Alliance explosive 1 (Terminée)

36 - Top secret

Un bon quart d'heure plus tard, c'est accompagnée de Cole que je rejoins le directeur et son fils. Et je comprends au regard vide du détestable que son père n'a pas été tendre avec lui.

— Bien ! Si cet incident est clos, nous allons enfin pouvoir parler affaire ! Mademoiselle Bishop, je vous laisse rejoindre Landon.

Malgré les dires du directeur, plus le temps passe et plus je me demande s'il a véritablement l'intention de donner son poste à son fils. On dirait au contraire que c'est un moyen de pression pour lui.

Cette révélation, que je viens d'avoir en croisant le regard du détestable, me glace le sang. Car j'ai toujours dit que le fils était diabolique, mais que finalement, Lucifer est lui aussi victime.

Est-ce que Cole s'en rend compte ? Est-il dans le camp de son père ?

— Comme je rappelais à Landon, les bourses de New York sont plus que satisfaisantes. Contrairement à celles de Boston, qui ont failli tout perdre avec cette affaire de corruption entre notre compagnie et celle de Fiest. Une affaire qui a eu lieu sous tes directives, Landon, je te rappelle !

Est-ce que finalement, Sean Hutson compte sévir à propos de cette histoire ?

— Mais s'il s'agit d'une affaire corruption entre deux entreprises, Landon n'y est pour rien !

L'intervention de Cole me fait comprendre que l'aîné n'est pas dans le camp de Sean. Il ignore tout des projets de son père.

— En tant que peut-être futur directeur, il était du devoir de Landon de protéger l'entreprise et...

— Et toi, en tant que directeur actuel, n'était-ce pas ton devoir aussi ? réplique mon maître de stage.

Oh bordel ! Et voilà, Lucifer n'a pas pu fermer sa grande bouche et vu le regard du directeur, tout ça va se transformer en dispute.

— N'es-tu pas capable de te débrouiller tout seul ? Je t'ai donné des responsabilités pour une fois, et regarde ce qui est arrivé ! Tu n'as même pas été capable d'expliquer à ta stagiaire le risque qu'un dîner avec un adversaire pourrait engendrer.

Bon ça, j'étais capable de m'en rendre compte toute seule et le fait qu'il le mentionne me fait carrément passer pour une idiote. Mais je ne vais pas relever, je ne pense pas que ce soit le bon moment.

— Quant aux deux traitres de la compagnie, tu n'as même pas été fichu de mener à bien tes recherches ! J'ai dû demander à un enquêteur privé de se charger de tout ça ! Car tout ce que tu as fait, toi, c'est demander à ta stagiaire de faire une étude de dossiers. Alors que ce travail te revenait !

Gênée, je recule de quelques pas. J'ai envie de disparaître.

On se croirait presque dans un western. Les deux adversaires se fixent, serrent les poings. On se demande qui va tirer en premier. Quoique, je pense que les tirs ont déjà commencé...

— Bon, soupire soudainement monsieur Hutson en se tournant vers moi.

Sa voix est faussement plus calme. Mais je remarque tout de même son effort.

— Mademoiselle Bishop, je suis désolé, mais je vais être obligé de vous demander de partir. Cette affaire concerne désormais ma famille. Je ne pensais sincèrement pas qu'elle prendrait une tournure aussi personnelle mais...

— Elle n'aurait jamais dû être là ! déclare costume trois pièces. Tu voulais m'humilier et c'est fait. Alors maintenant arrête de considérer tout le monde comme tes pions !

Perturbée, je hoche la tête pour répondre silencieusement à Hutson père et tourne le dos aux trois hommes.

Je suis sur le cul.