit-il soudain en posant son doigt sur une page en particulier. Astrée stoppa net ; elle se pencha légèrement, concentrée sur sa lecture.

Tu as raison, ça parle d'antidotes... Mais pas du poison de Fugu.

Peut-être la page d'avant ou d'après ?

Proposa le vampire. Furtivement, Astrée tourna les pages du cahier. Pas devant. Mais...

Le poison de Fugu ! Bingo !

S'exclama la petite vampire en tournant à la page suivante. Tout deux lurent attentivement les notes, pressés de trouver le moyen d'aider les deux Loups-Garous.

La double-page ne comportait pas de photos. Sur la feuille de gauche, un schéma remplissait toute la page et listait les composants du poison ainsi que ses effets. Sur celle de droite, une longue explication était inscrite en haut, et le bas de la page ne comportait que des mots listés en vrac.

On dirait bien que la Sainte Mère savait que ce poison ne pouvait pas tuer les vampires.

Commenta Astrée en posant son index sur la liste des effets du poison. Juste à côté de « provoque l'arrêt respiratoire chez les humains » était inscrit « ne fonctionne pas sur les vampires »

Pourquoi nous faire croire que les balles empoisonnées pouvait nous tuer si elle n'a pas trouvé de poison meurtrier ?

Demanda Garrett en fronçant les sourcils.

Pour nous faire peur ?

Suggéra la petite vampire. Mais Garrett secoua la tête, pas convaincu.

Même si elle avait l'air complètement folle, je suis persuadé qu'elle ne faisait rien au hasard...

Fit le vampire en prenant le petit cahier entre ses mains. Il tourna les pages suivantes, cherchant un indices pouvant répondre à ses questions. Astrée retourna à sa fouille, cherchant dans les autres cahiers s'il n'y avait pas d'autres informations concernant les poisons. Garrett l'entendait d'une oreille distraite, tournant les pages une à une. À quoi bon charger des armes de balles empoisonnées si le poison ne faisait pas effet sur ceux qu'elle voulait à tout prix tuer ? Il s'arrêta quelques secondes sur une page.

La Sainte Mère vous a drogué à l'arsenic, toi et Alice.

Annonça-t-il sombrement. Astrée releva la tête vers lui.

C'est pour ça qu'on se sentait aussi mal ?

Oui. C'est dit ici qu'à petite dose ça ne pouvait pas vous tuer, mais que c'était très efficace pour le reste.

C'est pas rassurant.

La petite vampire se remit à ses recherches tandis que Garrett acquiesçait en silence. Il tourna encore une page avant de s'arrêter une nouvelle fois, le regard attiré par un mot en particulier.

Astrée...

Quoi ?

J'ai trouvé. 

Cullen - Origins [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant