Fly with the Demon [Levi x OC]

«Pardon de t'avoir oublié »

Yumi prenait la lettre quelque peu hésitante. Quel message voulait donc lui transmettre le caporal ? La demoiselle fut surprise de voir qu'il y avait plusieurs pages dans l'enveloppe. Il faut croire que Jéralt avait beaucoup d'aveux à lui faire.

" Ma chère Yumi,

Tu te trouves en ce moment même dans une vieille bâtisse qui était autrefois le foyer d'une famille heureuse. En vérité, je vivais ici avec ma femme et ma fille. Nous avons bénéficié de nombreux jours paisibles. Mais le destin a voulu que ça se passe autrement que dans un conte de fées.

Je ne t'ai jamais parlé de ma fille, Lifa. Une gamine souriante, altruiste, casse-cou... Bon j'avoue, c'était de ma faute si c'était un vrai garçon manqué. Mais je voulais que ce soit quelqu'un d'autonome dans ce monde cruel."

- « Lifa...? » murmurait Yumi avant d'avoir un sursaut.

Elle se souvenait que cet étrange garçon se prénommant Eros l'avait surnommée ainsi. Intriguée par cette coïncidence, le démon lisait la suite de la lettre.

" Ma fille avait un meilleur ami: Léon Swann. Un vrai pleurnichard celui-là. Il n'était pas très persévérant mais je soupçonne qu'il avait le béguin pour Lifa.

Même si ces deux-là faisaient les quatre-cent coups, un malheur a frappé sans prévenir. Du jour au lendemain, Claude Gladiolus, le major de la Garde Royale, a annoncé à ma femme et moi une terrible vérité. Deux enfants âgés de huit ans se sont introduits dans une zone militaire interdite d'accès au public. Les chiens de garde on fait leur boulot...

Lifa Weiss et Léon Swann sont déclarés morts à ce jour.

Mon monde s'est écroulé. On m'avait pris mon enfant, mon rayon de soleil. J'ai culpabilisé encore et encore. Qu'est-ce que j'avais fait de mal ? Je voulais seulement apprendre à ma fille à survivre...

Au final, le désespoir a eu raison de nous et ma femme a mis fin à ses jours. J'étais décidément vide... Pathétique. Il n'y avait plus aucun objectif qui stimulait mon âme. Cependant, j'étais trop faible pour oser me donner la mort. Si je voulais mourir, autant le faire sur un champ de bataille.

Je suis rentré dans l'armée. J'ai combattu encore et encore. Cependant, les années passaient et j'étais toujours debout. Pour quoi je me bats ? L'avenir de l'Humanité ? Non. Pour qui je le fais ? Pour Erwin ? Non...

Un beau jour, la vieille étincelle qui s'était éteinte reprenait enfin de l'ampleur. En tant que caporal, j'avais en charge une bande de jeunots qui me donnaient indirectement du baume au cœur. Surtout une recrue qui avait un caractère bien trempé. Elle veut toujours se battre, mater des culs de gonzesses. Elle est suivie d'un ours grincheux, d'un garçon manqué qui a le béguin pour elle et d'une binoclarde obsessionnelle des géants tout nu.

Franchement... Que des sales gosses. Mais ils animent ma misérable vie.

Une semaine passe: je commence à les apprécier.

Un mois passe: Je ne veux pas qu'ils meurent.

Une année passe: l'envie de les protéger m'anime.

Un beau jour... J'apprends que ma fille est peut-être en vie depuis le début. Elle est là, dans mes rangs. Comment c'est possible ? Au début, je ne voulais pas y croire. Le destin n'avait pas le droit d'anéantir tout le processus de deuil. Lifa est morte. Il ne faut pas que je me crée de faux espoirs.

Pourtant... Plus les jours passaient et plus cela devenait une évidence. J'ai ouvert les yeux lorsque je me suis pris de plein fouet, ce fabuleux German Souplex.