5 - Huston Company

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Retour octobre 2018

Le retour au présent est encore plus désagréable que le flash-back.

Je regarde le détestable et fronce les sourcils. Mais que fait-il ici bon sang ? N'aurait-il pas pu disparaître de la planète celui-là, exterminé comme les monstres de ces fameuses séries que l'on voit à la télévision ?

Rien que de m'imaginer devoir prendre l'ascenseur avec ce sexiste m'irrite au plus haut point. Si seulement il ne s'agissait pas de quinze étages, je prendrais les escaliers. Mais arriver essoufflée à mon entretien n'est probablement la chose la plus intelligente et valorisante que je puisse faire.

Alors d'un pas se voulant assuré, j'avance vers la foule qui attend patiemment (ou pas) l'arrivée des boites métalliques. Elles sont au nombre de trois et paraissent toutes aussi lentes alors afin d'avoir une vision plus d'ensemble, je décide d'attendre dans la file du milieu. Les doigts toujours serrés sur l'anse de mon sac, je retiens un soupir en voyant le numéro de l'étage qui s'affiche : le 10ème.

Inspiration, expiration, inspiration, expiration. Mon exercice de relaxation semble fonctionner. Mes muscles se détendent légèrement. Je me rappelle que je dois faire bonne figure pour obtenir ce stage et que pour cela, il est préférable que je ne sois pas électrique comme si je venais de me prendre un coup de jus.

Ce trop plein énergétique s'élimine la plupart du temps avec mes séances en salle de sport. Mais il est hors de question que je m'arrête à celle du quatrième étage. Bien que l'idée de suer et de sentir mes jambes fatiguer sur le tapis de course soit tentant, j'ai une entrevue à passer et ce n'est pas en puant la transpiration que je me ferai démarquer chez Hutson Company.

Si tout compte fait, cela me différencierait des autres mais malheureusement pas dans le bon sens.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et les gens s'engouffrent dans ce dernier. Alors que je m'apprête à suivre le mouvement, je réalise que l'élévateur ne pourra pas m'accueillir. Tout en donnant un coup d'œil inquiet à l'heure sur ma montre (portée uniquement lors des événements importants) je me dis que je vais être en retard. Je me mords les lèvres, sentant l'angoisse m'envahir. Finie la relaxation de tout à l'heure, nerveuse, je tape désormais du pied.

Je sais que je dois faire bonne figure si je veux me démarquer du lot de potentiels futurs employés. Automatiquement, je passe une main sur mon chignon et lâche un petit sourire. J'ai sorti le grand jeu niveau coiffure. Je voulais vraiment faire professionnelle.

Mon état de confiance s'évapore cependant à cause d'un soupir d'exaspération sur ma droite. Je donne un coup d'œil dans cette direction et aperçois l'abruti du parc. Est-ce que cette intervention m'est adressée ? Ce dernier croise mon regard quelques secondes et si j'ignore s'il se souvient de moi, je comprends que je l'agace. Très bien, au moins nous sommes deux !

C'est un véritable concours de bousculades qui a lieu quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Je manque en tomber mon sac et me dandine sur place, poussée de tous les côtés. Par chance, j'arrive tout de même à m'engouffrer dans le rectangle métallique.

— Décidément, les gens de nos jours n'ont plus aucune éducation ! crache costume trois pièces avant de caresser le nœud de sa cravate hors de prix.

Lui aussi a été bousculé. Mais contrairement à la plupart des gens, il a fallu qu'il le fasse savoir...

Durant quelques secondes, je m'autorise à rêver. J'imagine le visage de cet homme odieux virer au rouge par manque de souffle. Ah... cette fichue cravate serait un bon moyen pour se débarrasser de ce trop plein de confiance ! Je rendrais un grand service à beaucoup de monde en étouffant cet idiot qui se prend pour Dieu.

Alliance explosive 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant