Alliance explosive 1 (Terminée)

21 - Un traite parmi nous

L'annonce de Hutson me sape le moral. Je ne peux pas être virée. Je n'ai même pas fait un mois de stage !

Sentant que la situation tourne au vinaigre, je décide d'ignorer les mots de mon maître de stage (ancien maître de stage ?) et le suis en silence. Allan se retourne et me fait les gros yeux en m'apercevant, mais je ne me démonte pas pour autant.

Hutson fils pousse une porte et disparaît aussitôt. Je passe alors devant le brun, qui m'attrape le bras en comprenant ce que je m'apprête à faire :

— Vous êtes suicidaire ou quoi ? Je vous rappelle que monsieur Hutson a dit que vous étiez virée, me lance-t-il en essayant de ne pas parler trop fort pour ne pas attirer l'attention du concerné.

— La compagnie est mise à mal par ma faute, je dois rattraper mon erreur, me défends-je en retirant sa main de mon bras.

Je ne suis pas certaine de ce que je vais faire, pourtant je sais que je dois arranger les choses.

Tout en tirant sur mon tailleur, je m'apprête à emprunter le même chemin que Hutson fils, une minute plus tôt quand la main d'Allan attrape à nouveau mon bras :

— Nikki, les descriptions physiques et vestimentaires, les plans, les lieux, les couleurs, cela va jusqu'aux répliques qui sont identiques, mot pour mot. Je ne pense pas que vous puissiez faire quoi que ce soit pour que le patron...

Je fronce les sourcils en entendant ces informations. Je n'ai pas parlé de tout ça moi ! C'est bien ce que je me disais, il y a un truc qui cloche et je refuse que l'on me mette tout sur le dos. Je n'aurais peut-être pas dû dire que la publicité présenterait un homme et que la narration serait auditive et visuelle, mais je n'aurais jamais donné des détails tels que ceux qu'avancent Allan.

— Je n'ai fait que mentionner le fait que l'on présente un homme parfait au volant de sa voiture et que la narration soit auditive et visuelle. Je n'ai jamais parlé des plans, de la tenue, ni même des citations, informé-je le brun.

Allan a la même réaction que moi précédemment et fronce les sourcils. Un rapide silence s'installe entre nous.

— Alors ce n'était pas vous, souffle-t-il au bout d'une minute, perdu dans sa réflexion. Ce qui veut dire que l'on a véritablement vendu notre projet à Fiest !

Et que l'on a un traître parmi nous, songé-je aussitôt.

— Mais pourquoi Bradley voudrait vous faire porter le chapeau ? s'interroge Allan en me regardant de la tête aux pieds.

Pas besoin de réfléchir. Je ne suis pas à proprement parler une concurrente étant donné que je ne suis que stagiaire, rien de bien influent.

— Quel mauvais perdant, soupiré-je en secouant la tête.

Allan me regarde et hausse un sourcil.

— Nous avons diné ensemble la semaine dernière et je lui ai annoncé il y a deux jours que je ne comptais pas le revoir, résumé-je au brun et ce dernier a une réaction quasiment identique à la mienne, sans les mains sur les hanches évidemment. C'est totalement puéril, continué-je en roulant des yeux.

Quel homme ferait une chose pareille ? Je suppose que Wilson a été plus atteint qu'il n'a laissé croire... Peut-être suis-je la première femme à le repousser ? Ce serait tout de même ridicule ! Certes, Bradley est bel homme, mais ce n'est pas un dieu non plus, d'autres femmes ont dû le rejeter aussi.

A force de réfléchir à son cas, je me rends compte que je m'embrouille. Qu'il ait dîné avec moi pour avoir des informations ou uniquement parce que je lui plaisais n'est pas le plus important. Car nous avons un ennemi parmi nous et surtout, nous nous retrouvons sans idée pour notre représentation.