53 - Cession du journal de bord

2.7K 281 9
                                    

Lundi 14 janvier, nous avons tous la surprise de découvrir Cole dans la grande salle lors de notre arrivée. Le règne du détestable prend donc fin, pour son plus grand malheur et mon plus grand bonheur.

Bah oui, parce que devoir subir la pression d'un mec qui passe déjà son temps à me faire comprendre qu'en tant que stagiaire, je suis nulle et ne parviens pas à soulager son maître de stage surbooké, c'est chiant. Très chiant.

— Bonjour à tous.

Je dois reconnaître que l'on voit bien là, la lignée des Hutson. Que ce soit sa carrure, son côté un peu intimidant, sa chevelure châtaine ou bien son regard clair mais dur à la fois, il n'y a aucun doute là-dessus : Cole est bien le fils de Sean Hutson.

— Je suis heureux de tous vous revoir et en profite pour vous souhaiter mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

— Il reprend l'entreprise ? entends-je demander Ariane à quelques pas de moi. Non mais moi je m'y perds à force. C'est qui, concrètement, notre directeur ? Parce que l'un disparaît, l'autre part à New York et c'est le dernier, celui qui ne doit normalement pas reprendre le flambeau, qui s'y colle. Et une semaine après, hop, nouveau visage à nouveau !

Pour la discrétion, on repassera. Je crois que même Cole l'a entendue. Ceci dit, il faut avouer qu'Ariane a raison (même si ça me troue le cul de le dire). En l'espace d'un mois, on a connu trois directeurs différents. Et quand deux ne disparaissent pas sans prévenir, on a le droit à des règlements de compte en public. Bonjour l'ambiance au travail...

— Comme vous l'avez tous entendu dernièrement, mon père, Sean Hutson, a déclaré vouloir me léguer l'entreprise. Comme vous l'avez tous entendu également, j'ai déjà une agence à New York. Et contrairement à l'annonce de votre directeur, je n'ai pas encore rendu les clés de la boite qui représente à ce jour, toute ma vie. C'est pour cette raison que j'étais absent la semaine dernière. Pour affaires, à New York.

Et puisque Hutson Company de Boston bosse en étroite collaboration avec Hutson Company de New York (je l'ignorais avant que Cole n'arrive, mais Zachary s'est chargé de me mettre au courant des points et des réussites que cette alliance leur a apportés), je comprends désormais pourquoi Lucifer téléphonait si souvent à son frère.

Comme a dit ce dernier, c'était pour affaires.

— Moi, tant qu'on ne me licencie pas et que ma paye tombe à la fin du mois, tout va bien.

Henry n'est pas contrariant, et c'est pour cette raison que c'est un employé sans histoire et malheureusement, un employé dont peu de personnes se rappellent du prénom. Parce que c'est ainsi ici, plus le temps avance et plus cela se confirme, pour être quelqu'un (peu importe qu'on vous aime ou pas) il faut qu'on vous remarque.

Costume trois pièces a su y faire, là-dessus. Chaque fois qu'il traverse un couloir ou entre dans une pièce, les regards se posent sur lui. Et qu'ils soient haineux ou admiratifs, il s'en fout royalement.

— Fort heureusement, continue Cole dans un sourire qui se veut agréable, vous n'étiez pas seuls et j'ose espérer que mon frère, Landon, a été à la hauteur pour diriger cette belle barque qu'est la boite.

Maintenant il s'essaie aux métaphores ? Nouvelle technique...

— Bien, en espérant que mon intervention vous aura rassuré, je vous laisse dès lors rejoindre vos postes et vous souhaite une excellente journée.

Alors que les employés prennent place derrière leur bureau, plus ou moins en parlant, j'abandonne Zachary après lui avoir fait un signe de la main et me dirige vers la porte menant au couloir interne. Et c'est pile poil quand je me dis que le diable ne s'est pas montré durant le discours de son frère, qu'il se pointe à l'encadrement de la porte.

Alliance explosive 1 (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant