Alliance explosive 1 (Terminée)

52 - Séance de sport, potins et souvenirs douloureux

Durant toute la semaine, que ce soit les employés ou bien Hutson fils, tout le monde est plus ou moins tendu. Pour les premiers, c'est parce que la charge de travail demandée est subitement trop grande et carrément irréalisable. Pour le second, c'est clairement car monsieur réalise enfin le point de la responsabilité qui repose sur ses épaules...

Pour ma part, j'alterne entre épauler Zachary dans sa dure épreuve qu'est la rupture, faire le travail que le grand détestable m'ordonne de réaliser et me détendre le soir avec des séances de cardio à la salle de sport. J'ai enfin retrouvé la motivation et je me demande même comment elle a fait pour s'échapper.

— Et comment ça va pour Riley ? demandé-je à Colleen qui se trouve à mes côtés.

Nous sommes toutes les deux en train de suer sur le tapis de course et essayons tout de même de garder un semblant de conversation, afin de nous assurer que nous pouvons encore faire deux choses à la fois.

La métisse me jette un coup d'œil puis je la vois faire baisser la difficulté de l'exercice. Je comprends aussitôt qu'elle compte me faire un roman.

— Il a repris hier, lance-t-elle avant de tousser parce qu'elle vient de s'étouffer avec sa propre salive.

Je sais bien qu'il a repris hier, et c'est d'ailleurs pour cette raison que je demande. Riley aurait dû retourner au boulot plus tôt, mais il a rencontré quelques difficultés avec sa blessure. Pour faire simple, le pompier est tellement habitué à bouger, qu'il a continué à trop en faire, même en étant convalescent. Ça a ralenti son rétablissement et a même entrainé des complications.

— Ses collègues font attention à ne pas trop le secouer. Ce qui fait qu'en passant chez moi, hier soir, il était d'une humeur massacrante. Il m'a dit qu'il avait l'impression d'être un bon à rien.

Pauvre Riri...

— Tu sais, j'ai passé un moment où j'étais vraiment en colère contre lui, m'append Colleen en abandonnant sa course.

Je n'en doute pas une seule seconde. Depuis le commencement, mon amie déteste la profession de son petit ami.

— Quand j'ai appris qu'il avait été blessé, j'ai cru que mon cœur allait lâcher. Et quand il m'a dit qu'il était en arrêt maladie, je me suis dit que c'était la chance de sa vie. J'espérais vraiment qu'il prenne goût à la paresse. Parce que j'ai beau l'énerver en le lui disant, mais je peux vraiment l'entretenir. Ma famille a les moyens et je vais avoir un boulot qui paie. Il pourrait rester ses journées à la maison, en sécurité. Au lieu de cela, il préfère se jeter dans les flammes !

Colleen... Colleen... Malgré les mois qui sont passés, je vois que nous en sommes toujours au même point.

— Quand je vois que même pendant son arrêt maladie, il continuait à faire ses séances de musculation !

— Co, je te l'ai déjà dit mais, c'est sa vocation, tu ne pourras pas l'obliger à arrêter son boulot.

Je vois la peine et le désespoir dans le regard chocolat de mon amie.

— Et puis je te rappelle que c'est aussi pour ses belles tablettes que tu as craqué ma grande ! rajouté-je, question de lui faire penser à autre chose.

— C'est vrai ! confirme alors Colleen, le sourire soudainement aux lèvres.

Elle s'assoit sur le rebord interne de la fenêtre, pose son menton sur la paume de sa main et ses yeux se mettent à briller.

— Nous l'avons perdue ! se moque Wyatt.

C'est la première fois qu'il nous suit à la salle et à part écouter la conversation, il ne fait pas grand-chose... Peu importe, je souris à Wyatt tandis que Colleen soupire, déjà loin dans ses souvenirs.