Alliance explosive 1 (Terminée)

41 - La tête à l'envers

— Je t'entends pas, miss !

Cela ne fait que cinq minutes que je suis arrivée à cette fête étudiante et pourtant, mes oreilles saignent déjà. Parce que la musique électronique qui passe est de un, trop forte, et de deux, vraiment abrutissante. Mais visiblement, je suis la seule à qui ça pause problème puisque tous les autres étudiants remuent la tête, crient, boivent, s'éclatent pour résumer.

— Je demandais s'il y avait de la vodka ! répété-je.

Le mec derrière le comptoir doit vraiment galérer pour entendre le nom des boissons que les gens demandent.

— Ouais, carrément !

Tandis que j'attends que le barman me serve, j'en profite pour regarder s'il y a des gens que je connais ici.

C'est une camarade de classe qui a parlé de cette soirée étudiante et vu que la semaine de cours est terminée, et que Noël ne cesse de crier qu'il approche, je me suis dit qu'une petite sortie ne me ferait pas de mal. En fait, pour être plus exacte, c'est surtout le fait de me mettre la tête à l'envers qui m'a paru être une bonne distraction...

Le seul problème, c'est que seuls les étudiants sont acceptés ici, donc Wyatt n'a pas pu me rejoindre. Quant à Colleen, elle préférait rester avec son mec. Et Savannah, disons que depuis qu'elle fait souffrir mon ancien collègue de boulot, je n'ai plus trop envie de la voir. Voilà ce qui fait que je suis seule ici et que je me fais un peu chier.

— Et voilà pour m'dame !

Je file un billet et en attendant de recevoir ma monnaie, bois une gorgée de ma boisson. Et c'est tandis que je grimace que je remarque qu'un gars me fixe.

La Nikki d'il y a des années aurait sûrement minaudé pour voir s'il y a moyen de faire un truc avec l'énergumène. Sauf que la Nikki de maintenant a bien remarqué que le mec n'est pas un inconnu. En effet, il est tout sauf un possible coup d'un soir.

— Putain, merde !

Je me retourne vers le bar et pose ma boisson. Tant pis pour ma consommation, je dois ficher le camp d'ici.

— Eh ! Ton verre ! crie le barman tandis que je fous le camp.

Je crois que je n'ai jamais autant détesté la foule. Car tous ces étudiants, à moitié défoncés, qui croient vivre leur meilleure vie parce qu'ils sont en plein délire, m'empêchent d'avancer.

Plus le choix, je pousse les gens. Certains râlent. D'autres renversent leurs verres. D'autres encore m'insultent. Mais je m'en fous. Car tout ce que je vois désormais, c'est la porte au fond de la salle : mon échappatoire.

Mais c'est alors que je suis sur le point de franchir cette dernière qu'une main se pose sur mon épaule.

— Nikki ?

Cette voix... C'est cette voix qui m'a hantée durant des semaines et des mois.

— Quelle surprise !

— Lâche-moi tout de suite, craché-je en fusillant du regard l'homme en face de moi.

Je déteste revoir ces yeux sombres. Je déteste entendre à nouveau cette voix qui autrefois me suppliait de rester.

— Le monde est petit, n'est-ce pas ?

— Qu'est-ce que tu fous là, Nate ?

Tout m'énerve. Cette foule. Cette musique. Cette odeur de clope. Cette odeur de weed. Cette odeur de transpiration. Et surtout, ce psychopathe.

— Un pote m'a invité.

— Je croyais que tu avais été transféré ?

Je me sens mal. Très mal. Car les souvenirs auxquels il renvoie sont douloureux. Et que je sens qu'intérieurement, je suis en train d'exploser.