Alliance explosive 1 (Terminée)

56 - Se rendre en spectacle

Vendredi soir, après l'intervention de Wyatt, Nate n'a pas su quoi dire. Il s'est contenté de reculer puis de partir. Je m'étais attendu à ce qu'il dise à mon ami qu'il se vengerait pour le coup de poing. Mais finalement, je crois qu'il a enfin compris qu'il valait mieux qu'il disparaisse de ma vie.

Après cela, Wyatt et moi sommes restés éveillés durant deux bonnes heures, à parler de tout et de rien. J'avais besoin de penser à autre chose. J'avais besoin d'oublier que Nate était revenu, devant l'immeuble de mon appartement.

La semaine suivante, j'ai alterné entre le boulot et mes séances de sport, une fois sur deux, accompagnée de Colleen. Bien évidemment, ma meilleure amie a eu vent de l'altercation qui a eu lieue.

D'après cette dernière d'ailleurs, j'aurais dû me rendre au poste de police dès le lendemain pour porter plainte. Et j'ai eu beau lui dire que je n'avais aucune parole menaçante ou geste violent pour mon dossier (sans oublier que Wyatt aurait pu lui, être dénoncé pour coup), elle n'a rien voulu entendre.

— La stagiaire !

J'ai remarqué que le détestable m'appelait soit "la stagiaire" soit "mademoiselle Bishop" suivant ses humeurs. Autant dire que ces dernières semaines, j'ai plus le droit à la première appellation que la deuxième...

Son frère, Cole, est parti jeudi pour rejoindre son agence. Cela a irrité le directeur actuel puisque nous avons été nombreux à l'entendre s'énerver lors d'appels téléphoniques. Certes, ça ne fait pas longtemps que je suis dans l'entreprise, mais jusque-là, je n'avais encore jamais entendu Sean Hutson monter le ton lors d'entretien au téléphone.

— Oui monsieur Hutson, soupiré-je presque en entrant dans le bureau de costume trois pièces.

J'ai remarqué qu'aujourd'hui, vendredi 25 janvier, il porte un costard différent. Au lieu du gris conventionnel, il s'est tourné vers le noir. Même ses cheveux, qu'il a l'habitude de coiffer en arrière, paraissent différents.

— Ayant un rendez-vous dans quelques minutes, je vous informe que je vais vous confier la fin du dossier sur lequel je travaille. Sa relecture et sa validation ou non, doit être faite avant 17 heures.

Un rendez-vous ? Je m'empresse de sortir mon portable pour vérifier si j'ai raté un horaire. Bizarre, je n'ai pas de nom.

— Un rendez-vous ? répété-je.

— Oui, un rendez-vous ! réplique-t-il en quittant son fauteuil.

Le voir tirer sur sa cravate, c'est tellement rare que je comprends que soit c'est un entretien professionnel très important, soit il s'apprête à provoquer son père. Parce que ce tic, il ne le fait pas si souvent que ça.

— Je m'excuse, monsieur Hutson, mais je ne trouve aucun nom sur l'agenda.

— C'est parce qu'il s'agit d'un rendez-vous non professionnel ! m'apprend-il en passant à côté de moi. Est-ce que vous voulez vraiment que je vous confie toute ma vie privée ? Non mais où est passé le respect ?

— Oh, soufflé-je sous la surprise.

Depuis quand mon maître de stage se permet de me laisser ici, sans sa surveillance, juste pour un stupide rendez-vous ? Se rend-il compte que son père serait vraiment furieux d'apprendre cela ?

— Qu'en pensez-vous ? demande subitement costume trois pièces, à deux pas de sa porte.

— De ? m'étonné-je après m'être dévissée le cou pour voir ce que le fils Hutson pouvait bien fixer à mon arrivée dans son bureau.

Une photo ? On dirait bien un cadre à photo...

— Eh bien, de moi pardi !

Il est sérieux ? Qu'est-ce qu'il veut que je réponde à ça ? C'est mon maître de stage, le fils du directeur et il voudrait que je lui dise ce que je pense de son apparence ?